23 janvier 2024

359. Ruiz : Trois vies et une seule mort

 1001 films de Schneider : Trois vies et une seule mort


Film français réalisé en 1996 par Raoul Ruiz
Avec Marcello Mastroianni, Anna Galiena, Marisa Paredes, Melvil Poupaud, Chiara Mastroianni, Arielle Dombasle, Féodor Atkine, 

Rohmer qui aurait fumé un gros joint. 

Un début tout à fait surréaliste à vous arracher les cheveux en quête de sens.

Pour simplifier ce qui ne peut l'être, disons que c'est l'histoire d'un homme qui souffre de personnalités multiples (4, rien que ça). Avec cette idée, en toile de fond, l'histoire commence à faire du sens.

Retenons de ce film, une performance extraordinaire de Marcello Mastroianni. On dirait un film hommage à ce grand comédien qui devait décéder quelques mois après la sortie du film.

Quelques passages en référence au livre de Carlos Castaneda, Le Voyage à Ixtlan : les leçons de Don Juan. Ce livre des années 1970 a fait bien des ravages dans les colonies hippies de l'époque. On ne jurait que par son personnage vedette, Don Juan, chaman de sa profession, qui devait ouvrir les portes de notre inconscient pour vous amener vers la Vérité. Plus d'un, dont je suis, en lisant ce livre, tout en fumant un joint, ont fait un beau voyage. Nous ramener ce livre en 1996, ça fait un peu dissonant comme feraient dissonances les chemises à fleurs, le symbole Peace, les communes et autres artefacts de l'époque hippie.

Un gros plus : Paris en fond de scène.

Critique. Cahiers du Cinéma. Numéro 502. Mai 1996.

Visionné, la première fois, le 2 janvier 2001 sur VHS à Montréal. 
Mon 359ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider

20 janvier 2024

358. Altman : The Player

1001 films de Schneider : The Player 
Le Meneur


Film américain réalisé en 1992 par Robert Altman
Avec Tim Robbins, Greta Scacchi, Fred Ward, Whoopi Goldberg, Peter Gallagher, Vincent D'Onofrio, Dean Stockwell, Sydney Pollack, Lyle Lovett.
Scénario de Michael Tolkin d'après son roman éponyme. 
La présence de 65 personnalités du cinéma qui n'ont qu'un rôle de figurant. J'en connais 27. 

Pour une fois, la traduction française du titre est plus fidèle à l'esprit du film que le titre anglais. Parce que c'est bien l'harceleur anonyme (le corbeau) qui mène le directeur de production là où il veut l'amener : accepter son scénario avec un happy ending, au grand soulagement du directeur de production.

Un film qui se penche, cyniquement, sur la machine d'Hollywood. Autour de cette intrigue principale, on voit comment sont fabriqués les films hollywoodiens : d'abord des stars, un peu de sexe, un peu de violence puis, surtout, un happy ending. Comble d'ironie, le film d'Altman se termine par un happy ending avec ce morceau de dialogue qui aurait du devenir célèbre : ''What took you so long?''  ''Traffic was a bitch!''

Le plan-séquence d'ouverture de 8 minutes nous inonde de dialogues qui tournent autour du cinéma à Hollywood. C'est un vrai tourbillon de personnages (une vingtaine) qui s'entrecroisent en dialoguant sur le cinéma. Certains considèrent ce plan-séquence d'ouverture parmi les plus célèbres, le meilleur étant celui de Touch of Evil d'Orson Welles.

Cannes 1992. Tim Robbins, meilleur acteur et Robert Altman, meilleur réalisateur

Visionné, la première fois, le 1er janvier 2001 sur VHS à Montréal. 
Mon 358ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider


19 janvier 2024

357. Lee : The Ice Storm

1001 films de Schneider : The Ice Storm
La Tempête de glace


Film américain réalisé en 1997 par Ang Lee
Avec Kevin Kline, Joan Allen, Sigourney Weaver, Christina Ricci, Tobey Maguire, Elijah Wood, Katie Holmes
D'après le roman de Rick Moody, The Ice Storm

Les jeux de l'amour et du hasard dans une banlieue de New York en 1973, en deux versions parallèles : adolescents en quête de leurs premières expériences sexuelles et couples mariés à la dérive. La tempête de verglas, à la fin du film, comme une malédiction, mettra un terme aux incartades des personnages, pour le moment, du moins.

Le film se passe autour de la Thanksgiving Day qui est le moment familial le plus rassembleur de l'année. On a même droit à des extraits de la parade Macy's sur la 5ème avenue à travers les fenêtres d'un appartement. 

En fond de scène, le Watergate et la gueule de Nixon. À un moment donné, une adolescente porte une cagoule à l'effigie de Tricky Dick, expression utilisée à l'époque pour le caractériser. Autre formule caractérisant Nixon : ''Would you buy a used car from this man ?''

Beaucoup de jeunes acteurs (Maguire, Ricci, Wood, Holmes) deviendront célèbres.

Chemin de traverse : Le titre du film et les dernières séquences de celui-ci m'ont renvoyé à la tempête de verglas qui a plongé la région montréalaise dans l'obscurité pendant 8 jours en janvier 1998. Sans  chauffage, on a réussi, grâce à notre foyer à bois, à demeurer dans notre maison centenaire au cœur du quartier Notre-Dame de Grâce.

