16 octobre 2024

416. Wyler : Jezebel

1001 films de Schneider : Jezebel
L'Insoumise


Film américain réalisé en 1938 par William Wyler.
Avec Bette Davis, Henry Fonda, George Brent, Margaret Lindsay, Donald Crisp, Fay Bainter
D'après la pièce Jezebel d'Owen Davis

Un mélodrame romantique à grand déploiement dont s'est peut-être inspiré Autant en emporte le vent.

On y parle de la lutte que l'on doit faire aux abolitionnistes et des gens du Nord qui ont une civilisation complètement différente.

Il y eut de nombreuses épidémies de fièvre jaune au 19ème siècle à la Nouvelle-Orléans, celle décrite dans le film Jezebel fait référence à celle de 1853 qui fit 7849 décès même si l'histoire se passe en 1857-1858 à l'aube de la Guerre de Sécession.

Grande prestation de Bette Davis dans un rôle de ''bitch'' qui lui va si bien.

Beaucoup de Noirs jouent dans le film, évidemment ils ont les rôles de serviteurs sans exception.

Oscars 1939. Meilleure actrice pour Bette Davis, meilleure actrice dans un second rôle pour Fay Bainter.
Venise 1938. Recommandation spéciale pour William Wyler pour sa contribution artistique.

Visionné, la première fois, le 27 janvier 2007 sur DVD à Montréal
Mon 416ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider.


08 octobre 2024

415. Wilder : The Lost Weekend

1001 films de Schneider : The Lost Weekend
Le Poison


Film américain réalisé en 1945 par Billy Wilder
Avec Ray Milland (Don Birman), Jane Wyman (Helen St-James), Phillip Terry, Howard Da Silva, Doris Dowling
Tiré du roman de Charles Jackson.

Le long weekend de la descente aux enfers d'un alcoolique. Un premier film hollywoodien sur l'alcoolisme.

Ouverture : Vue aérienne de New York, panoramique à droite, travelling avant jusqu'à la fenêtre d'un appartement puis entrée dans l'appartement. À quelques mouvements de caméra près, Hitchcock a utilisé cette séquence pour l'ouverture de Psycho.

Un bel extrait de La Traviata. C'est le célèbre Libiamo ne' lieti calici (Buvons dans ces joyeuses coupes). Une vraie torture pour Birman mais qui lui donnera l'occasion de rencontrer sa future amoureuse, Helen St-James, l'infirmière de service.

Certaines scènes sont carrément insupportables quand Birman atteint les bas-fonds de son alcoolisme dans le département des alcooliques d'un hôpital public (Bellevue) où certains patients sont atteints de trelirium tremens.

Séquence célèbre : Birman qui descend la 3ème avenue pendant des heures (on ne peut pas s'empêcher de penser au Voleur de bicyclette) afin de mettre au clou sa machine à écrire dans un ''pawnshop'', tous fermés à cause du Yom Kippour - ce qui contribuera au stéréotype que ce sont les Juifs pratiquent ce commerce.

Définition de l'alcoolisme tirée du film : ''Un verre c'est trop et 100 c'est pas assez''

La dernière séquence du film confirme l'adage : ''Alcoolique un jour, alcoolique toujours''
Il est curieux de voir plusieurs critiques dirent que la fin est un peu trop optimiste, trop hollywoodienne. Ils n'ont certainement pas vu la bouteille suspendue à l'extérieur de la fenêtre de Birman lors de la dernière séquence, qui est la même, inversée, que celle de l'ouverture.

Retour à la réalité : Dans le livre, Birman sombre dans l'alcoolisme parce qu'il n'est pas capable d'accepter son homosexualité..

Anecdote : Le gangster Frank Costello a offert 5 millions de dollars à la Paramount pour qu'elle brûle le négatif.

Oscars 1946. Quatre statuettes : film, réalisation à Billy Wilder, acteur à Ray Milland, scénario à Charles Brackett et Billy Wilder
Cannes 1946. Meilleur film et meilleur acteur.

Visionné, la première fois, le 26 janvier 2007 sur DVD à Montréal
Mon 415ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider

01 octobre 2024

414. Stevens : Gunga Din

1001 films de Schneider : Gunga Din 


Film américain réalisé en 1939 par George Stevens 
Avec Cary Grant, Victor McLaglen, Douglas Fairbanks Jr., Sam Jaffe, Joan Fontaine
Vaguement inspiré du conte Gunga Din de Rudyard Kipling.

Il est difficile d'être juste avec ce film. Il est tellement représentatif de tous les aspects négatifs du colonialisme que je n'ai pas arrêté, pendant tout le film, de restreindre des élans de colère devant toute cette bêtise.

Tous les éléments y sont : guerre coloniale, discrimination militaire envers les autochtones, paternalisme et condescendance, vol de trésors nationaux, mépris des valeurs religieuses d'un groupe de "terroristes". En plus, il faut y ajouter les stéréotypes les plus attendus de la camaraderie masculine et des rapports homme/femme.

Tout ce que je viens d'écrire ne colle pas à l'affiche. En effet, c'est le ton badin qui domine dans ce film. On peut faire la guerre et massacrer les autochtones mais on peut quand même s'amuser, non?

Soyons un peu généreux : les prises de vue des batailles sont grandioses.

Cary Grant me tombe royalement sur les nerfs dans ce film. 

Visionné, la première fois, le 23 janvier 2007 sur DVD à Montréal
Mon 414ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider.

27 septembre 2024

413. Tourneur : Cat People

1001 films de Schneider : Cat People
La Féline


Film américain réalisé en 1942 par Jacques Tourneur 
Avec Simone Simon (Irina), Kent Smith (Oliver), Jane Randolph (Alice), Tom Conway, Jack Holt

Film noir typique. ''The darkess is lovely, It's where I feel most at home.''
Le jeu d'ombre et de lumière est le seul outil utilisé par le réalisateur pour créer ce film de terreur. Pas d'effets spéciaux. La caméra fait tout le travail. Dans la même veine qu'Hitchcock, il vaut mieux pour créer le suspense en ne montrant pas l'objet de la terreur.

Simone Simon, en femme-chat, est troublante d'authenticité.

Le personnage joué par Jane Randolph, Alice, l'amoureuse d'Oliver, se démarque des stéréotypes féminins de l'époque. C'est une femme intelligente, indépendante et sûre d'elle même. Disons que ce personnage est dans la suite de ceux joués par Greta Garbo dans les films des années 1930. On pense, entre autre, au film de Rouben Mamoulian, Queen Christina (1933).

Le personnage masculin ne fait pas le poids au centre de ces deux femmes au caractère bien affirmé. 

Scène mémorable : la piscine où, Jane Randolph, seule, est terrorisée par la présence d'un gros félin que l'on ne peut que deviner. Scène inspirée de la presque noyade de Tourneur, seul, dans une piscine.

Un psychiatre s'essaie à la psychologie des profondeurs pour finalement minimiser les fantaisies de la femme-chat et en tomber amoureux. Il en paiera le gros prix, la femme-chat se transformant en panthère.

Si vous souffrez d'ailurophobie, film à éviter ou à confronter. 

Le remake de 1982 par Paul Schrader ne mérite pas le détour sauf pour quelques scènes sulfureuses avec Natassja Kinski.


Visionné, la première fois, le 22 janvier 2007 sur DVD à Montréal
Mon 413ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider

17 septembre 2024

412. Mamoulian : Queen Christina

1001 films de Schneider : Queen Christina

Film américain réalisé en 1933 par Rouben Mamoulian
Avec Greta Garbo, John Gilbert, Ian Keith, Lewis Stone, Elizabeth Young

Garbo à son meilleur dans ce rôle où elle personnifie une concitoyenne (Garbo est suédoise d'origine). Considérée par les aficionados comme étant sa meilleure prestation filmique de toute sa carrière.

Un des grands films des années 1930, incroyablement boudé par les Oscars et le public.

Cette reine Christine de Suède est un personnage tout désigné pour Garbo, personnalité indépendante et revendicative. Dans le film, Garbo s'amuse à jouer sur tous les registres de l'identité sexuelle. Travestie, amante insatiable dont la rumeur publique amplifie la performance, amoureuse transie prête à abdiquer le trône de Suède pour un beau ténébreux espagnol (joué par son ex-fiancé qu'elle a quitté littéralement au pied de l'autel en 1927), relations homosexuelles déguisées. La passage dans l'auberge lorsque, déguisée en garçon, elle doit passer la nuit dans le même lit qu'un homme est un moment marquant de l'histoire du cinéma.

Quelques scènes remarquables :
1. Le baiser sur la bouche qu'elle donne à une courtisane au début du film est très osé pour l'époque. Il faut dire que nous sommes dans la période qui précède le fameux code Hayes qui allait légiférer toutes les relations hommes-femmes et autres pendant les décennies suivantes.

2. Lorsque Christine est fâchée, elle claque les portes comme dans une scène de boulevard sauf que les portes ont 5 mètres de hauteur.

3. La séquence finale, lorsque la reine apparaît à la proue du bateau en partance pour l'Espagne. Le plan est très long. Garbo présente un visage impassible mais déterminée. Cette image de Garbo allait devenir son image de marque pour le reste de sa vie. Elle a abdiqué son rôle de reine comme elle abdiquera son métier d'actrice 10 ans plus tard.


4. De nombreux très gros plans du visage de la reine Garbo.


Le film préféré de Staline. Misère!

Visionné, la première fois, le 22 janvier 2007 sur DVD à Montréal
Mon 412ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider


11 septembre 2024

411. Murnau : Nosferatu, le vampire

1001 films de Schneider : Nosferatu, le vampire


Film allemand réalisé en 1922 par Friedrich Wilhelm Murnau
Adaptation du roman de Bram Stocker non crédité au générique.
Avec Max Schreck dans le rôle-titre. Coïncidence : le nom de l'acteur signifie terreur.

On est en plein expressionisme allemand. Aussi considéré comme un poème métaphysique dans lequel les forces de mort et le forces de vie s'affrontent.

La musique, tirée de plusieurs œuvres du répertoire classique mais transformé, est sublime.

Nosferatu (en roumain, le non-trépassé), a été classé par des experts a Gothic Industrial Mix.

Pas de dialogues. de nombreux textes explicatifs. Des images saisissantes surtout la plus célèbre : Nosferatu se levant de son cercueil droit comme une barre de fer.

Utilisation judicieuse du négatif du film.

Quelques scènes sont tournées en extérieurs avec quelquefois des panoramiques sur les Carpates ce qui contredit le credo expressionniste.

Une des plus magnifiques séquences (en fait, tournée en plusieurs séquences) du cinéma muet : le voyage en bateau qui transporte Nosferatu de son pays à un port allemand où il espère entrer ses canines dans le cou d'une jeune vierge (ou presque!) ce qui aura comme effet la disparition du vampire parce qu'il s'est trop attardé sur sa victime pendant que le soleil se levait. La jeune fille n'en sortira pas vivante, elle non plus, ayant décidé de se sacrifier pour mettre fin à l'épidémie de peste apportée dans son sillage par Nosferatu.

Bon, bien, c'est pas très épeurant vu le décalage technologique. Mais, à l'époque, les spectateurs ont dû littéralement faire dans leur froc tant le personnage de Nosferatu est monstrueux.

Pour des questions de droits d'auteur, Murnau n'a pas pu utilisé le nom de Dracula même si tout le scénario du film est une adaptation du livre de Bram Stocker. Les héritiers ont exigé la destruction de toutes les copies de Nosferatu. Heureusement la Cinémathèque en a sauvé une.

Après Nosferatu, des films de vampire à la pelle.

Visionné, la première fois, le 19 janvier 2007 sur DVD à Montréal
Mon 411ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider




08 septembre 2024

410. Eisenstein : La Grève

1001 films de Schneider : La Grève


Film soviétique réalisé en 1924 par Serguei M. Eisenstein
Chef-opérateur : Édouard Tissé
Basé sur un incident qui eut lieu en 1912.

Premier film d'Eisenstein, connu surtout pour son film célèbre  Le cuirassé Potemkine.

Eisenstein qualifiait ses films de ciné-poing, le montage à certains moments en illustre bien le fait.

Une grande œuvre cinématographique quant à la cinématographie. Mais ce qui en fait un chef-d'œuvre c'est le travail au niveau du montage qui donne au film une énergie sans pareille dans le cinéma muet de l'époque.


La Grève est une illustration éloquente de ce type de cinéma où la violence est explicite entre les classes sociales. Le massacre final des grévistes par l'armée du tsar (l'action se déroule en 1905) est d'une brutalité animale, ce qu'illustre le montage en parallèle avec des scènes d'abattoir.

Film de propagande typique de cette période de conflit latent contre le monde capitaliste et de la montée de la lutte des classes. Un bel exemple de manichéisme idéologique.

Les personnages sont fortement typés pour ne pas dire complètement caricaturés. Le stéréotype du capitaliste fumeur de cigare, gros et coiffé d'un haut de forme ne peut que nous faire sourire si on peut oublier qu'à cette date la machine révolutionnaire qui allait broyer des millions de prolétaires au cours des 30 années suivantes se mettait en marche. 

On dit souvent que les révolutions mangent leurs petits, l'Union soviétique en fut un bel exemple.

Visionné, la première fois, le 15 janvier 2007 sur DVD à Montréal
Mon 410ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider

04 septembre 2024

409. Hitchcock : The 39 Steps

1001 films de Schneider : The 39 Steps
Les 39 marches


Film britannique réalisé en 1935 par Alfred Hitchcock
Avec Robert Donat, Madeleine Carroll, Lucie Mannheim, Godfrey Tearle
Scénario: Adaptation d'un roman de John Buchan, romancier britannique qui fut, par ailleurs, le 15ème Gouverneur-général du Canada où il est mort, à Montréal, en 1940. On comprend mieux pourquoi le héros du film malgré lui (Robert Donat) est un rancher du Manitoba

Une histoire de faux coupable comme Hitchcock les affectionne. Une histoire à la James Bond (avec la Bond-girl incluse) quelques décennies plus tôt.

39 steps: c'est le nom d'un groupe d'espions britanniques à la solde de l'étranger - rien à voir avec le titre du roman de Buchan Thirty-nine Steps qui réfère à un escalier

Une pléthore de séquences emballantes. 
Mes préférées: 
- les numéros de monsieur Memory au début et à la fin du film, 
- l'hébergement du héros dans une maison de la campagne écossaise dont la dame de la maison s'éprend, 
- le héros et sa dénonciatrice menottée ensemble qui doivent se débrouiller pour passer une nuit à l'hôtel. 
- les danseuses de French cancan en arrière-scène de monsieur Memory, se mourant tout en révélant le secret des espions.

Madeleine Carroll, une ash-blonde iceberg maiden - appartient à la même famille de blondes à la Tipi Hedren qu'affectionne Hitchcock qui ne peut résister à nous montrer ses jambes nues dans une autre de ses fameuses scènes de voyeurisme.

Madeleine Carroll et Robert Donat, menottés l'un à l'autre

Hitchcock disait que les blondes font les meilleures victimes. Elles sont comme de la neige blanche sur laquelle il y a des traces de pas sanglants.

Raccord sonore percutant:
Le cri de la dame devient le sifflement de la locomotive

Dans la biographie de Hitchcock, 0n y apprend un fait étonnant: Hitchcock était impuissant sexuellement et, surtout, il l'admettait volontiers quand on abordait ce sujet. Il rigolait souvent à ce sujet en disant que s'il avait réussi à devenir père c'est qu'il avait utilisé une plume-fontaine.

Pour rester dans le même sujet, je me demande combien de fois l'on voit, dans son œuvre, un train entrer dans un tunnel comme dans The 39 Steps et North by Northwest.

Visionné, la première fois, le 12 janvier 2007 sur DVD à Montréal
Mon 409ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider.

02 septembre 2024

408. Bacon : Footlight Parade

1001 films de Schneider : Footlight Parade
Prologue


Film américain réalisé en 1933 par Lloyd Bacon
Avec James Cagney, Joan Blondell, Ruby Keeler, Dick Powell, Frank McHugh

Au début du film, sur une marquise de cinéma, ''Hollywood est 100% parlant''. On annonce ainsi la mort du music-hall, ce que le film veut nous démontrer le contraire.

La première partie est longue : entrecroisés entre de multiples personnages développant une intrigue peu stimulante. On attend impatiemment les numéros de Busby Berkeley. Je me suis un peu ennuyé pendant cette première partie. 

La deuxième partie, dans laquelle on retrouve trois numéros de comédie musicale de Busby Berkeley, vaut, à elle seule, le visionnement de ce film.

Le numéro des nymphes dans la cascade est une prouesse chorégraphique digne des plus beaux numéros de nage synchronisée actuelle. Un des sommets de la chorégraphie filmée.

Quand Cagney danse, on dirait du burlesque.

La même année, deux autres comédies musicales : 42nd Street et Gold Diggers of 1933.

Notons la première apparition au cinéma de Dorothy Lamour dans un rôle anonyme de danseuse. Cette vamp, au nom de scène pas très subtil, fut très populaire dans les années 40 et 50.

Visionné, la première fois, le 12 janvier 2007 sur DVD à Montréal
Mon 408ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider

31 août 2024

407. Curtiz : Yankee Doodle Dandy

1001 films de Schneider : Yankee Doodle Dandy
La Glorieuse parade


Film américain réalisé en 1942 par Michael Curtiz
Avec James Cagney, Joan Leslie et Walter Huston, Richard Whorf, Irene Manning
Basée sur l'histoire de George M. Cohan
Paroles et Musique par George M. Cohan

Si les films au chauvinisme accentué vous horripile, évitez ce film. Mais vous allez vous priver d'agréables numéros de music hall qui parsèment cette biographie musicale.

C'est l'histoire des quatre membres de la famille Cohan et, plus particulièrement, du fils George M. Cohan, cet Irlandais, connu sous le nom de Song and Dance Man. 

On y retrouve des extraits des différentes comédies musicales qui ont rendu Cohan si célèbre. Parmi elles, la plus connue, est celle qui tourne autour du drapeau américain (Grand Old Flag) : on fait pas plus cocardier que cela. Mais ceci n'empêche pas d'être un sacré morceau de musique.

La plus célèbre, Over There, composée pour les troupes lors du premier conflit mondial, lui a valu la Congressional Medal of Honor remise, de main à main, par le président Roosevelt.

Une grande performance de Cagney surtout dans les numéros de danse qui ont toujours l'air un peu loufoques - imitant en cela le style de Cohan.

Dans les bonus du dvd : un court documentaire sur la propagande de guerre avec nul autre que le grand (sic) président de série B Ronald Reagan, dans le rôle de commentateur.

Oscars 1943. Trois statuettes pour acteur (James Cagney), son et musique.

Visionné, la première fois, le 9 janvier 2007 sur DVD à Montréal
Mon 407ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider

28 août 2024

406. LeRoy : I Am a Fugitive from a Chain Gang

1001 films : I Am a Fugitive From A Chain Gang.
Je suis un évadé

Film américain réalisé en 1932 par Mervyn LeRoy
Avec Paul Muni, Glenda Farrell, Helen Vinson, Noel Francis, Preston Foster, Allen Jenkins.
Tiré de l'autobiographie de Robert E. Burns (prête-nom), I Am a Fugitive from a Georgia Chain Gang qui était en fuite avant et pendant le tournage du film.

Ce film est l'ancêtre de tous les films concernant l'univers carcéral. Excellente critique du système des pénitenciers du sud où les prisonniers faisaient des travaux forcés.

Montage qui donne un excellent rythme au film, contrairement à la majorité des films du début du parlant et qui le rend aussi cinglant aujourd'hui que lors de sa sortie.

On y retrouve un chant typique des colonies de prisonniers travaillant sur la construction des lignes de chemin de fer.

On se rend bien compte que le code Hayes n'a pas encore fait ses ravages : concubinage, adultère.

Pas de fin hollywoodienne pour ce film. Le dernier dialogue qui clôt le film. ''Comment fais-tu pour vivre ? - Je vole." est une des grandes fins de film.

Je ne peux pas m'empêcher de penser à la chanson de Léo Ferré, Merde à Vauban.

Sur la version en dvd, on y a adjoint un film comique sur les pénitenciers (20000 Cheers for the Chain Gang) où l'on effectuait des travaux forcés. D'une durée de 20 minutes, on y retrouve une vingtaine de danseuses style "french cancan". Le message de ce court métrage vient totalement à l'encontre de celui du film principal.

Visionné, la première fois,  le 8 janvier 2007 sur DVD à Montréal.
Mon 406ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider

25 août 2024

405. Cooper et Schoedsack : King Kong

1001 films de Schneider : King Kong 


Film américain réalisé en 1933 par Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack
Avec Fay Wray, Robert Armstrong, Bruce Cabot, Frank Reicher, Sam Hardy, Noble Johnson

Un excellent film de monstres comme on n'en avait vu rarement à l'époque.

Un festival d'effets spéciaux. Pour l'époque, les effets spéciaux sont extraordinaires, en particulier, la scène au sommet de l'Empire State Building qui venait d'être construit en 1931 où Kong est attaqué par des avions militaires avec le paysage urbain de New York à l'arrière-scène. Toute remarque faisant référence au 9/11 est hors de propos.

La Bête qui tombe en amour avec la Belle nous renvoie au conte fantastique de La Belle et la Bête, quoique le final n'est pas comparable. Pour protéger la Belle, la Bête se sacrifie créant ainsi un des mythes les plus durables de l'histoire du cinéma.

Pure curiosité : la dimension de la bête fluctue entre 6 et 72 mètres ce qui ne nous empêche pas de suivre avec passion le déroulement de l'action.

Pourrait être considéré comme l'influence lointaine de Jurassic Park de Spielberg avec ses monstres préhistoriques enfermés sur Skull Island.

On pourrait aussi écrire tout un livre sur l'aspect colonialiste et esclavagiste de ce film. Pas besoin de dessins pour expliquer ce commentaire.

Visionné, la première fois, le 5 janvier 2007 sur DVD à Montréal
Mon 405ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider.

23 août 2024

404. Dovjenko : La Terre

1001 films de Schneider : La Terre

Film soviétique réalisé en 1930 par Alexandre Dovjenko

Film de propagande typique de l'époque des débuts du soviétisme. La lutte des classes entre un grand propriétaire terrien et le peuple, réuni sous l'égide du parti communiste, au début de la collectivisation des terres. Koulaks vs Kolkhoziens. Le tracteur devient ici le symbole du passage à la modernité. Quand le radiateur manque d'eau de valeureux paysans urinent dedans!!!

L'histoire taillée à gros traits peut en rebuter plus d'un. Mais c'est un vrai chef-d'œuvre formel. La caméra ne bouge pas, tous les plans se succédant comme autant de photographies. L'abondance de gros plans sur les personnages, souvent en contre-plongées, donne une allure dramaturgique à cette histoire. Les images lyriques en introduction et en conclusion sont d'une grande beauté. 


Il n'est pas anodin de savoir que cette histoire se passe en Ukraine qui fut affamé par Staline entre 1932 et 1933 pour punir l'opposition à la collectivisation. On appelle cette famine Holodomor : environ 3 millions de morts. Ceci s'est soldé, entre autre, par l'appui de certains Ukrainiens à Hitler dans sa guerre contre Staline.

Dans les années 1950, il fut élu l'un des dix meilleurs films de l'histoire du cinéma par un ensemble de critiques internationaux. 

Visionné, la première fois, le 1er janvier 2007 sur DVD à Montréal
Mon 404ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider.




21 août 2024

403. Wellman : The Ox-Bow Incident

1001 films : The Ox-Bow Incident
L'étrange incident

Film américain réalisé en 1943 par William Wellman
Avec Henry Fonda, Dana Andrews, Anthony Quinn, William Eythe, Harry Morgan, Francis Ford, Frank Conroy, Leigh Whipper

Un western noir et socialement explosif. Traiter du lynchage, alors en très grande pratique dans le Sud des USA, était un acte courageux. Ce qui lui mérite sa place dans la liste des grands westerns.

Titre du film : Appeler un lynchage incident (même signification dans les deux langues) me semble quelque peu sous-estimer l'horreur de la chose. L'affiche est assez explicite. The Ox-Bow Lynchings serait un titre plus approprié.

L'hystérie collective qui mène au lynchage de trois innocents.

Surprenant, la présence d'un acteur noir qui joue le prédicateur dont le propre frère a été lynché. Le message est clair pour les sudistes encore attirés par le Ku Klux Klan.

La version que j'ai vue sur YouTube était colorisée : ne touchons pas aux versions noir et blanc qui utilisent des techniques qui leur sont propres. Pensons, par exemple, au chiaroscuro. Tant qu'à y être pourquoi pas faire parler les films muets !!!

On pourrait rapprocher ce film de celui de Sidney Lumet, 12 Angry Men même si la conclusion diffère. Dans les deux cas Henry Fonda est du côté des inculpés contre les tenants d'une justice expéditive.

Visionné, la première fois, le 30 décembre 2006 sur DVD à Montréal
Mon 403ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider.

20 août 2024

402. Marshall : Destry Rides Again

1001 films de Schneider : Destry Rides Again
Femme ou démon


Film américain réalisé en 1939 par George Marshall
Avec Marlene Dietrich (Frenchie), James Stewart (Destry), Misha Auer, Charles Winninger

Une satire des films westerns. On y retrouve tous les stéréotypes liés au genre mais il y a des exceptions. La plus probante étant le nouveau shérif (Destry) qui refuse de porter une arme et qui veux régler les conflits par la parole. Ce Destry en rajoute en commandant un verre de lait au bar du saloon au lieu du sempiternel whisky.

Au milieu de ce saloon, trône Frenchie (il est cocasse de voir l'Allemande jouée un rôle de Française au début de la Seconde Guerre mondiale). Frenchie est l'allumeuse de service. Elle transfigure ce petit western. On a droit à quelques belles chansons de Dietrich avec sa voix graveleuse. Il est curieux de se rendre compte de la différence de ton de la voix de Dietrich entre la voix parlée et la voix chantée, beaucoup plus basse à moins que la voix parlée ne soit un doublage.

Marlene Dietrich, en entraineuse de saloon. On est loin de Lili Marleen qu'elle interprétera pour les troupes américaines pendant la Seconde guerre mondiale ce qui lui vaudra la médaille de la Liberté du gouvernement américain, la plus haute distinction militaire que peut recevoir un civil.

Autre élément qui sort de l'ordinaire des westerns : la place des femmes. On a droit à une bataille entre deux femmes au milieu des hommes dans le saloon mais surtout à toute la communauté féminine qui décide de mettre un terme à une bagarre entre deux gangs.

Passons sur le titre ridicule de la version française. Toujours voir les films en version originale. En version sous-titrée, si on ne possède pas bien la langue. Certains disent que voir un film en version sous-titrée c'est lire un film plutôt que le regarder. Ça peut s'appliquer à certains types de films, tel His Girl Friday, le film le plus bavard que je connaisse. On est scotché aux sous-titres pendant 92 minutes.

Visionné, la première fois, le 29 décembre 2006 sur DVD à Montréal
Mon 402ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider.

19 août 2024

401. Flaherty : Nanook of the North

1001 films de Schneider : Nanook of the North
Nanook, l'Esquimau

Film américain réalisé en 1922 par Robert Flaherty
Avec Nanook (Allakarialuk, son vrai nom), Nyla, Cunayou, Allee, Allegoo

Il s'agit d'une magnifique reproduction de la vie traditionnelle des Esquimaux telle qu'ils vivaient dans les générations précédentes. Les personnages que nous voyons jouent à refaire les gestes traditionnels de leurs ainés. Ils ont été engagés dans ce but.

On est, quand même, un peu déçu d'apprendre que ce que nous voyons ne correspond pas à la réalité du moment et que nous sommes en présence d'un documentaire acté.

Est-ce un documentaire ou un produit de fiction ? Disons que c'est un produit hybride des deux, certains appellent ça un documentaire poétique.

Des moments mémorables :
Lorsque la famille de Nanook sort du kayak. On ne s'attendait surtout pas qu'il y avait trois personnes enfermées dans le kayak.
La découverte du gramophone au poste de traite - même si c'est arrangé avec le gars des vues.
La construction d'un igloo.
La chasse au morse
La chasse au phoque.
L'habillement.

La chasse au harpon. Une image devenue une icône internationale

Contrairement à ce qu'on a pu dire Nanook (Allakarialuk), n'est pas mort de faim, perdu dans une tempête de neige, il est mort de tuberculose dans sa maison familiale.

Lieu de tournage : Dans la région du Cap Dufferin sur le bord de la baie d'Hudson, située à 40 kilomètres au nord d'Inukjuak dans le Nunavik, partie nord du Québec.

Esquimau qui a un sens péjoratif (mangeur de viande crue) a été remplacé par le terme Inuit qui signifie peuple en langue inuktut, langue parlée par les Inuits. Au singulier, Inuk.

De nos jours, beaucoup d'Inuits quittent le Grand Nord pour venir à Montréal. Ils sont en perdition, pour la plupart. Imbibés d'alcool, plusieurs sont étendus sur les trottoirs et font la manche en pensant peut-être à leurs ancêtres, tel Nanook, qui était fier de leur vie difficile mais autonome.

Chemin de traverse. J'ai regardé ce film avec ma fille de 15 ans. L'année suivante, à sa nouvelle école, son professeur d'art a demandé à la classe si quelqu'un avait déjà vu un film muet - ma fille leva la main en citant Nanook of the North, ce qui lui valut une grande estime de la part de son professeur. Cinq ans plus tard, ayant vu plusieurs des films de Schneider avec moi, elle gagna le prix Cinéma de son école.

Visionné, la première fois, le 28 décembre 2006 sur DVD à Montréal
Mon 401ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider.

17 août 2024

400. Walsh : The Thief of Bagdad

1001 films de Schneider : The Thief of Bagdad
Le Voleur de Bagdad


Film américain réalisé en 1924 par Raoul Walsh
Avec Douglas Fairbanks (Ahmed), Snitz Edwards, Charles Belcher, Julanne Johnston, Anna May Wong (esclave mongole).

Bagdad-sur-Hollywood.

Un beau show de Douglas Fairbanks (une de ses plus grandes prestations), le prince des voleurs, dans un conte style Mille et une nuits.

Les décors sont d'une telle magnificence - un sommet pour l'époque - ils sont l'un des principaux attraits de ce film. Mais les costumes sont tellement exagérées, surtout les chapeaux, on dirait un spectacle burlesque.

Le périple d'Ahmed pour conquérir la main de la princesse est fortement influencé par le voyage de retour d'Ulysse pour aller rejoindre Pénélope.

Tous les stéréotypes du monde arabe sont au rendez-vous, on s'en doutait un peu.

Considéré l'un des films américains les plus populaires du muet.

Neuf ans après La Naissance d'une nation, une caméra encore trop statique sauf quelques travellings.

Anna May Wong en esclave mongole. Une des rares actrices asiatiques 

Visionné, la première fois, le 26 décembre 2006 sur DVD à Montréal
Mon 400ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider.

399. Capra : Mr. Smith Goes to Washington

1001 films de Schneider : Mr. Smith Goes to Washington
Monsieur Smith au Sénat

Film américain réalisé en 1939 par Frank Capra
Avec James Stewart, Jean Arthur, Claude Rains, Edward Arnold, Guy Kibbee

Bel exercice de démocratie, un brin utopiste et un max gnagnan, mais un bel exercice quand même.

En 1939, monsieur Smith est élu sénateur d'un état rural du nord-ouest, le Montana. Il se rend à Washington tout en admiration envers les grands hommes de l'histoire américaine.
Monsieur Smith, en grand dadais (Forrest Gump au Sénat), se rend vite compte que la corruption des élus détruit son grand rêve démocratique. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, ce n'était pas très glorieux pour les USA de se montrer dans une telle situation. C'est pour cela que tout se termine bien quand un des comploteurs pour faire expulser Smith du Sénat dévoile les mécanismes de la corruption. L'honneur du gouvernement américain est sauf.

L'argumentaire de Smith ne tient pas la route : empêcher la construction d'un barrage qui profiteraient à des millions de personnes pour y installer, en lieu et place, un camp de vacances pour les jeunes comme si celui-ci ne pourrait pas être installé ailleurs. Déficit de démocratie, ici.

Scène mémorable : Quand  Smith, en grand naïf (James Stewart est impeccable), va visiter le Lincoln Monument.

Autre scène mémorable : Quand les fiers-à-bras des corrompus empêchent la libre circulation des journaux en faveur de monsieur Smith.

Mais l'élément le plus spectaculaire de ce film, c'est lorsque Smith, utilisant sa prérogative de sénateur, s'empare de la parole et la garde pendant 23 heures  (c'est ce qu'on appelle un filibuster) : c'est le clou du film.

Il parait que les membres du Sénat furent tellement scandalisés par l'image que l'on projetait d'eux qu'ils ont pensé passer une loi pour faire interdire le film. Mais le succès au box-office a relégué cette intention aux oubliettes.

Oscars 1940. Meilleur scénario

Visionné, la première fois, le 22 décembre 2006 sur DVD à Montréal
Mon 399ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider.


23 juillet 2024

398. Griffith : The Birth of a Nation

1001 films : The Birth of a Nation 
Naissance d'une nation


Film américain réalisé en 1915 par D.W. Griffith
Avec Lilian Gish, Mae Marsh, Henry Walthall, Miriam Cooper, Mary Alden.
D'après l'œuvre de Thomas F. Dixon jr : The Clansman : An Historical Romance of the Klu Klux Klan.

Une facile : The Birth of a racist nation. L'œuvre adaptée ne pouvait pas conduire à autre chose.

Première partie: la guerre de Sécession entre les Unionistes et les Confédérés qui souligne les choix déchirants des familles qui se trouvaient partagés entre les deux camps. L'assassinat de Lincoln met fin à cette partie. Jusque là, l'Histoire est à peu près bien servie. C'est la partie vénérée de ce film même si on y trouve un tas de stéréotypes racistes et que les abolitionnistes sont accusés d'avoir provoqué cette guerre.

Deuxième partie : c'est la partie honnie de ce film. On n'est plus dans l'Histoire qu'on travesti. Les Noirs s'emparent du pouvoir et se vengent des Blancs. C'est le Ku Klux Klan qui parviendra à renverser la situation au profit des Blancs. La peinture que l'on fait du gouvernement dirigé par les Noirs atteint des sommets de mépris et de racisme.

Les projections de The Birth of the Nation a influencé le retour du KKK en force amenant avec lui ses croix en feu et ses lynchages de Noirs.

Scène du film : Des enfants blancs cachés sous un drap blanc font peur à des enfants noirs. Ceci donne une idée à un personnage blanc.


On a l'impression que Griffith se contrefout du contenu, son objectif étant de produire le film le plus épique de son époque. Avec ses 3 heures de durée, ses scènes de bataille, ses centaines de figurants, on assiste à la première superproduction de l'histoire du cinéma.

Le scandale qu'il provoqua en fit sa gloire et des recettes qui dépassa les dizaines de millions de dollars (cout de production autour de 100 000 dollars).

Pour contrer toutes les critiques que le film suscita, il produira l'année suivante (1916), Intolérance, qui démontre que l'intolérance a occupé toutes les époques.

Le réalisateur Raoul Walsh interprète le rôle de l'assassin de Lincoln, John Wilkes Booth.

La majorité des Noirs du film sont, en fait, des Blancs maquillés, comme quoi le Blackface était déjà largement répandu dans les représentations théâtrales de l'époque.

Visionné, la première fois, le 21 décembre 2006 sur DVD à Montréal
Mon 398ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider.

