28 novembre 2022

282. Sheridan : My Left Foot: The Story of Christy Brown

1001 films de Schneider : My Left Foot: The Story of Christy Brown


Film britanno-irlandais réalisé en 1989 par Jim Sheridan
Avec Daniel Day-Lewis (Christy Brown), Brenda Fricker (mère de Christy), Ray MacAnally (père), Fiona Shaw (thérapeute)

Le scénario classique du citron qui se transforme en limonade. On ne fait pas de films avec des sujets handicapés qui ne s'en sortent pas. Les handicapés qui font de bons sujets de films sont ceux qui deviennent une sorte d'héros par leur résilience et leur courage. Ce que fut Christy Brown (Dublin, 1932-1981), écrivain (My Left Foot, 1954) et artiste-peintre. Le film s'arrête sur une image de bonheur, sa rencontre amoureuse avec une infirmière qu'il épousera en 1972. La suite de sa vie sera une lente descente aux enfers jusqu'à son décès en 1981. Comme quoi les limonades redeviennent quelquefois des citrons.

Une belle plongée dans l'Irlande des années d'après-guerre sans aucun contexte politique, par contre. En regardant l'environnent urbain, on pense à la série Call the Midwife, chroniques de la  vie de sages-femmes vivant dans une communauté religieuse dans l'est ouvrier de Londres des années 1950. Série qui a débuté en 2012 et toujours active. Les interventions très réalistes (impressionnantes) d'accoucheuses dans une histoire beaucoup trop mélodramatique - sortez vos mouchoirs, je devrais dire vos boites de mouchoirs. Malgré cela, j'ai beaucoup aimé.

Daniel Day-Lewis, à 65 ans, n'a que 30 films à son tableau, 21, si on enlève les prestations mineures. C'est, probablement, ce qui fait qu'il soit un comédien si exceptionnel. Il choisit ses scénarios et ses réalisateurs. 

Lecture cinéphilique : Marilyn Monroe. La Biographie par Donald Spoto. Là, où on apprend que le plus grand psychanalyste des États-Unis, Ralph Greenson, est indirectement responsable de la mort de Marilyn Monroe en l'ayant approvisionner de barbituriques et de sédatifs en plus d'imposer un contrôle psychologique et physique pendant 2 ans. Il ne fut jamais inquiété pour son emprise maléfique sur sa cliente. Qu'il brûle en enfer éternellement!

Critique. Cahiers du Cinéma. Avril 1990. Numéro 430. Par Claire Strohm

Oscars 1990. Deux statuettes : l'acteur à Daniel-Day Lewis et l'actrice de soutien à Brenda Fricker.

Visionné, la première fois, le 17 mars 1990 au cinéma de la Place Desjardins à Montréal
Mon 282ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider.

Mis à jour le 4 juin 2023

21 novembre 2022

281. Reiner : When Harry Met Sally...

1001 films de Schneider : When Harry Met Sally...
Titre français : Quand Harry rencontre Sally... 
Traduction du titre anglais : Quand Harry rencontra Sally...


Film américain réalisé en 1989 par Rob Reiner
Avec Meg Ryan, Billy Crystal, Carrie Fisher, Bruno Kirby

Du Woody Allen en mode mineur. 
Une relation amoureuse bancale qui a fait le pain et le beurre d'Allen
Un film qui a bien plus mal vieilli que les films d'Allen dont il s'est inspiré.

Erreur importante de casting : Meg Ryan, 28 ans, avec son visage poupin, a l'air d'une ado de 16 ans sortant d'un casting pour la Belle au Bois dormant. Elle n'a rien à voir avec Billy Crystal, 41 ans, qui a l'air d'être revenu de tout. Carrie Fisher aurait dû hériter du rôle de Sally.

Emprunts au cinéma d'Allen  : générique en noir et blanc, musique rétro (Louis Armstrong, Frank Sinatra), les lieux de Manhattan, références cinématographiques (Casablanca, Bergman...), clin d'œil à l'hypocondrie d'Allen.

Scène culte : L'orgasme simulé de Sally dans un restaurant. Et la voisine (la mère du réalisateur) qui demande au serveur de lui servir la même chose. Séquence qui explique en grande partie la présence de ce film dans la liste des films à voir dont celle de Schneider.

Image nostalgique entrevue dans le film : Les deux tours du World Trade Center aperçues à travers l'arche du Washington Square Park. C'était le monde d'hier comme dirait l'écrivain autrichien Stefan Zweig.


C'était le monde d'hier

Critique. Cahiers du Cinéma. Novembre 1989. Numéro 425.  Boy meets girl par Thierry Jousse

Visionné, la première fois, le 18 janvier 1990, sur VHS, à St-Sauveur-des-Monts dans les Laurentides.
Mon 281ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider.
Mis à jour le 3 juin 2023

17 novembre 2022

280. Allen : Crimes and Misdemeanors

1001 films de Schneider : Crimes and Misdemeanors
Crimes et délits 


Film américain réalisé en 1989 par Woody Allen
Avec Martin Landau (Judah Rosenthal,) Woody Allen (Cliff Stern) , Anjelica Huston,  Alan Alda (Lester, beau-frère de Cliff), Mia Farrow, Jerry Orbach (frère de Judah), Claire Bloom, Joanna Gleason.
Directeur photo : nul autre que le grand Sven Nykvist, le directeur photo de 20 films de Bergman. Deux Oscars pour Cris et chuchotements et Fanny et Alexandre, deux films de Bergman.

Il me fait plaisir, ici, en traitant de ce film, de dénoncer le lynchage que subit Woody Allen depuis quelques années. Les lâches, qui ont peur de perdre de juteux contrats, je parle ici des acteurs, ont abandonné Allen à la moindre fake news à propos de supposées conduites pédophiliques. Conduites, il est encore important de le souligner, qui ont été jugées inexistantes par l'enquête de deux commissions auprès de l'enfance newyorkaises. 

Le film, donc.
Un premier récit : un ophtalmologiste empêtré dans une histoire d'adultère qui s'avère devenir une '' liaison fatale '', bonjour Glen Close. La solution de cette affaire n'est pas banale. Et, malgré les imprécations de son père qui lui disait, enfant, que Dieu voit tout, l'ophtalmo se rend compte que Dieu souffre d'ophtalmie et que la culpabilité, finalement, est optionnelle.

Deuxième récit : Woody Allen personnifie, comme à son habitude, un merveilleux et hilarant loser.
''The last time I was inside a woman was when I visited the Statue of Liberty''
Jouant la corde de l'intellectuel condescendant vis-à-vis un beau-frère, apparemment, superficiel et arriviste, il subit une implacable défaite en perdant, au profit de celui-ci, l'amour de sa vie, personnifiée par Mia Farrow. La suite du film qui se poursuit bien au-delà des 107 minutes confirmera l'échec de cette histoire d'amour, mais cette fois-ci, non plus entre les deux personnages mais entre les deux acteurs : Woody Allen et Mia Farrow.

Une idée géniale : reliées les péripéties du scénario avec des extraits de films des années 1940.

À ne pas confondre avec True Crimes and Misdemeanors. The Investigation of Donald Trump par Jeffrey Toobin

Lecture cinéphilique
Soit dit en passant. Autobiographie par Woody Allen. Comme les derniers mots d'un condamné à mort par le lynchage médiatique

Cahiers du Cinéma : Dans la liste des 10 meilleurs films de l'année 1990

Visionné, la première fois, le 31 décembre 1989 au cinéma de la Place Desjardins à Montréal.
Mon 280ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider.

Mis à jour le 2 juin2023

15 novembre 2022

279. Axel : Le festin de Babette

1001 films de Schneider : Le festin de Babette


Film danois réalisé en 1987 par Gabriel Axel
Avec Stéphane Audran (Babette), Bodil Kjer (Philippa), Birgitte Federspiel (Martine) , Jarl Kulle (dans cinq films de Bergman), Bibi Andersson (dans 11 films de Bergman), Jean-Philippe Lafont.
Sept anciens acteurs de Dreyer apparaissent dans ce film.
Adaptée de la nouvelle Le Diner de Babette de Karen Blixen

Si ce n'était pas si cucu-la-praline, je dirais que ce film est un bouillon de poulet pour l'âme : amour, foi et gastronomie.

Les chants luthériens, parsemés tout au long du film, participent à sa beauté.

Babette nous refait, à sa façon, La Dernière Cène avec, à la fin, la rédemption pour tous.
Les sept services du menu de Babette qui s'avère avoir été une cheffe d'un grand restaurant parisien avant qu'elle dut fuir la France suite à l'implication de son mari dans la Commune de 1871.
1. Potage à la tortue. Sherry Amontillado
2. Blinis Demidoff (crêpes servies avec du caviar et de la crème sûre). Champagne Veuve Clicquot.
3. Cailles en sarcophage. Clos de Vougeot
4. Salade d'endives
5. Savarin au rhum avec figues et fruits glacées. Champagne
6. Assiette de fromages et de fruits. Sauternes
7. Café. Cognac Grande Champagne

Au milieu du festin, comme il l'avait fait lors du repas de Noël dans Fanny et Alexandre de Bergman, quatre ans auparavant, Jarl Kulle se lève et prononce un discours,

Lecture cinéphilique
Lumière vives, Chroniques de cinéma 1947-1949 par René Lévesque, éventuel premier ministre du Québec de 1976 à 1985.  Au sortir de la guerre où il avait été correspondant de guerre pour l'armée américaine (il participa à la libération du camp de Dachau avec les troupes du général Patton), Lévesque se fit critique de cinéma pour un hebdomadaire québécois Le Clairon. Des critiques comme je les aime avec des chemins de traverse et des prétextes pour parler de sujets plus grands que le film critiqué.

Critique : Cahiers du cinéma. Numéro 405. La Dernière Cène par Frédéric Strauss.

Oscars 1988. Meilleur film en langue étrangère.
Cannes 1987. Prix spécial du jury.

Visionné, la première fois, le 17 décembre 1989 sur VHS à Montréal.
Mon 279ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider.
Mis à jour le 29 mai 2023

08 novembre 2022

278. Burton : Batman

1001 films de Schneider : Batman


Film américano-britannique réalisé en 1989 par Tim Burton
Avec Michael Keaton (Batman), Jack Nickolson (Joker), Kim Basinger (Vicki Vale), Robert Wuhl (Alex Knox), Pat Hingle, Billy Dee Williams, Jack Palance, 

Tim Burton dans l'Obs d'octobre 2022 : '' Revu aujourd'hui, mon Batman a l'air d'une comédie romantique.,''

Le triomphe de ce film est à l'origine de la super-héros-mania actuelle. Je commence à en avoir bien marre de tous ces films de super-héros (et on remet ca avec les super-héroïnes, en produisant la même histoire avec des acteurs féminins) à la trame répétitive et convenue.
Et si Marvel, un jour, après avoir empoché suffisamment de milliards de dollars, nous surprenait en produisant des films inspirés de gens ordinaires : un gardien de garage souterrain, une employée de Walmart, un vendeur d'autos usagés, un homme, une femme.

Batman, le justicier insécure, est un personnage tout en retenu à côté du flamboyant Joker. Tout l'écran à Nicholson qui nous ramène Jack Torrance (The Shining) en dix fois plus tordus. Pauvre Keaton.

Joker qui vandalise les toiles du musée : un avant-goût de nos jokers écocologiques (pas de fautes, ici) d'aujourd'hui qui, pour avoir 15 minutes de gloire, nous font croire qu'ils se préoccupent vraiment de choses sur lesquelles ils auraient de la difficulté à écrire 10 lignes intelligentes.

Vicky Vale, la journaliste interprétée par Kim Basinger, a été un personnage introduit par Bob Kane, l'auteur de la bande dessinée. Ce personnage a été inspiré par sa rencontre avec une jeune actrice hollywoodienne peu connue à l'époque (fin des années 40), Norma Jean Baker aussi connue sous le nom de Marilyn Monroe. 

Gotham City, le portrait du Manhattan du début des années 80.

Je me souviens, lors de mon premier voyage à New York à l'automne 1982, en sortant du tunnel Lincoln reliant New Jersey à Manhattan, avoir aperçu comme première image de New York, gisant sur le bas-côté, une voiture désossée, criblées de balles. Bonjour Gotham.

Le Manhattan d'aujourd'hui est méconnaissable par rapport à cette époque, une des plus sombres de son histoire.


Coup d'envoi de la fantastique campagne publicitaire pour ressusciter Manhattan en 1977.

Cette campagne publicitaire pour attirer les touristes s'inscrivait dans le développement d'une nouvelle idéologie du développement urbain qui se répandait en Amérique du Nord et qui peut être résumée par cette imprécation : Haro sur les banlieues. Revenez habiter la ville-centre où se trouve la vraie vie urbaine avec ses institutions culturelles, ses cinémas, ses restaurants, la convivialité de la vie de quartier. Greenwich : un village au cœur d'une mégalopole.

Étant professeur de géographie urbaine au Collège (niveau Classes terminales) de Maisonneuve à Montréal dans les années 1980, j'ai souvent organisé, des excursions à New York pour mes étudiants.


Le premier Batman au cinéma adapté du personnage créé en 1939 par Bob Kane.
Film de 1943 réalisé par Lambert Hillyer.
Une série de 15 épisodes en 4 heures 20 minutes.







Mais on peut remonter plus loin dans le temps.
The Bat Whispers film réalisé en 1930 par Roland West.
Le premier plan en plongée sur un gratte-ciel de New York a été repris par Tim Burton.





Pourquoi pas remonter plus loin !
The Bat film réalisé en 1926 par Roland West dont il fera un remake en 1930.









Critique Cahiers du cinéma. Numéro 423. Vampire par Iannis Katsahnias suivi de Batmania en neuf temps. Histoire par Bill Krohn. Cette phrase comme un baume : '' Et Batman réalise l'imaginaire de tous les enfants en deuil que nous sommes. '' (Katsahnias)

Oscars 1990. Direction artistique

Visionné, la première fois, le 16 décembre 1989 sur VHS à Montréal.
Mon 278ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider.

Mis à jour le 22 mai 2023