Cannes 1997. James Schamus, meilleur scénario

Critique. Cahiers du Cinéma. Numéro 522. Mars 1998

Visionné, la première fois, le 25 novembre 2000 à la télévision à Montréal. 
Mon 357ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider


18 janvier 2024

356. Anderson : Boogie Nights

1001 films de Schneider : Boogie Nights
Nuits endiablées
Film supprimé de la liste en 2011 mais rajouté en 2013


Film américain réalisé en 1997 par Paul Thomas Anderson
Avec Mark Wahlberg, Burt Reynolds, Luis Guzman, Julianne Moore, Heather Graham, Philip Seymour Hoffman, William H. Macy, John C. Reilly, Alfred Molina

Une plongée vertigineuse dans le cinéma porno du tournant des années 1980 (1978-1983). Anderson tourne en ridicule ce type de cinéma et ses différents participants. 

On a droit à l'étalage de toute la mode de cette époque : danse en ligne, vêtements clinquants, disco, cocaïne, sexe débridée d'avant la période du sida, sans oublier le miroir au-dessus du lit. Ajouter à cela 33 chansons de l'époque et vous avez un tableau du début des années 1980.

La montée rapide et la chute tout aussi rapide d'un acteur porno, Dirk Diggler, personnifié  par Mark Wahlberg, dont une des activités du début de carrière était de poser comme modèle pour les dessous de Calvin Klein.

Une séquence hilarante  : en plein milieu d'une scène de baise, l'arrêt du tournage afin de changer le magasin de la caméra.

Dernier plan : une prothèse pénienne de 30 centimètres, ce qui résume ainsi le peu d'envergure du cinéma porno bas de gamme qui allait prendre son envol avec l'arrivée de la vidéocassette. 

Je me rappelle du club vidéo près de chez-moi qui dédiait une pièce spécialisée pour les cassettes de porno, appelées aussi XXX. C'est assez délirant de constater que tout ça n'aura vécu que 20 ans, l'espace d'une génération.

Critique. Cahiers du Cinéma. Numéro 522. Mars 1998

Visionné, la première fois, le 2 juillet 2000 sur VHS à Montréal. 
Mon 356ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider


355. Singer : The Usual Suspects

1001 films de Schneider : The Usual Suspects
Suspects de convenance


Film américain réalisé en 1995 par Bryan Singer
Avec Gabriel Byrne, Kevin Spacey, Stephen Baldwin, Benicio del Toro, Giancarlo Esposito, Chazz Palminteri, Pete Postlethwaite, Suzy Amis, Kevin Pollack
Scénario de Christopher McQuarrie

La première réaction après avoir vu ce film c'est de le revoir à nouveau afin de comprendre ce qu'on a vu. À mettre dans le même lot, Memento de Christopher Nolan. 

Une histoire machiavéliquement complexe doublée d'un montage tout aussi complexe qui vise, on en a l'impression, à frustrer le spectateur. Si vous aimez les puzzles, ce film est pour vous.

L'entourloupette de la fin est totalement inattendue et improbable, ce qui en fait probablement le point marquant de ce film.

Oscars 1996. Deux statuettes : second rôle à Kevin Spacey et scénario à Christopher McQuarrie.
Critique. Cahiers du Cinéma. Numéro 494. Septembre 1995.

Visionné, la première fois, le 21 juin 2000 sur VHS à Montréal. 
Mon 355ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider


17 janvier 2024

354. Fincher : Fight Club

1001 films de Schneider : Fight Club 


Film américain réalisé en 1999 par David Fincher
Avec Edward Norton, Brad Pitt, Helena Bonham Carter, Meat Loaf, Zach Grenier, Richmond Arquette
Scénario d'après le roman de Chuck Palahniuk

Ce film est une bombe. Dans cet univers aux portes de l'apocalypse, on ne se sent pas bien durant tout le film. 

Le Fight Club, d'abord un club où, pour aucune raison, on se tape sur la gueule, devient un groupe de terroristes qui s'amusent à détruire les symboles de la société de consommation. La chute des tours, à la fin du film, est un mauvais présage de ce qui se passera deux ans plus tard au cœur de Manhattan. Ceci s'ajoute à l'horreur déjà présent tout au long de ce film.

Un bon film pour adolescents révoltés contre la société de consommation. 

La citation du film : ''La capote est la pantoufle de vair de notre génération'' dixit le personnage joué par la seul femme du film, (Helena Bonham Carter). À mettre en parallèle avec le projectionniste (Pitt) qui s'amuse à intercaler une image de pénis dans le film Cendrillon.

Le personnage principal (Norton) souffre d'insomnie. Avec ce film, il risque de nous entrainer dans sa pathologie si on n'y est pas déjà, comme moi. On peut légitimement penser que son insomnie sévère lui apporte des hallucinations dont le personnage de Tyler (Pitt) est la création. Une sorte d'alter ego qui fait monter à la conscience toutes ses récriminations contre la société de consommation. Ce n'est qu'une hypothèse proposée par ce film polysémique.

Prouesse : Meat Loaf, affublé de glandes mammaires, qui participe à un groupe de discussion d'hommes qui ont le cancer des testicules.

Critique. Cahiers du Cinéma. Novembre 1999. Numéro 540

Visionné, la première fois, le 26 mai 2000 sur VHS à Montréal. 
Mon 354ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider