21 décembre 2023

353. Jonze : Being John Malkovich

1001 films de Schneider : Being John Malkovich
Dans la peau de John Malkovich


Film américain réalisé en 1999 par Spike Jonze
Avec John Cusack, Cameron Diaz, Catherine Keener, John Malkovich, Ned Bellamy, Charlie Sheen
Scénario de Charlie Kaufman.

Un film comme un kaléidoscope. 
Aucun sens à trouver ou bien polysémique, c'est selon votre disposition. Moi, j'ai arrêté de chercher un sens à peu près au moment où John Malkovich devient multiple. Je me suis juste laissé porter par les images jusqu'à la fin sans y chercher quelque signification, quelle qu'elle soit.

Un portail situé au  septième étage et demi (on pense à la voie neuf et trois-quarts de la gare dans Harry Potter) d'un immeuble de Manhattan permet de vivre quinze minutes dans la tête de John Malkovich avant d'être éjecté sur le bord d'une autoroute du New Jersey.

Une œuvre de marionnettes époustouflante. Je suis certain que vous n'avez jamais rien de tel. Ma dernière expérience de marionnettes a été celle vue dans un petit théâtre de la ville de Takayama au Japon en 2016. C'était une belle prestation mais en-deçà de celles vues dans Being John Malkovich.

Takayama en hiver

Une Cameron Diaz méconnaissable.

Caméos de Johnny Depp et de Brad Pitt.

Venise 1999. Deux prix mineurs

Lecture cinéphilique. Le Ruisseau des Singes, autobiographie de Jean-Claude Brialy. Une tempête de name-dropping. À part la partie consacrée sur sa vie jusqu'à 18 ans, très peu d'introspection. Tout le monde, il est beau, tout le monde, il est gentil. Pas un mot sur son homosexualité avant la page 414 sur un récit qui en contient 419. 
Visionné, la première fois, le 6 mai 2000 sur VHS à Montréal. 
Mon 353ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider

06 décembre 2023

352. Night Shyamalan, M. : The Sixth Sense

1001 films de Schneider : The Sixth Sense


Film américain réalisé e 1999 par M. Night Shyamalan
Avec Bruce Willis, Haley Joel Osment, Toni Collette, Olivia Williams, Trevor Morgan

Si vous aimez les histoires de fantômes, vous serez bien servis. 

Mais c'est pas sûr que vous allez pardonner au réalisateur de vous avoir mené en bateau. La finale du film peut être ressenti comme une gifle pour vous sortir de votre ébahissement ou de votre ennui, c'est selon. Et vous aurez perdu beaucoup de temps à essayer, inutilement,  de diagnostiquer les comportements du petit Cole - merveilleuse interprétation de Haley Joel Osment.

Heureusement, il y a quelques scènes mémorables. Celle, entre autres, de la découverte (grâce à Cole) par un père dont la fille vient de mourir que c'est sa propre femme qui a tué leur fille en l'empoisonnant  quotidiennement.

Celle, également, de la maman de Cole (Toni Colette) qui reçoit, par l'entremise des dons de Cole, une inespérée gratification de la part de sa mère, décédée depuis longtemps.

Il y a de belles choses dans ce film, la moindre n'étant pas le personnage interprété tout en subtilités par Bruce Willis, psychiatre fantôme, déambulant dans le royaume des vivants et que seule Cole peut voir. 

Ce film est tout un embrouillamini où chacun cherche son corps, vivant ou mort.

Pour une rare fois, je vais proposer un film en lieu et place de The Sixth Sense dans la liste de Schneider. Hier, j'ai vu Opening Night de John Cassavetes, une œuvre magistrale sur le théâtre et le métier de comédien plus précisément de comédienne vieillissante. 

Critique. Cahiers du Cinéma. Janvier 2000. Numéro 542. Le Sixième Sens est le premier film intello chiant de l'année. Par Olivier Joyard.

Visionné, la première fois, le 29 avril 2000 sur VHS à Montréal. 
Mon 352ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider





04 décembre 2023

351. Wang : Smoke

1001 films de Schneider : Smoke
Nicotine

Film américain réalisé en 1995 par Wayne Wang
Sur un scénario du romancier américain Paul Auster
Avec Harvey Keitel, Forest Whitaker, Stockard Channing, William Hurt, Harold Perrineau, 

À partir d'un bureau de tabac situé au coin de la 3ème rue et de la 7ème avenue à Brooklyn, une série d'histoires qui ont toutes à voir avec le personnage central, Auggie (Keitel) le tenancier du bureau de tabac.

Sympathique mais une coche plus basse que sa suite Face in the Blue qui, lui, aurait mérité de faire partie des 1001 films de Schneider à sa place.

Deux moments intéressants :
1. Paul (William Hurt) qui feuillette le cahier de photographies que lui présente Auggie. Il est estomaqué de voir que ce sont toutes des photos qui ont le même plan : le bureau de tabac. En fait, il s'agit d'un concept élaboré par Auggie. Tous les jours à 8 heures du matin, il photographie le bureau de tabac à partir du coin de la 3ème rue et de la 7ème avenue. Ces 4000 clichés, Auggie les appelle la mémoire de son quartier. Le moment fort arrive quand Paul, un peu ennuyé de visionner tous ces clichés apparemment semblables, découvrent sa femme déambulant sur le trottoir, elle qui est décédé il y a seulement quelques mois d'une balle perdue lors d'un échange de coups de feu.

2. Le conte de Noël qui clôture le film, accompagné d'une chanson bouleversante de Tom Waits, Innocent When Your Dream. 


La suite
Face in the Blue (La Tabagie en folie).
La même année Wang et Auster tournent une suite à Smoke.

En fait, un film plus intéressant que Smoke qui mériterait d'être dans les 1001 films de Schneider plutôt que ce dernier. C'est pour cela que je m'y attarde plus longtemps.

Un quartier de New York : Brooklyn. Un lieu : une tabagie (un bureau de tabac pour les Français) qu'on appellerait, en québécois, un dépanneur ou kombini, en japonais. Des personnages : le typique melting pot américain dont le film est le sujet principal. Face in the Blue, c'est le multiculturalisme dans un dé à coudre.

Ce qui fait l'intérêt du film, c'est la rencontre d'une multitude de personnages, plus insolites les uns que les autres, qui nous démontre que la diversité ethnique est un passage obligé pour le monde urbain, pour le pire (formation de ghetto identitaire) ou le meilleur (la main tendue entre les groupes d'origine ethnique différente).  Le film met ses jetons sur le meilleur.

En vrac : 
Madonna en télégramme chantant. Y a pire comme télégramme.

Lou Reed qui monologue sur des sujets pas très intéressants.

Jim Jarmusch qui épilogue sur le plaisir de la nicotine tout en fumant sa dernière cigarette avec des extraits d'un film de guerre dans lequel Richard Conte  emprunte des cibiches.

Le personnage de Jackie Robinson qui tente de convaincre le propriétaire de la tabagie de ne pas la mettre en vente. Joueur étoile des Dodgers de Brooklyn qui fut le premier noir à entrer dans les ligues majeures de baseball après son passage dans le club-ferme des Royaux de Montréal.
Jackie Robinson. 3907 boulevard St-Laurent à Montréal

Le déménagement des Dodgers de Brooklyn à Los Angeles à l'hiver 1958 est considéré comme un immense traumatisme par le gens de Brooklyn.  Ebbets Field, le terrain sur lequel évoluaient les Dodgers, est démoli le 28 février 1960 pour faire place à un complexe d'habitation. 
 Pour ajouter l'insulte à l'injure, la boule de démolition est déguisée en balle de baseball. 

L'équipe des Dodgers était l'équipe favorite de mon père. Je me souviens, étant enfant, (je parle ici des années 50) l'avoir vu écouter des matchs  diffusés à la radio que seul le poste de radio de l'auto pouvait capter. Je le revois encore couché sur la banquette avant cherchant la meilleure fréquence de diffusion.

Il est beaucoup question de gaufres belges dans ce film. 

Pour le film Smoke

Berlin 1995. Ours d'argent pour le film. Prix spécial du jury pour Harvey Keitel

Critique. Cahiers du Cinéma. Décembre 1995. Numéro 497.

Visionné, la première fois, le 16 avril 2000 à la télévision à Montréal. 
Mon 351ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider



11 novembre 2023

350. Trier : Breaking the Waves

1001 films de Scheider : Breaking the Waves
L'amour est un pouvoir sacré


Film danois réalisé en 1996 par Lars von Trier
Avec Emily Watson (Bess), Stellan Skarsgard (Jan), Katrin Cartlidge, Jean-Marc Barr, Adrian Rawlins

Rencontre improbable entre une femme menue un peu schizophrénique (elle dialogue avec Dieu) mais tellement attachante et un homme, travailleur sur une plate-forme pétrolière, à la carrure imposante. Ensemble, attachés amoureusement, ils peuvent vaincre toutes les vagues.

Quand, à la suite de son décès, l'on demande au médecin traitant si Bess était névrotique ou psychotique, il répond qu'elle était tout simplement bonne, sacrifiant sa vie pour son mari (Jan.).  Trier fait un lien avec un conte de fées écossais intitulé Le Cœur d'or écrite par Violet Jacob et publié en 1904.

Emily Watson porte ce film à bout de bras. Un personnage, porté par la foi dans l'amour, qui flotte au-dessus de ce monde religieux misogyne.

Le grand dénuement de la campagne écossaise nous rappelle les paysages de Bergman tournés à l'ile Faro avec, en toile de fond, l'effroyable froideur de la religion presbytérienne connue aussi sous le nom de Kirk, religion officielle de l'Écosse depuis 1921.

Chacun des chapitres est introduit par une chanson des années 1970, époque du film. Mon coup de cœur va à Suzanne, chanson composée et interprétée par Leonard Cohen. Suzanne, c'est tout simplement, la femme d'un de ses amis qui habitaient près de l'eau (le fleuve St-Laurent)  dans le Vieux-Montréal. Un autre chapitre est introduit par une chanson à faire pleurer, A Whiter Shade of Pale de Procol Harum.

Cannes 1996. Gagnant du grand prix du jury et de la Palme d'or.
Césars 1997. Meilleur film étranger.

Critique. Cahiers du Cinéma. Octobre 1996. Numéro 506

Visionné, la première fois, le 10 avril 2000 sur VHS à Montréal. 
Mon 350ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider




09 novembre 2023

349. Fincher : Se7en

 1001 films de Schneider : Se7en

Film américain réalisé en 1995 par David Fincher
Avec Morgan Freeman (Somerset), Brad Pitt (Mills), Kevin Spacey, Gwyneth Paltrow

Un tueur en série s'amuse à relier chacun de ses meurtres à un péché capital. La finale du film, qui est la mise en scène du péché de la colère, est un coup de génie.

L'enquête est menée par deux détectives, l'un à sept  jours (voir titre) de la retraite (Freeman) et l'autre en début de carrière (Pitt) : un stéréotype dans les films d'enquête policière.

Mise en scène dans un décor qui rappelle Blade Runner ou Taxi Driver : un New York dégradée pluvieux, celui des années 1970-1980. Toute la direction artistique est aussi glauque que les crimes commis. 

