15 mai 2023

308. Clouzot : Les Diaboliques

 1001 films de Schneider : Les Diaboliques


Film français réalisé en 1955 par Henri-Georges Clouzot
Avec Simone Signoret, Véra Clouzot, Paul Meurisse, Charles Vanel, Jean Brochard, Pierre Larquey, Michel Serrault 
Une curiosité : On retrouve Johnny Hallyday en élève (non crédité au générique)

D'après le roman Celle qui n'était plus du couple le plus célèbre du roman policier : Pierre Boileau et Thomas Narcejac

Hitchcock a dû mourir d'envie en visionnant cette histoire d'un meurtre banal qui se termine dans l'horreur le plus complet. Il faut dire qu'il avait essayé d'obtenir les droits de ce roman mais il a été battu au poteau par Clouzot.

Cette histoire n'a pas pris une ride - personne ne peut deviner son dénouement et surtout pas sa transformation en histoire d'horreur. Tout ça sur un fond de France d'après-guerre avec ses bâtiments, gris de carbone. Un film en gris et blanc.

Tiré du journal Le Monde du 29 janvier 1955 : '' Les amateurs de berceuses digestives devront trouver autre chose. On sort de là les nerfs à vif et le cœur quelque peu chahuté. Il ne serait même pas étonnant que des spectatrices tombassent en pâmoison lors des dernières séquences...''

Le dénouement de l'histoire dans la dernière réplique qu'on a le goût de partager mais il faut respecter  ce qui suit :
Dans les crédits de la fin du film cet anti-divulgacheur (traduction québécoise d'anti-spoiler)
Ne soyez  pas 
DIABOLIQUES !
Ne détruisez pas l'intérêt que pourraient prendre vos amis à ce film
Ne leur racontez pas ce que vous avez vu
Merci pour eux.

Johnny Hallyday, derrière Simone Signoret, au temps de Jean-Philippe Smet,

Critique. Cahiers du Cinéma. Janvier 1954. Numéro 43. Le style c'est le genre par André Bazin.
Les 300 premiers numéros des Cahiers du Cinéma sur Archive.org.

Visionné, la première fois, le 9 janvier 1993 à la télévision 
à Montréal.
Mon 308ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider

07 mai 2023

307. Campion : The Piano

1001 films de Schneider : The Piano
La leçon de piano


Film australo-zélandais réalisé en 1993 par Jane Campion
Avec Holly Hunter (Ada), Harvey Keitel, Sam Neill, Anna Paquin (Flora).

Un ovni débarque sur la planète cinéma.
Une histoire d'amour et de piano à l'époque victorienne chez les Maoris de la Nouvelle-Zélande réalisée par une Néo-zélandaise qui deviendra la première réalisatrice à remporter la Palme d'or du festival de Cannes.

Une inoubliable première séquence.
Dans une mer en furie, le débarquement sur une plage d'une femme (Ada) et de sa fille (Flora) à dos d'homme. Elles y seront abandonnées avec leur ameublement dont la pièce la plus incongrue est un piano dans un caisson de bois. Elles devront dormir sur la plage en attendant d'être rejoint par le futur mari de la femme accompagné d'une dizaine de Maoris.

Dans une campagne néo-zélandaise en friche qu'un colon anglais (Neill) essaie de transformer en terre agricole, une improbable histoire d'amour entre sa femme muette (Hunter) et un Anglais (Keitel) intégré à la communauté maorie, dont il porte les marques faciales. 

Cette histoire reproduit le stéréotype de la femme glacée qui fondra au contact de la libido exorbitante de son amant ; on pourrait aussi dire la société victorienne qui arrive à la vie au contact de la société maorie.

Aux côtés de cette histoire amoureuse qui se déroule autour d'un piano, une communauté maorie hirsute et complètement en rupture avec la société des colons anglais. La communauté wokiste devrait éviter de voir ce film qui risquerait de lui faire beaucoup de peine au même titre que Tintin au Congo.

Une performance inoubliable de la petite Anna Paquin dont le personnage traverse le film comme un ange bienveillant (d'ailleurs, elle porte souvent des ailes sur son dos).

Flora (Anna Paquin)

Chemin de traverse personnel.
1. Un enfant de six ans est mis au piano chez les sœurs du couvent St-Fidèle à Québec. Ça dure deux ans. 
2. Un enfant de 9 ans est remis au piano. Pendant que je faisais les maudites gammes, je regardais, avec envie, mes copains jouer au hockey dans la rue. Ça dure 1 an. 
3. Un enfant de 12 ans est re-remis au piano. Pendant que je me cassais la tête sur une pièce de Schuman, je rêvais d'être gardien de but pour les Red Wings de Détroit, Terry Sawchuk étant mon idole. Ça dure 1 an.  
4. Résultat final. Après quatre années de piano, la seule pièce retenue, l'incontournable Für Elise de Beethoven au grand désespoir des quelques auditeurs consentants.

Critique. Cahiers du Cinéma. Mai 1993. Numéros 467/468. Abysses par Frédéric Strauss.  

Oscars 1994. Trois statuettes : actrice à Holly Hunter, actrice dans un second rôle à Anna Paquin et scénario à Jane Campion
Cannes 1993. Lion d'or et meilleure actrice à Holly Hunter.
Césars 1994. Meilleur film étranger

Visionné, la première fois, en 1993 au cinéma Desjardins à Montréal.
Mon 307ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider


03 mai 2023

306. Demy : Lola

1001 films de Schneider : Lola


Film français réalisé en 1961 par Jacques Demy`
Avec Anouk Aimée (Lola), Marc Michel (Roland), Jacques Harden (Michel), Alan Scott (Frankie), Élina Labourdette, Annie Duperoux (Céline)
Caméra : Raoul Coutard. Musique : Michel Legrand

1961. Bienvenue dans le cinéma de la Nouvelle Vague.
Pour mémoire, la Nouvelle vague c'est : tournage en extérieurs, noir et blanc, pas ou peu de décors, une caméra légère qui est hyperactive, acteurs débutants qui souvent déclament, pellicule sensible, attrait pour l'Amérique.

On a tout ça dans Lola, premier film de Jacques Demy, qui contient en gestation Les parapluies de Cherbourg et Les demoiselles de Rochefort

Mais ce film ne fait pas le poids avec les films contemporains de ses collègues (pensons à Hiroshima mon amour ou bien À bout de souffle ou encore à L'année dernière à Marienbad, pour ne nommer que ceux-là). 

Mais Demy est ailleurs. Il fait plus léger. Il fait comédie musicale sans chanson ou presque et sans danse ou presque.

Lola est un film qui respire la vie et le bonheur et qui se termine, clin d'œil hollywoodien, dans une Cadillac blanche qui s'éloigne, emportant les amants (Lola et Michel) enfin réunis malgré toute improbabilité laissant en rade Roland, l'amoureux abandonné qui s'en va noyer sa peine à Cherbourg pour y rencontrer, Catherine Deneuve. On le retrouvera en marchant de diamants dans Les Parapluies de Cherbourg, chantant J'ai déjà aimé une femme qui s'appelait Lola.

Lola, un clin d'oeil à Lola Montès, le personnage du film éponyme de Max Ophuls, auquel le film est dédié.

Pédophilie ?
Une relation qui lorgne du côté de la pédophilie sans en être dans cette relation entre Frankie, marin américain en permission, amant temporaire de Lola, et la jeune Céline, à peine 14 ans. Rien que du beau et du bien dans cette relation qui me fait penser à ce même type de relation dans Les dimanches de Ville d'Avray de Serge Bourguignon, tourné l'année suivante. Fin dramatique pour cette  relation entre Pierre et la jeune Madeleine, on n'est pas dans un film de Demy.

La Cadillac Eldorado 1955 stationné en face du cabaret Eldorado où performe Lola.

Critique. Cahiers du Cinéma. Mars 1961. Numéro 117. Au pays des hommes par François Weyergans. 
Les 300 premiers numéros des Cahiers du Cinéma sur Archive.org.

Cahiers du Cinéma. Un des 10 meilleurs films de l'année 1961.

Visionné, la première fois, le 8 décembre 1992 à la télévision à Montréal.
Mon 306ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider





01 mai 2023

305. Sluizer : L'Homme qui voulait savoir

1001 films de Schneider : L'Homme qui voulait savoir


Film franco-néerlandais réalisé en 1987 par George Sluizer
D'après le roman du néerlandais Tim Krabbé, L'Oeuf d'or, publié en 1984.
Avec Bernard-Pierre Donnadieu, Gene Bervoets (Rex Hofman), Johanna ter Steege, (Saskia), Gwen Eckhaus

Il m'arrive souvent, l'âge aidant, de ne plus me rappeler le contenu, le sujet, l'histoire d'un film que j'ai déjà vu. Pire, il m'arrive, parfois, de visionner un film croyant ne jamais l'avoir vu et découvrant, avec horreur, après quelques séquences que je l'avais déjà vu, quelques années auparavant. 

Pour justifier ce comportement et éviter d'accabler ma mémoire vieillissante, j'ai fini par accepter ce genre de comportement en me disant que ces films ne méritaient pas qu'ils s'inscrivent durablement sur mon disque dur.

Il est inutile de préciser que L'Homme qui voulait savoir ne fait pas partie de cette catégorie de films, il ne risquait pas d'échapper à ma mémoire. Avoir vu ce film, je mettrais, entre autres,  Funny Games dans cette même catégorie de films, marque à jamais tout cinéphile.

J'appréhendais de revoir ce film. Mais, connaissant déjà la fin (qui est votre pire cauchemar - claustrophobes en danger), j'ai pu me focaliser sur l'histoire de l'élaboration mécanique d'un concept par un professeur de chimie, tout ce qu'il y a de plus respectable.

Au deuxième visionnement, ce n'est plus la fin qui me terrorise mais la froideur du bien nommé monsieur Lenorme qui élabore son plan infernal méticuleusement et efficacement.

L'homme qui voulait savoir, Rex Hofman, qui ne peut se détacher de Saskia, son amie disparue depuis trois ans, finalement, saura.

Le réalisateur a utilisé la passion du cyclisme de l'auteur du roman, Tim Krabbé, pour nous faire participer, par l'entremise de la radio, à la 17ème étape du Tour de France de 1984 qui se déroule entre Grenoble et l'Alpe d'Huez. Luis Herrera gagnera cette étape alors que Laurent Fignon remportera le Tour devant Bernard Hinault et Greg Lemond. 

Critique. Positif. Février 1990. Numéro 348. Par Pascal Pernod.

Visionné, la première fois, le 21 juillet 1992 en VHS à Montréal.
Deux jours plus tard, décédera Arletty.
Mon 305ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider