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08 avril 2011

202. Forman : Amadeus




Film américain réalisé en 1984 par Milos Forman
Avec Tom Hulce, F. Murray Abraham, Elizabeth Berridge, Roy Dotrice, Jeffrey Jone
Adaptation de la pièce de Peter Shaffer écrite en 1979, elle-même un plagiat de la courte pièce d'Alexandre Pouchkine, Mozart et Salieri, écrite en 1830.

Jusqu'à 40 ans, que j'ai haï l'opéra. 
Sauf pour quelques moments comme, par La flûte enchantée de Mozart (la porte d'entrée pour l'Opéra) par Bergman, je n'avais aucun intérêt pour cet art que je trouvais  archaïque. Je n'étais pas capable de supporter les aigus des Castafiore, ni les voix sépulcrales des basses sans parler des prestations des surpondérales jouant les faméliques affamées d'une quelconque Bohème ou Traviata. 

Pour moi, à l'évidence, l'opéra m'apparaissait un art pour vieux bourgeois. Pour bourgeois, c'est probable mais pour vieux, certainement. Certains soirs de représentation la moyenne d'âge doit frôler les 98 ans.

Puis, un soir de Noël de 1984, arrive Amadeus, film adapté d'une pièce de théâtre éponyme de Peter Shaffer. Les portes s'ouvrent, quelques murs tombent, une émotion est semée, l'opéra s'introduira lentement dans mon univers musical. Comment ne pas être transporté par les séquences de Don Giovanni ou de La Flute enchantée. J'ai revu plusieurs fois ce film , pas tellement pour la trame dramatique que pour la musique et les extraits des opéras; la finale de Le Nozze di Figaro est troublante, Salieri dirait divine.

Va pour la musique mais la prestation théâtrale ? Eh bien, l'opéra a rajeuni de 100 ans en moins de 20 ans. Pensons seulement à la mise en scène de L'Or du Rhin de Robert Lepage au Metropolitan Opera de New York en septembre 2010.


 

Ou à la prestation de Salomé à l'opéra de Montréal en mars 2011 où l'interprète de celle-ci, après la fameuse danse des sept voiles, apparaît avec pour seul vêtement, un string...  Nicola Beller Carbone dans sa prestation de Salomé à Genève en 2009. Pas tout à fait l'image que l'on s'attend de voir quand on a une vieille vision stéréotypée de l'opéra.




La flûte enchantée de Bergman puis Amadeus de Forman; se donner une chance d'aimer l'opéra.

Trois heures (Director's Cut) de pur plaisir que cet Amadeus si on oublie le rire de crécerelle de Tom Hulce qui me tombe royalement sur les rognons (expression favorite de ma mère) et qui n'a aucun fondement historique comme beaucoup des éléments de ce drame. Mais une belle histoire qui repose toute sur la dichotomie entre l'homme et l'œuvre. Cette dichotomie qui est toujours un grand choc quand, au sortir de nos adolescences passionnées, nous découvrons que l'homme qui porte l'œuvre la mérite peu, comme dirait Salieri (je pense, entre autres, à Léo Ferré dans son château en Toscane !).

Neville Mariner à la direction d'orchestre, Twyla Tharp à la chorégraphie, costumes et décors somptueux avec, en prime, les rues de Prague et la salle d'opéra où Mozart a présenté son Don Giovanni - n'en jetez plus.

Oscars 1985. Huit statuettes : film, réalisateur, acteur à F. Murray Abraham, scénario (ce Oscar aurait dû aller à Alexandre Pouchkine, à titre posthume), direction artistique, costumes, son, maquillage.
Césars 1985. Film étranger

Visionné, la première fois, le 25 décembre 1984 au cinéma Le Dauphin à Montréal
Mon 202ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 19 avril 2023

15 juin 2009

134. Forman : One Flew Over the Cuckoo's Nest


Titre français : l'horrible et insignifiant : Vol au-dessus d'un nid de coucou
En anglais, cuckoo signifie, entre autres, quelqu'un qui n'a pas toute sa tête. En français, coucou n'a pas cette signification : arbre, fleur, oiseau, horloge. Alors : Vol au-dessus d'un nid d'horloges ? N'aurait-il pas été préférable d'utiliser le titre français du roman dont a été tiré ce film, La machine à brouillard (on dirait un titre de film de Samuel Fuller) ? Pas sûr.

Film américain réalisé en 1975 par Milos Forman
Avec Jack Nicholson, Louise Fletcher, William Redfield, Sydney Lassick, Brad Dourif, Christopher Lloyd, Wil Sampson, Danny DeVito, Vincent Schiavelli dit l'homme-aux-yeux-tristes.

Rencontre brutale avec une des pires méthodes thérapeutiques - la lobotomie - utilisées par la psychiatrie et qui a tant contribué à la discréditer aux yeux du public. Immédiatement après la Seconde guerre mondiale, la lobotomie, les électro-chocs et les techniques de lavage de cerveau étaient des pratiques courantes en psychiatrie clinique. Des histoires d'horreur.

One Flew Over the Cuckoo's Nest entrebâille la porte sur ces pratiques d'un autre âge.
Je lisais, dernièrement, dans la jeune et excellente revue française XXI, un reportage sur l'ainée de la famille Kennedy qui, à cause de sa personnalité dérangeante, aurait été extirpée de la famille, exilée dans le North Country et mis hors d'état de nuire par les bons soins du docteur Walter Freeman alias "pic à glace" (outil qu'il utilisait pour pratiquer ses lobotomies - histoire d'horreur, vous disais-je) un des premiers psychiatres américains à pratiquer la lobotomie dans les années 1940.

Quelque chose m'agace dans ce film.
L'unanimité des louanges recueillies par ce film, culminant lors des Academy Awards qui lui attribuèrent une des plus extraordinaires récoltes de statuettes dans l'histoire du cinéma américain, sonne l'alarme du critique grincheux dont j'aime bien, de temps à autre, porter les habits.

Pourquoi tant d'unanimité ? Le scénario, pardi ! et l'interprétation qu'on en fait.

Qu'il est bon, sans coup férir, de mettre au pilori l'ordre établi quand il présente un tel entêtement à abuser de son pouvoir de contrainte et de punition. À bas le fascisme ! Qui pourrait ne pas endosser un tel slogan. Et tout le monde saute dans la parade.

On ne peut pas résister à être séduit par ce film qui déboulonne devant nous les mécanismes du pouvoir totalitaire (les institutions psychiatriques sont souvent la métaphore de la société totalitaire). Milos Forman, le réalisateur, n'hésitait pas à faire un parallèle entre l'univers concentrationnaire du centre psychiatrique et la vie dans son pays d'origine, la Tchécoslovaquie de l'époque communiste.

Ce qui m'agace ? Le manichéisme des bons contre les méchants : un western de fous.

Mais, j'aime bien ce film quand même, surtout à cause de Jack Nicholson, dans une des ses plus époustouflantes prestations d'acteur de sa carrière.

Quelqu'un peut-il m'expliquer ce que la scène du bateau de pêche vient foutre dans ce film. À part la séquence où Nicholson présente les différents patients à titre de psychiatre, tout le reste aurait dû aboutir dans la corbeille de la salle de montage.

Oscars 1976 : Cinq statuettes : Jack Nicholson (acteur), Louise Fletcher (actrice), Milos Forman (réalisateur),  film,  scénario provenant d'un matériel existant.

Visionné, la première fois, le 13 août 1976 au cinéma à Québec
Fin de mon deuxième séjour à l'école d'été de Français de l'Université Laval à titre de professeur de français, langue seconde... en effet, très secondaire dans ce pays.
Mon 134ème film visionné des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 29 décembre 2022