Une séquence qui détonne : celle du souper chez Mills auquel Somerset a été invité par la femme de Mills (Paltrow). Ça se veut un intermède avec un peu d'intimité. Où on apprend que le couple a loué un appartement au-dessus du métro qui secoue l'appartement à chacun de ses passages. Pour justifier leur choix, Mills dit que le l'agent de location ne leur faisait visiter l'appartement que pendant des séquences de cinq minutes (entre les passages du métro, probablement). 

Kevin Spacey en tueur en série, on ne fait pas mieux. 

Critique. Cahiers du Cinéma. Numéro 499. Février 1996. ...un film, glauque, nihiliste et déprimant... Par Bill Krohn.

Visionné, la première fois, le 7 avril 2000 sur VHS à Montréal. 
Mon 349ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider

27 octobre 2023

348. Denis : Beau travail

1001 films de Schneider : Beau travail


Film français réalisé en 1999 par Claire Denis
Avec Denis Lavant (Galoup, le narrateur), Michel Subor (Commandant Bruno Forestier), Grégoire Colin (Sentain), et treize autres personnages de légionnaires
Adaptation de la nouvelle Billy Budd d'Herman Melville qui, elle, se passe sur un bateau.

Une section de la Légion étrangère française stationnée à Djibouti. Ce rassemblement d'une quinzaine de soldats d'origine diverse fait ses exercices d'entrainement quotidien dans un décor de mer et de désert - merveilleuses images d'Agnès Godard.

L'histoire transposée de Billy Budd (un adjudant, Galoup, qui envoie à la mort un de ses soldats, Sentain) semble périphérique à la description de la vie quotidienne des légionnaires : entrainement,  tâches ménagères, travaux inutiles pour maintenir la discipline, soirées à la discothèque pour rencontrer les filles du pays.

Juste avant les crédits de fin, l'adjudant Galoup (Denis Lavant) casse son armure de légionnaire et se découvre dans une danse de tous les diables.

Dénouement ouvert. Qu'advient-il de Galoup, expulsé de la Légion étrangère ?

Grosse discussion à la sortie du film sur son contenu implicitement homosexuel. Vous savez, quoi, on s'en fout. Ce film, c'est une perle et probablement le meilleur film de Claire Denis.

Cette phrase de Galoup : ''Sentain devait avoir un défaut dans sa cuirasse. On transporte toujours une poubelle au fond de soi. C'est ma théorie.''

Denis Lavant, un Michel Simon contemporain.

En 2004, j'ai eu la chance  de voir Denis Lavant au théâtre l'Usine C de Montréal dans une pièce de Bernard-Marie Koltès, La Nuit juste avant les forêts. Un soliloque de près de deux heures. Une de mes plus grandes expériences théâtrales à vie.

Césars 2001. Meilleur photographie

Critique. Cahiers du Cinéma. Avril 2000. Numéro 545.

Visionné, la première fois, le 5 février 2000 au Cinéma Ex Centris à Montréal. 
Mon 348ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider

24 octobre 2023

347. Almodovar : Tout sur ma mère

1001 films de Schneider : Tout sur ma mère


Film espagnol réalisé en 1999 par Pedro Almodovar
Avec Cecilia Roth, Marisa Paredes, Candela Pena, Antonia San Juan, Penelope Cruz, Rosa Maria Sarda, Fernando Fernan Gomez, Fernando Guillen, Toni Canto, Eloy Azarin

Au début du film, on visionne un extrait du film de Joseph L. Mankiewicz, All About Eve, dont le titre peut porter à confusion puisqu'il est question d'un personnage qui s'appelle Eve. En fait, le titre pourrait aussi s'énoncer comme suit : All About Women puisque Ève en est la souche.

On pourrait aussi utiliser ce titre pour le film d'Almodovar puisqu'il n'y a qu'un sujet traité dans ce film : les femmes dans tous leurs états. Mère, actrice, prostituée, religieuse, lesbienne, diva, transexuelle. Pas d'hommes dans ce film sinon morts ou atteint de démence sénile.

Le film d'Almodovar est un hommage (pour céder à la mode du wokisme, on dirait aujourd'hui une femmage) à toutes les femmes.

Des extraits de la pièce de Tennessee Williams, Un Tramway nommé Désir, interprétées par Marisa Paredes et Candela Pena entrecoupent, à quelques reprises, le déroulement de l'histoire de Manuela (Cecilia Roth) qui est à la recherche du père de son enfant, récemment décédé dans un accident d'auto le jour anniversaire de ses 17 ans. Cet accident d'auto n'est pas sans rappeler une scène identique dans Opening Night (1977) de John Cassavetes : une jeune fille poursuivant l'idole de sa vie (interprétée par la grandiose Gena Rowlands), s'accrochant à la voiture avant de se faire happer par une autre voiture.

L'aspect mélodramatique de ce film pourrait en rebuter certains dont je fais partie : les coïncidences, il ne faut pas trop en abuser, ce que fait Almodovar. Il voulait probablement réhabiliter le mélodrame, ce qu'il réussit, vu les prix obtenus.

Oscars 2000. Meilleur film en langue étrangère
Césars 2000. Meilleur film étranger
Cannes 1999. Prix de la mise en scène.

Visionné, la première fois, le 27 novembre 1999 au cinéma Ex-Centris à Montréal. 
Mon 347ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider




16 octobre 2023

346. Hitckcock : Marnie

1001 films de Schneider : Marnie
Pas de printemps pour Marnie

Film américain réalisé en 1964 par Alfred Hitchcock
Avec Tippi Hedren, Sean Connery, Diane Baker, Martin Gabel, Louise Latham
D'après le roman éponyme de Winston Graham, publié en 1961.

En plus du film d'Hitchcock adapté pour le cinéma, Marnie a été adapté pour la scène en 2001 et pour l'opéra par l'English National Opera en 2017 et le Metropolitan Opera en 2018 avec Isabel Leonard dans le rôle titre.

Un  film policier qui se veut freudien et qui se traine en longueur. Des dialogues chargées d'explications qui embrouillent plus qu'ils n'éclairent et le pauvre Sean qui se transforme en psychanalyste de pacotille.

Un critique : ''Une intrigue qui coagule plutôt qu'elle ne s'épaissit''.

Caché sous ce scénario, le comportement possessif pathologique d'Hitchcock pour sa comédienne, Tippi Hedren. 

Pas de scènes de suspense si l'on excepte celle du vol du coffre-fort. Pensant qu'elle est seule pour effectuer son délit, Marnie découvre, avec horreur, qu'il y a une femme de ménage qui s'active dans la pièce d'à-côté. Elle tente alors, en enlevant ses chaussures, de s'échapper de la scène mais, malencontreusement, un soulier tombe au sol - la femme de ménage ne réagit pas - elle est sourde. Une merveille du suspense à la Hitchcock.

C'est beaucoup pour la blonde Marnie : cleptomanie, peur du rouge et des orages électriques, frigidité, viol (nullement explicite, à moins que ma copie n'ait été censurée), tentative de suicide, pédophilie, rejet parental. N'en rajoutez plus, la cour du psychanalyste est pleine.

Les surimpressions, très nombreuses, sont en général assez merdiques.

Les coffres-forts du film me rappellent celui que mon père avait fait installer au sous-sol de la maison et dans lequel il enfermait les baptistères des enfants et quelques autres papiers importants. Ce coffre-fort, qui ne contenait pas un rond, provenait de l'idée de mon père d'ouvrir une franchise américaine de coffres-forts personnels à Québec - faillite sur toute la ligne.

Cahiers du Cinéma 1964. Un des dix meilleurs films de l'année.

Critique. Cahiers du Cinéma. Février 1965. Numéro 163. Il l'a dit, s'il l'a dit, t'es fini, t'es pris. Par Michel Delahaye.

Visionné, la première fois, le 17 novembre 1999 à la télévision à Montréal. 
Mon 346ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider


02 octobre 2023

345. Myrick et Sanchez : The Blair Witch Project

 1001 films de Schneider : The Blair Witch Project


Film américain réalisé en 1999 par Daniel Myrick  et Eduardo Sanchez
Avec Heather Donahue, Joshua Leonard, Michael C. Williams

Bienvenue dans l'univers du faux documentaire et du genre found footage. Ce genre fait croire que le document présenté, perdu, a été retrouvé par des gens étrangers à la production du document. Une technique souvent utilisée dans les films d'horreur, par exemple dans Cloverfield (2008) ou Paranormal Activity (2007).

Tout l'intérêt du film réside dans la terreur instillée, par petites doses, par l'inadéquation des personnages dans un milieu inconnu : perte d'orientation, peurs nocturnes, hallucinations auditives et phénomènes étranges. La totale pour un film d'horreur.

Un deuxième visionnement est sans intérêt à moins de s'intéresser aux techniques de tournage qui sont étonnantes et brillantes. L'utilisation d'une caméra 16mm et d'un caméscope donne un rendu réaliste hors-norme, on pourrait presque dire jusqu'à la nausée. C'est ce qui en fait un film d'horreur exceptionnel.

La seule chose vraie du film est la petite ville (142 habitants) de Burkittsville, Maryland qui a du subir l'assaut de milliers de fans de la série des Blair Witch Project, au grand désespoir des citoyens qui ont fini par bloquer l'accès à la presque totalité du village.

Parlez-moi d'un rendement sur investissement : le film a couté 35,000$ et rapporté 250 millions$ (chiffres de 2015).

Se perdre dans le bois est probablement ma plus grande terreur. J'ai fait des milliers de kilomètres dans les montagnes très forestières de l'est des USA mais toujours sur des sentiers balisés. J'ai même guidé des groupes d'une dizaine de personnes plus d'une centaine de fois par l'entremise de mon club de randonnée, Le Mouflon. Mais toujours sur des sentiers balisés. Je n'ai jamais fait de la randonnée en dehors de ceux-ci. Même avec carte et boussole (c'était avant le GPS portable), je ne me serais jamais aventuré dans le bois. Alors j'ai bien senti la terreur vécue par les personnages du film lorsqu'ils constatent qu'ils sont bel et bien perdus.

La compagnie qui a produit ce film, Haxan Films, est dénommée à partir du film Haxan (The Witch en danois), réalisé en 1922 par Benjamin Christensen. 

Forgotten Silver (1995) de Costa Botes et Peter Jackson est un des plus fameux faux documentaire (documeteur) à propos d'un pionnier néozélandais du cinéma qui aurait été en avance sur différentes techniques cinématographiques mais qui aurait été oublié par l'histoire du cinéma.

Cannes 1999. Prix de la jeunesse - film étranger

Visionné, la première fois, le 31 octobre 1999 sur VHS à Montréal. 
Mon 345ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider

25 septembre 2023

344. Vinterberg : Festen

1001 films de Schneider : Festen
Fête de famille


Film danois réalisé en 1998 par Thomas Vinterberg
Avec Ulrich Thomsen, Henning Moritzen, Thomas Bo Larsen, Paprika Steen, Birthe Neumann, Trine Dyrholm, Helle Dolleris, Therese Glahn, Klaus Bondam

D'abord un mot sur Dogme 95. Courant d'avant-garde cinématographique danois créé en 1995 par, entre autres réalisateurs,  Lars von Trier et Thomas Vinterberg. Une sorte de Nouvelle Vague danoise. Il s'agit de sortir le cinéma des ornières du cinéma commercial dominant de l'époque.

Dès le début de Festen (considéré comme le numéro un de la série Dogme 95), on voit, par le jeu de la caméra, une des grandes caractéristiques de Dogme 95. La caméra, portée à l'épaule, nous inonde de plans inédits et agréablement surprenants même si on a l'impression de voir, dans les premières scènes, une esthétique digne de mes premiers films tournés en 8mm à l'époque où je rêvais d'aller étudier à l'IDHEC (l'Institut des hautes études cinématographiques de Paris).

Autre caractéristique : Dogme 95, c'est le cinéma du Here and Now. Festen nous présente le déroulement d'une célébration qui donnera lieu à un drame familial bouleversant comme du cinéma direct.

Morale de cette histoire : Rassembler une large famille lors d'un repas fortement arrosé et vous risquez de voir quelques mines qui étaient bien enterrées refaire surface et détruire cette famille à jamais ; ce qui nous ramène à la célèbre phrase d'André Gide : Familles, je vous hais.

Je ne peux pas m'empêcher de faire une comparaison avec la grande fête familiale de Noël de Fanny et Alexandre de Bergman qui, elle, se termine dans le bonheur. Vinterberg fait d'ailleurs un clin d'œil au film de Bergman en introduisant dans sa fête une farandole comme celle de Bergman mais en plus désorganisée.

Un point me dérange dans ce film : la violence du plus jeune de la famille. On dirait vraiment qu'elle est exagérée. Cette violence, surjouée, qui attire toute l'attention, semble atténuer le drame vécu par Christian et sa sœur jumelle, tous les deux abusés par le père avec la complicité non-active de la mère.

La confession de Christian met-elle un point final au drame familial ? Je pense à cette phrase tiré de Le sang noir de Louis Guilloux : ''Quand on s'était tout dit, rien n'était vidé.''

Un superbe titre de Télérama publié le 22 décembre 2018 : Comment Festen donna au champagne de Noël 1998 un sérieux goût acide. 

Cannes 1998. Prix du jury à Thomas Vinterberg

Critique. Cahiers du Cinéma. Juin 1998. Numéro 525. Par Stéphane Bouquet.

Visionné, la première fois, le 13 octobre 1999 sur VHS à Montréal. 
Mon 344ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider



24 septembre 2023

343. Marquand : Star Wars : Episode VI - Return of the Jedi

1001 films de Schneider : Star Wars : Episode VI - Return of the Jedi
Le Retour du Jedi


Film américain réalisé en 1983 par Richard Marquand
Avec Mark Hamill (Luke Skywalker), Carrie Fisher (Princesse Leia), Harrison Ford (Han Solo), Billy Dee Williams, Anthony Daniels, Peter Mayhew, Sebastian Shaw, Ian McDiarmid, Frank Oz, James Earl Jones, David Prowse, Alec Guinness

Jabba nous donne un beau spectacle de freaks show pour débuter le film - c'est bien apprécié de donner un court congé à la force du Mal.

J'ai bien aimé la guerre des Teddy Bears, mignons et futés mais fort peu crédibles dans leur combat contre les guerriers de l'Empereur.

Si Harrison Ford pouvait arrêter de surjouer, ça ne serait pas si mal en fin de compte.

Finalement, les épisodes 4, 5 et 6, c'est beaucoup de métrage pour une histoire familiale assez simple. Mon préféré : le 6.

Oscars 1984. Effets spéciaux

Visionné, la première fois, le 8 aout 1999 sur VHS à Montréal. 
Mon 343ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider


23 septembre 2023

342. Kershner : Star Wars : Episode V - The Empire Strikes Back

1001 films de Schneider : Star Wars : Episode V - The Empire Strikes Back
L'Empire contre-attaque 


Film américain réalisé en 1980 par Irvin Kershner
Avec Mark Hamill (Luke Skywalker), Carrie Fisher (Princesse Leia), Harrison Ford (Han Solo), Billy Dee Williams, Anthony Daniels, David Prowse (Darth Vader), Kenny Baker, Peter Mayhew (Chewbacca), Frank Oz (Yoda), Alec Guinness

Pour faire plaisir à ma fille qui venait d'avoir huit ans, on va visionner la saga des Stars Wars qui n'a, heureusement, que trois épisodes à cette date. Mais de voir le plaisir avec lequel notre fille a plongé dans cet univers féérique vaut bien quelques réticences de vieux grognon.

Seul le personnage de Hans Solo a mal  vieilli. C'est vrai que je n'ai jamais pensé que ce personnage devait faire partie de cette saga. Mais c'est sans compter l'incapacité du cinéma américain grand public à alléger les sujets en y mettant une partition humoristique.

La princesse Leia fait un grand saut vers la maturité en abandonnant ses tresses enroulées sur les oreilles. Cette fois-ci, on a droit à des tresses en chignon. J'ai hâte de voir la prochaine coiffure de la princesse - ceci étant une de mes grandes motivations dans le visionnement de cette saga. Le fait que j'ai attendu 19 ans avant de voir le deuxième film de la saga parle clairement de mon peu d'intérêt porté à cette saga.

Comme dirait Yoda : préféré personnage mon - Chewbacca.

Je ne peux pas m'empêcher de comparer cette saga à celle du Seigneur des anneaux qui la domine outrageusement. Et je ne parle pas ici des effets spéciaux mais bien du contenu. C'est peut-être que je suis plus un fan de fantasy que de science-fiction. Je viens de voir Dune : bof !!!

Essayons cela : La saga des Star Wars ce n'est pas du cinéma - c'est un parc d'attractions.

Oscars 1981. Deux statuettes : son et effets visuels

Visionné, la première fois, le 21 juillet 1999 sur VHS à Montréal. 
Mon 342ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider

19 septembre 2023

341. Malick : The Thin Red Line

1001 films de Schneider : The Thin Red Line
La Mince ligne rouge


Film américain réalisé en 1998 par Terrence Malick`
Avec Sean Penn, Adrien Brody, James Caviezel (Private Witt), Ben Chaplin (Private Bell), George Clooney, John Cusack, Woody Harrelson, Elias Koteas (Staros), Jared Leto, Dash Mihok, Tim Blake Nelson, Nick Nolte, John C. Reilly, Larry Romano, John Savage, John Travolta
Adaptation du roman autobiographique de James Jones datant de 1962, axé sur le conflit de Guadalcanal pendant la Seconde Guerre mondiale.

Malick, qui n'avait pas réalisé de films depuis 20 ans, nous offre un des plus beaux films de guerre qu'il m'ait été donné de voir.

Les dix premières minutes, un peu de paradis sur terre. Pour le reste du film, l'enfer.

Dans la conquête acharnée de la colline, on retrouve la même horreur que dans la séquence du débarquement de Saving Private Ryan. Mais contrairement à ce dernier film, il n'y a pas de héros dans le film de Malick, tout au plus des  hommes qui font leur métier de soldat sans état d'âme, pour la plupart : ils sont désensibilisés - gelés, en anglais numbness.

Un personnage (le capitaine Staros interprété par le Montréalais Elias Koteas) m'émeut au plus au point dans son incapacité à conduire ses hommes à la mort, au point de refuser un ordre de son supérieur lui enjoignant de conduire une mission suicidaire ce qui amènera sa destitution.

Les combats corps-à-corps entre Américains et Japonais montrent à quel point la guerre peut être absurde. '' War don't ennoble men. It turns them into dogs. Poisons the soul. ''

Tout au long du film, le soldat Bell a des flashbacks de relations amoureuses avec sa femme puis, finalement, il apprend, dans une lettre, que sa femme est tombée amoureuse et qu'elle demande le divorce. On a envie de pleurer, ce que le soldat, abasourdi ou gelé (numbness), ne fait pas.

Le film a été tourné à Guadalcanal dans les îles Salomon. On a droit à des dizaines de prises de vue nous montrant des animaux exotiques et une nature luxuriante en contrepoint de l'action guerrière.

Personnage étrange et très émouvant : le soldat Witt (James Caviezel), comme un ange souriant, qui semble être au-dessus de cette guerre.

Berlin 1999. Trois prix dont l'Ours d'Or.

Visionné, la première fois, le 3 juillet 1999 sur VHS à Montréal. 
Mon 341ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider

18 septembre 2023

340. Tykwer : Cours, Lola, cours

 1001 films : Cours, Lola, cours

Film allemand réalisé en 1998 par Tom Tykwer
Avec Franka Potente (Lola), Moritz Bleibtreu (Manni), Herbert Knaup, Nina Petri, Armin Rohde, Joachim Krol

Ter repetita, belle occasion de faire place à du latin. Ter repetita parce que notre coureuse de Lola répète un scénario presque similaire à trois reprises, avec, à chaque fois, des rencontres fortuites de personnages dont on va connaître, en quelques secondes, le destin qui, lui aussi, varie à chaque répétition du scénario.

Trois courses de 20 minutes, synchro avec le film, pour rejoindre son ami, Manni, qui l'attend désespérément au bord de l'abime - sa vie est en jeu.

Tout l'intérêt du film, au scénario simple, demeure dans cette triple répétition et dans notre essoufflement à suivre cette Lola qui court à bout de souffle ce qui aurait fait aussi un excellent titre si Godard ne se l'était pas approprié, quarante ans auparavant. 

Quel beau personnage que cette Lola qui court. On découvre Franka Potente. Avec ses cheveux rouges, elle est flamboyante. On va la retrouver en 2002, co-star de Matt Damon dans The Bourne Identity.

Les crédits d'ouverture sont une vraie fête.

À la fin du film, on a l'impression d'avoir regardé un vidéo-clip de 70 minutes.

Visionné, la première fois, le 26 juin 1999 au cinéma Ex-Centris à Montréal. 
L'Ex-Centris, complexe cinématographique fondé par Daniel Langlois, vient d'ouvrir ses portes. Haut lieu du Festival du Nouveau Cinéma et du cinéma indépendant pendant toute son existence qui prendra fin en 2016. Une perte énorme pour les cinéphiles montréalais.
Mon 340ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider

17 septembre 2023

339. Solondz : Happiness

1001 films : Happiness 


Film américain réalisé en 1998 par Todd Solondz
Avec Philip Seymour Hoffman, Jane Adams (Joy Jordan), Jon Lovitz, Dylan Baker, Lara Flynn Boyle (Helen Jordan),  Justin Elvin, Cynthia Stevensons (Trish Jordan), Ben Gazzara, 

Solondz le sarcastique : jamais titre ne fut aussi éloigné d'un contenu. Bonheur, il n'y aura pas chez ces personnages tous plus ou moins déjantés. Un sacré règlement de compte à la recherche du bonheur, garanti dans la constitution américaine.

La première séquence chez le psy annonce le topo. On est parti pour un grand tour au pays des losers.

Les dialogues père-fils sont à la limite du supportable surtout le dernier autour de la pédophilie du père. 

À vous fendre le cœur, Joy,  la loser des sœurs Jordan, qui veut devenir un chanteuse et qui nous interprète une de ses compositions. Sauf que sa chanson Happiness est d'une telle nullité. Pas de rémission possible pour Joy.

Je découvre Philip Seymour Hoffman dans une très grande performance en obsédé sexuel.

Cannes 1998. Prix FIPRESCI. Compétition parallèle

Critique. Cahiers du Cinéma. Février 1999. Numéro 532 par Stéphane Bouquet

Visionné, la première fois, le 14 février 1999 au Cinéma Parallèle à Montréal. 
Pas tout à fait le film idéal à visionner le jour de la Saint Valentin
Mon 339ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider

11 septembre 2023

338. Craven : Scream

1001 films de Schneider : Scream
Frissons


Film américain réalisé en 1996 par Wes Craven
Avec David Arquette, Neve Campbell, Courtenay Cox, Skeet Ulrich, Drew Barrymore, Rose McGowan, Jamie Kennedy

Un film d'ado et d'horreur. Le style de film que je fuis comme la peste.

Une saga interminable, on en est rendu à Scream VI, sorti en 2023. Wes Craven a réalisé les quatre premiers. On retrouve  toujours le même trio d'acteurs : David Arquette, Neve Campbell et Courtenay Cox.  Un Scream VII est en préparation - j'en ai des frissons!!!

Succès mondial, film culte, renouvellement du film de genre. On ose même dire que la scène d'ouverture est une des meilleures du cinéma américain : bof et re-bof.

Dommage pour Drew Barrymore qui a eu la mauvaise idée de disparaitre après 10 minutes. Beaucoup de pognon jeté aux orties vu son absence obligée dans les cinq autres films de la série.

Je  dois quand même avouer que je me suis bien amusé dans les dernières 20 minutes du film. Beaucoup de références aux autres films d'horreur de l'histoire : c'est presque une anthologie des films d'horreur.

Il y a presqu'autant de ressuscités que de morts dans ce film.

Bon bain d'hémoglobine.

Mon film d'horreur préféré ? L'exorciste de William Friedkin déjà blogué : film 109

Cahiers du Cinéma 1997. Un des 10 meilleurs films de l'année.

Critique. Cahiers du Cinéma. Juillet-Aout 1997. Numéro 515. Rien ne sert de crier, il faut mourir à point par Stéphane Bouquet

Visionné, la première fois, le 22 aout 1998 sur VHS à Montréal. 
Mon 338ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider


09 septembre 2023

337. Spielberg : Saving Private Ryan

1001 films de Schneider : Saving Private Ryan 


Film américain réalisé en 1998 par Steven Spielberg
Avec Tom Hanks (capitaine Miller), Edward Burns(Reiben), Tom Sizemore (seegent Horvath), Matt Damon (Ryan), Jeremy Davies (caporal Upham), Adam Goldberg (Mellish), Barry Pepper (sniper, Giovanni Ribisi, Vin Diesel, (Caparzo) 

D'abord ceci pour se mettre dans l'ambiance du film : On n'a pas sauvé les cinq marins Sullivan. Cinq membres d'une même fratrie périrent dans le naufrage du USS Juneau coulé par des sous-marins japonais le 13 novembre 1942.

Joseph 24 ans, Francis 26 ans, Albert 20 ans, Madison 23 ans, Georges 27 ans
   
L'histoire s'inspire d'une histoire réelle. Celle des frères Niland de Tonawanda de l'État de New York. Quelques jours après le débarquement, on constata  que deux frères y avaient été tués. On pensait également qu'un troisième frère était mort dans la guerre du Pacifique (en fait, il était prisonnier des Japonais).  On décida alors de retirer le 4ème frère du front de Normandie.      
Les frères Niland

Scène du débarquement inoubliable. Je ne sais pas si on arrivera à faire plus réaliste. En superproduction, c'est l'équivalent du naufrage du Titanic dans le film de Cameron.

Inoubliable aussi : la mère des Ryan qui s'écroule en voyant arriver un officier de l'armée accompagné d'un prêtre venant lui annoncer le décès de trois de ses fils.

Autre scène inoubliable (je pourrais en rajouter une dizaine, mais arrêtons-nous à celle-ci) : avant la  bataille finale, l'attente paisible des soldats dans les décombres d'un village de Normandie pendant qu'Édith Piaf chante Tu es partout et C'était une histoire d'amour. 

Piaf chante dans le cornet en attendant l'arrivée de la colonne allemande

Cette main droite du capitaine Miller, professeur de lettres de lycée, qui tremble nous rappelle constamment l'incroyable anxiété que doivent affronter les militaires en zone de combat. À moins que ce ne soit tout simplement que le syndrome du tremblement essentiel qui affecte généralement une seule main. Trouble qui affecte ma main gauche - étant gaucher, c'est un peu emmerdant.

Le caporal Upham, (éduqué, polyglotte, cultivé) je n'ai jamais vu un personnage d'une telle veulerie dans aucun film de guerre qu'il m'ait été donné de voir.

Capitaine Miller : ''Chaque fois que je tue un homme, je m'éloigne un peu plus de chez-moi''

Oscars 1999. Cinq statuettes : réalisation, photographie, effets spéciaux sonores, montage, son

Critique. Cahiers du Cinéma. Octobre 1998. Numéro 528. Il était une fois le débarquement par Antoine de Baecque.

Visionné, la première fois, le 11 aout 1998 au cinéma Quartier Latin à Montréal. 
Mon 337ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider


336. Egoyan : The Sweet Hereafter

1001 films de Schneider : The Sweet Hereafter
De beaux lendemains

Film canadien réalisé en 1997 par Atom Egoyan
Avec Ian Holm (avocat), Caerthan Banks, Sarah Polley (Nicole) , Tom McCamus, Gabrielle Rose
Adapté du roman de Russell Banks

Une petite communauté d'une région montagneuse de l'Ouest canadien essaie, par divers moyens, de faire le deuil suite à un accident tragique qui a couté la vie à plusieurs enfants du village. 

Un avocat incite les parents à poursuivre les autorités en leur faisant miroiter que ceci pourrait les aider à faire leur deuil et, accessoirement, empocher un bon magot. Mais Nicole, une survivante, n'a pas dit son dernier mot, en fait elle a le dernier mot : et boum, tout s'écroule même si la crédibilité de sa déposition avoisine le zéro absolu.

En parallèle, un père (l'avocat), acculé à ce qu'on appelle le tough love, doit conjuguer avec un deuil d'un autre genre - la perte de sa fille dans le monde interlope de la drogue.

Ajoutez à ceci le conte du joueur de flute de Hamelin lu par une des enfants (Nicole) qui survivra à l'accident et vous avez un charmant petit film qui a un peu berné le jury du festival de Cannes.

En fin de crédits : La chanson Courage (for Hugh MacLennan) du groupe canadien Tragically Hip, interprétée par Sarah Polley, encore Nicole.

Cannes 1997. Gagnant de trois prix dont le Grand prix du jury

Critique. Cahiers du Cinéma. Juin 1997. Numéro 514. Par Thierry Jousse

Visionné, la première fois, le 4 aout 1998 sur VHS à Montréal. 
Mon 336ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider





335. Kusturica : Underground

 1001 films de Schneider : Underground


Film yougoslave réalisé en 1995 par Emir Kusterica
Avec Miki Manojlovic, Lazar Ristovski, Mirjana Jokovic, Slavko Stimac, Ernst Stotzner

Fellini en Yougoslavie. 

Si vous aimez le burlesque, vous serez bien servi. Un aperçu succinct et fantaisiste de l'histoire de la Yougoslavie entre la Seconde Guerre mondiale et le démantèlement de la Yougoslavie à la suite de la chute du communisme.

Séquences d'archives  intéressantes surtout celles montrant les funérailles de Tito, transporté en train à travers les grandes villes de la Yougoslavie. On a peine à imaginer les dizaines de milliers de personnes venues lui rendre hommage. Sont-elles là pour bien se rendre compte qu'on a enfin pu se débarrasser de ce dictateur ou bien quoi ? La machine de propagande communiste est-elle parfaite à ce point ? Pleurer Tito ? Non, je ne peux pas comprendre cela.

La musique de la fanfare de ce film, omniprésente - à la fin, on ne peut plus la blairer, tout simplement.

Cannes 1995. Palme d'or. Les membres du jury ont dû en fumer du bon pour arriver à ce choix.

Critique. Cahiers du Cinéma. Juillet-aout 1995. Numéro 493. Kusturica sur terre par Thierry Jousse. Novembre 1995. Numéro 496. Dans les entrailles du communisme par Antoine de Baecque.

Visionné, la première fois, le 6 juillet 1998 sur VHS à Montréal. 
Mon 335ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider


21 août 2023

334. Minghella : The English Patient

1001 films de Schneider : The English Patient


Film américain réalisé en 1996 par Anthony Minghella
Avec Ralph Fiennes (Almasy), Juliette Binoche (Hana), Willem Dafoe (Caravaggio), Kristin Scott-Thomas (Katharine), Naveen Andrews, Colin Firth, Julian Wadham, Jurgen Prochnow, Kevin Whately, Clive Merrison, Nino Castelnuovo
Adapté du roman éponyme de Michael Ondaatje. Titre français du roman : L'homme flambé

Une chouette histoire d'amour passion adultérine qui se passe au Caire et dans le désert environnant autour de la Seconde guerre mondiale. Pour une merveilleuse histoire de passion amoureuse naissante voir The Bridges of Madison County de Clint Eastwood

Beaux plans de biplans au-dessus du désert à faire rêver David Lean.

Almasy (Ralph Fiennes) a un livre de chevet dans lequel il insère des souvenirs : Histoires du premier historien de l'histoire, Hérodote. Les géographes, dont je suis, le considère également comme le premier géographe.

Première présence de Montréal dans un film de la liste des 1001 films de Schneider. Hana (Juliette Binoche) habite à Montréal et Caravagio (Willem Dafoe), à deux rues de chez-elle sur la rue Cabot au nord de la rue Laurier.

J'ai appris un élément de l'anatomie humaine : la fourchette  sternale


Oscars 1997. Neuf statuettes : film, réalisation, actrice de soutien à Juliette Binoche, caméra, direction artistique, costumes, son, montage, musique
Berlin 1997 : Ours d'argent à Juliette Binoche

Critique. Cahiers du Cinéma. Mars 1997. Numéro 511. Par Bernard Benoliel

Visionné, la première fois, le 13 mars 1998 sur VHS à Montréal. 
Mon 334ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
Le tiers du parcours est fait : Commencé le 10 janvier 2007. Donc 334 films en 16,5 années. Ce qui mènerait la fin de ce projet, si je garde ce rythme, en 2056, bien au-delà de ma date de péremption. Mais au rythme que je garde depuis 1 an, (62/an) le concept devrait être terminé en 2033, dans 10 ans, ce qui est bien raisonnable.