22 juillet 2024

397. Wiene : Le Cabinet du docteur Caligari

1001 films de Schneider: Le Cabinet du docteur Caligari


Film allemand réalisé en 1919 par Robert Wiene
Avec Werner Krauss, Conrad Veidt, Friedrich Feher, Lil Dagover,

Ce film, c'est la naissance de l'expressionisme allemand qui va faire les beaux jours du cinéma allemand dans les années 1920. On peut dire aussi que c'est le premier grand film d'horreur de l'histoire du cinéma.

Un film tourné dans un décor surréaliste, à la limite du cauchemar, totalement hors des normes de l'époque. Bâti en toiles sur lesquels l'on a peint les bâtiments, les éléments naturels et les ombres. On peut dire que le décor est la vision distordue de Caligari, le savant fou.
Le somnambule enlevant Lil Dagover dans un décor on ne peut plus surréaliste

Le personnage du somnambule joué par le jeune Conrad Veidt est criant de vérité.  

Fritz Lang collabora d'une façon importante dans l'élaboration du film après en avoir refusé la réalisation.
 
Les Nazis l'on classé dans la catégorie de l'art dégénératif. Eisenstein en a dit que c'état de l'art barbare. Comme quoi, des fois, les extrêmes s'entendent bien.

Publié en 1947, Siegfried Kracauer, From Caligari to Hitler. A Psychological History of the German Film. Une association entre un savant fou directeur d'asile et Hitler semble probante.

Visionné, la première fois, le 19 décembre 2006 sur DVD à Montréal
Mon 397ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider.

17 juillet 2024

396. Cukor : Adam's Rib

1001 films : Adam's Rib
Madame porte la culotte


Film américain réalisé en 1949 par George Cukor
Avec Spencer Tracy (Adam), Katharine Hepburn (Amanda), Judy Holliday, Tom Ewell, Francis Attinger
Chanson de Cole Porter, Farewell Amanda
Inspirée d'une histoire vécue par deux conjoints avocats qui représentaient chacun un membre du couple qui voulait divorcer. L'histoire dit que les avocats divorcèrent pour épouser leur client respectif.

Malgré les titres misogynes, un film à l'aube du féminisme. À l'opposé de la femme modèle américaine des années 50 qui restaient à la maison pour s'occuper du ménage, Amanda, en pré-féministe, est diplômée en droit de l'université Yale : elle fume, elle boit, elle conduit une automobile, elle a son propre métier.

Évidemment dans cette guerre des sexes, on a droit à tous les stéréotypes misogynes. Mais Amanda les fait tous volés en éclats. Même son mari, Adam, qui semblaient ouverts à l'égalité des sexes finit par tomber dans ses préjugés lorsqu'il perd son procès face à sa femme, ce qu'il trouve blessant au plus haut point.

Ceci se passe en 1949. On est surpris par les prises de position féministes d'Amanda, bien à l'avant-garde par rapport à la montée, aux USA, du mouvement féministe des années 1970.

La fin banale enlève du lustre à cette excellente histoire ; ''Il n'y a pas de différence entre un homme et une femme sauf, comme on dit en France, une petite différence.''

Remarquable : Cukor ne traite jamais le féminisme avec dérision.

Finelement, on ne peut pas dire qui porte la culotte ou la petite culotte.


Sixième film des neuf tournés par le couple Tracy-Hepburn de 1942 à 1967.
Pas connu 
à l'époque du film, ils étaient mariés ce qui rend le film encore plus réaliste.

Visionné, la première fois, le 19 décembre 2006 sur DVD à Montréal
Mon 396ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider.

15 juillet 2024

395. Hawks : His GIrl Friday

1001 films de Schneider : His Girl Friday
La Dame du vendredi

Film américain réalisé en 1940 par Howard Hawks
Avec Cary Grant, Rosalind Russell, Ralph Bellamy, Gene Lockhart, Porter Hall, Ernest Truex
D'après la pièce Front Page de Ben Hecht et Charles MacArthur.

Probablement, le film le plus volubile de l'histoire du cinéma. Un véritable roller-coaster.  C'est un feu roulant de dialogues à vous faire demander grâce. Des mots, encore des mots. C'est vrai que le sujet principal se passe dans le milieu de la presse. Mais peut-on respirer un peu ?

Ce film, c'est une prouesse au niveau des dialogues et de l'implication physique exténuante des deux acteurs vedettes, Cary Grant et Rosalind Russell.

Les dialogues sont à feux roulants sans jamais s'arrêter. Le summum de la cacophonie - puisqu'il s'agit souvent de cela - vers la fin du film, lorsque les deux protagonistes parlent en même temps dans deux téléphones différents. En V.O., la lecture adéquate des sous-titres est presqu'impossible.

Une guerre des sexes aux centaines de réparties : la guerre des sexes logorrhéique.

Ah oui ! Il y a une histoire qui tourne autour de la presse et des scoops qu'il faut sortir au détriment d'un grand tremblement de terre en Chine ou des menaces de guerre d'Hitler.

Critique. Cahiers du Cinéma. Janvier 1963. Numéro 139.
Les 300 premiers numéros des Cahiers du Cinéma sur Archive.org

Visionné, la première fois, le 17 décembre 2006 sur DVD à Montréal
Mon 395ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider.