25 septembre 2023

344. Vinterberg : Festen

1001 films de Schneider : Festen
Fête de famille


Film danois réalisé en 1998 par Thomas Vinterberg
Avec Ulrich Thomsen, Henning Moritzen, Thomas Bo Larsen, Paprika Steen, Birthe Neumann, Trine Dyrholm, Helle Dolleris, Therese Glahn, Klaus Bondam

D'abord un mot sur Dogme 95. Courant d'avant-garde cinématographique danois créé en 1995 par, entre autres réalisateurs,  Lars von Trier et Thomas Vinterberg. Une sorte de Nouvelle Vague danoise. Il s'agit de sortir le cinéma des ornières du cinéma commercial dominant de l'époque.

Dès le début de Festen (considéré comme le numéro un de la série Dogme 95), on voit, par le jeu de la caméra, une des grandes caractéristiques de Dogme 95. La caméra, portée à l'épaule, nous inonde de plans inédits et agréablement surprenants même si on a l'impression de voir, dans les premières scènes, une esthétique digne de mes premiers films tournés en 8mm à l'époque où je rêvais d'aller étudier à l'IDHEC (l'Institut des hautes études cinématographiques de Paris).

Autre caractéristique : Dogme 95, c'est le cinéma du Here and Now. Festen nous présente le déroulement d'une célébration qui donnera lieu à un drame familial bouleversant comme du cinéma direct.

Morale de cette histoire : Rassembler une large famille lors d'un repas fortement arrosé et vous risquez de voir quelques mines qui étaient bien enterrées refaire surface et détruire cette famille à jamais ; ce qui nous ramène à la célèbre phrase d'André Gide : Familles, je vous hais.

Je ne peux pas m'empêcher de faire une comparaison avec la grande fête familiale de Noël de Fanny et Alexandre de Bergman qui, elle, se termine dans le bonheur. Vinterberg fait d'ailleurs un clin d'œil au film de Bergman en introduisant dans sa fête une farandole comme celle de Bergman mais en plus désorganisée.

Un point me dérange dans ce film : la violence du plus jeune de la famille. On dirait vraiment qu'elle est exagérée. Cette violence, surjouée, qui attire toute l'attention, semble atténuer le drame vécu par Christian et sa sœur jumelle, tous les deux abusés par le père avec la complicité non-active de la mère.

La confession de Christian met-elle un point final au drame familial ? Je pense à cette phrase tiré de Le sang noir de Louis Guilloux : ''Quand on s'était tout dit, rien n'était vidé.''

Un superbe titre de Télérama publié le 22 décembre 2018 : Comment Festen donna au champagne de Noël 1998 un sérieux goût acide. 

Cannes 1998. Prix du jury à Thomas Vinterberg

Critique. Cahiers du Cinéma. Juin 1998. Numéro 525. Par Stéphane Bouquet.

Visionné, la première fois, le 13 octobre 1999 sur VHS à Montréal. 
Mon 344ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider



24 septembre 2023

343. Marquand : Star Wars : Episode VI - Return of the Jedi

1001 films de Schneider : Star Wars : Episode VI - Return of the Jedi
Le Retour du Jedi


Film américain réalisé en 1983 par Richard Marquand
Avec Mark Hamill (Luke Skywalker), Carrie Fisher (Princesse Leia), Harrison Ford (Han Solo), Billy Dee Williams, Anthony Daniels, Peter Mayhew, Sebastian Shaw, Ian McDiarmid, Frank Oz, James Earl Jones, David Prowse, Alec Guinness

Jabba nous donne un beau spectacle de freaks show pour débuter le film - c'est bien apprécié de donner un court congé à la force du Mal.

J'ai bien aimé la guerre des Teddy Bears, mignons et futés mais fort peu crédibles dans leur combat contre les guerriers de l'Empereur.

Si Harrison Ford pouvait arrêter de surjouer, ça ne serait pas si mal en fin de compte.

Finalement, les épisodes 4, 5 et 6, c'est beaucoup de métrage pour une histoire familiale assez simple. Mon préféré : le 6.

Oscars 1984. Effets spéciaux

Visionné, la première fois, le 8 aout 1999 sur VHS à Montréal. 
Mon 343ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider


23 septembre 2023

342. Kershner : Star Wars : Episode V - The Empire Strikes Back

1001 films de Schneider : Star Wars : Episode V - The Empire Strikes Back
L'Empire contre-attaque 


Film américain réalisé en 1980 par Irvin Kershner
Avec Mark Hamill (Luke Skywalker), Carrie Fisher (Princesse Leia), Harrison Ford (Han Solo), Billy Dee Williams, Anthony Daniels, David Prowse (Darth Vader), Kenny Baker, Peter Mayhew (Chewbacca), Frank Oz (Yoda), Alec Guinness

Pour faire plaisir à ma fille qui venait d'avoir huit ans, on va visionner la saga des Stars Wars qui n'a, heureusement, que trois épisodes à cette date. Mais de voir le plaisir avec lequel notre fille a plongé dans cet univers féérique vaut bien quelques réticences de vieux grognon.

Seul le personnage de Hans Solo a mal  vieilli. C'est vrai que je n'ai jamais pensé que ce personnage devait faire partie de cette saga. Mais c'est sans compter l'incapacité du cinéma américain grand public à alléger les sujets en y mettant une partition humoristique.

La princesse Leia fait un grand saut vers la maturité en abandonnant ses tresses enroulées sur les oreilles. Cette fois-ci, on a droit à des tresses en chignon. J'ai hâte de voir la prochaine coiffure de la princesse - ceci étant une de mes grandes motivations dans le visionnement de cette saga. Le fait que j'ai attendu 19 ans avant de voir le deuxième film de la saga parle clairement de mon peu d'intérêt porté à cette saga.

Comme dirait Yoda : préféré personnage mon - Chewbacca.

Je ne peux pas m'empêcher de comparer cette saga à celle du Seigneur des anneaux qui la domine outrageusement. Et je ne parle pas ici des effets spéciaux mais bien du contenu. C'est peut-être que je suis plus un fan de fantasy que de science-fiction. Je viens de voir Dune : bof !!!

Essayons cela : La saga des Star Wars ce n'est pas du cinéma - c'est un parc d'attractions.

Oscars 1981. Deux statuettes : son et effets visuels

Visionné, la première fois, le 21 juillet 1999 sur VHS à Montréal. 
Mon 342ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider

19 septembre 2023

341. Malick : The Thin Red Line

1001 films de Schneider : The Thin Red Line
La Mince ligne rouge


Film américain réalisé en 1998 par Terrence Malick`
Avec Sean Penn, Adrien Brody, James Caviezel (Private Witt), Ben Chaplin (Private Bell), George Clooney, John Cusack, Woody Harrelson, Elias Koteas (Staros), Jared Leto, Dash Mihok, Tim Blake Nelson, Nick Nolte, John C. Reilly, Larry Romano, John Savage, John Travolta
Adaptation du roman autobiographique de James Jones datant de 1962, axé sur le conflit de Guadalcanal pendant la Seconde Guerre mondiale.

Malick, qui n'avait pas réalisé de films depuis 20 ans, nous offre un des plus beaux films de guerre qu'il m'ait été donné de voir.

Les dix premières minutes, un peu de paradis sur terre. Pour le reste du film, l'enfer.

Dans la conquête acharnée de la colline, on retrouve la même horreur que dans la séquence du débarquement de Saving Private Ryan. Mais contrairement à ce dernier film, il n'y a pas de héros dans le film de Malick, tout au plus des  hommes qui font leur métier de soldat sans état d'âme, pour la plupart : ils sont désensibilisés - gelés, en anglais numbness.

Un personnage (le capitaine Staros interprété par le Montréalais Elias Koteas) m'émeut au plus au point dans son incapacité à conduire ses hommes à la mort, au point de refuser un ordre de son supérieur lui enjoignant de conduire une mission suicidaire ce qui amènera sa destitution.

Les combats corps-à-corps entre Américains et Japonais montrent à quel point la guerre peut être absurde. '' War don't ennoble men. It turns them into dogs. Poisons the soul. ''

Tout au long du film, le soldat Bell a des flashbacks de relations amoureuses avec sa femme puis, finalement, il apprend, dans une lettre, que sa femme est tombée amoureuse et qu'elle demande le divorce. On a envie de pleurer, ce que le soldat, abasourdi ou gelé (numbness), ne fait pas.

Le film a été tourné à Guadalcanal dans les îles Salomon. On a droit à des dizaines de prises de vue nous montrant des animaux exotiques et une nature luxuriante en contrepoint de l'action guerrière.

Personnage étrange et très émouvant : le soldat Witt (James Caviezel), comme un ange souriant, qui semble être au-dessus de cette guerre.

Berlin 1999. Trois prix dont l'Ours d'Or.

Visionné, la première fois, le 3 juillet 1999 sur VHS à Montréal. 
Mon 341ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider

18 septembre 2023

340. Tykwer : Cours, Lola, cours

 1001 films : Cours, Lola, cours

Film allemand réalisé en 1998 par Tom Tykwer
Avec Franka Potente (Lola), Moritz Bleibtreu (Manni), Herbert Knaup, Nina Petri, Armin Rohde, Joachim Krol

Ter repetita, belle occasion de faire place à du latin. Ter repetita parce que notre coureuse de Lola répète un scénario presque similaire à trois reprises, avec, à chaque fois, des rencontres fortuites de personnages dont on va connaître, en quelques secondes, le destin qui, lui aussi, varie à chaque répétition du scénario.

Trois courses de 20 minutes, synchro avec le film, pour rejoindre son ami, Manni, qui l'attend désespérément au bord de l'abime - sa vie est en jeu.

Tout l'intérêt du film, au scénario simple, demeure dans cette triple répétition et dans notre essoufflement à suivre cette Lola qui court à bout de souffle ce qui aurait fait aussi un excellent titre si Godard ne se l'était pas approprié, quarante ans auparavant. 

Quel beau personnage que cette Lola qui court. On découvre Franka Potente. Avec ses cheveux rouges, elle est flamboyante. On va la retrouver en 2002, co-star de Matt Damon dans The Bourne Identity.

Les crédits d'ouverture sont une vraie fête.

À la fin du film, on a l'impression d'avoir regardé un vidéo-clip de 70 minutes.

Visionné, la première fois, le 26 juin 1999 au cinéma Ex-Centris à Montréal. 
L'Ex-Centris, complexe cinématographique fondé par Daniel Langlois, vient d'ouvrir ses portes. Haut lieu du Festival du Nouveau Cinéma et du cinéma indépendant pendant toute son existence qui prendra fin en 2016. Une perte énorme pour les cinéphiles montréalais.
Mon 340ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider

17 septembre 2023

339. Solondz : Happiness

1001 films : Happiness 


Film américain réalisé en 1998 par Todd Solondz
Avec Philip Seymour Hoffman, Jane Adams (Joy Jordan), Jon Lovitz, Dylan Baker, Lara Flynn Boyle (Helen Jordan),  Justin Elvin, Cynthia Stevensons (Trish Jordan), Ben Gazzara, 

Solondz le sarcastique : jamais titre ne fut aussi éloigné d'un contenu. Bonheur, il n'y aura pas chez ces personnages tous plus ou moins déjantés. Un sacré règlement de compte à la recherche du bonheur, garanti dans la constitution américaine.

La première séquence chez le psy annonce le topo. On est parti pour un grand tour au pays des losers.

Les dialogues père-fils sont à la limite du supportable surtout le dernier autour de la pédophilie du père. 

À vous fendre le cœur, Joy,  la loser des sœurs Jordan, qui veut devenir un chanteuse et qui nous interprète une de ses compositions. Sauf que sa chanson Happiness est d'une telle nullité. Pas de rémission possible pour Joy.

Je découvre Philip Seymour Hoffman dans une très grande performance en obsédé sexuel.

Cannes 1998. Prix FIPRESCI. Compétition parallèle

Critique. Cahiers du Cinéma. Février 1999. Numéro 532 par Stéphane Bouquet

Visionné, la première fois, le 14 février 1999 au Cinéma Parallèle à Montréal. 
Pas tout à fait le film idéal à visionner le jour de la Saint Valentin
Mon 339ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider

11 septembre 2023

338. Craven : Scream

1001 films de Schneider : Scream
Frissons


Film américain réalisé en 1996 par Wes Craven
Avec David Arquette, Neve Campbell, Courtenay Cox, Skeet Ulrich, Drew Barrymore, Rose McGowan, Jamie Kennedy

Un film d'ado et d'horreur. Le style de film que je fuis comme la peste.

Une saga interminable, on en est rendu à Scream VI, sorti en 2023. Wes Craven a réalisé les quatre premiers. On retrouve  toujours le même trio d'acteurs : David Arquette, Neve Campbell et Courtenay Cox.  Un Scream VII est en préparation - j'en ai des frissons!!!

Succès mondial, film culte, renouvellement du film de genre. On ose même dire que la scène d'ouverture est une des meilleures du cinéma américain : bof et re-bof.

Dommage pour Drew Barrymore qui a eu la mauvaise idée de disparaitre après 10 minutes. Beaucoup de pognon jeté aux orties vu son absence obligée dans les cinq autres films de la série.

Je  dois quand même avouer que je me suis bien amusé dans les dernières 20 minutes du film. Beaucoup de références aux autres films d'horreur de l'histoire : c'est presque une anthologie des films d'horreur.

Il y a presqu'autant de ressuscités que de morts dans ce film.

Bon bain d'hémoglobine.

Mon film d'horreur préféré ? L'exorciste de William Friedkin déjà blogué : film 109

Cahiers du Cinéma 1997. Un des 10 meilleurs films de l'année.

Critique. Cahiers du Cinéma. Juillet-Aout 1997. Numéro 515. Rien ne sert de crier, il faut mourir à point par Stéphane Bouquet

Visionné, la première fois, le 22 aout 1998 sur VHS à Montréal. 
Mon 338ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider


09 septembre 2023

337. Spielberg : Saving Private Ryan

1001 films de Schneider : Saving Private Ryan 


Film américain réalisé en 1998 par Steven Spielberg
Avec Tom Hanks (capitaine Miller), Edward Burns(Reiben), Tom Sizemore (seegent Horvath), Matt Damon (Ryan), Jeremy Davies (caporal Upham), Adam Goldberg (Mellish), Barry Pepper (sniper, Giovanni Ribisi, Vin Diesel, (Caparzo) 

D'abord ceci pour se mettre dans l'ambiance du film : On n'a pas sauvé les cinq marins Sullivan. Cinq membres d'une même fratrie périrent dans le naufrage du USS Juneau coulé par des sous-marins japonais le 13 novembre 1942.

Joseph 24 ans, Francis 26 ans, Albert 20 ans, Madison 23 ans, Georges 27 ans
   
L'histoire s'inspire d'une histoire réelle. Celle des frères Niland de Tonawanda de l'État de New York. Quelques jours après le débarquement, on constata  que deux frères y avaient été tués. On pensait également qu'un troisième frère était mort dans la guerre du Pacifique (en fait, il était prisonnier des Japonais).  On décida alors de retirer le 4ème frère du front de Normandie.      
Les frères Niland

Scène du débarquement inoubliable. Je ne sais pas si on arrivera à faire plus réaliste. En superproduction, c'est l'équivalent du naufrage du Titanic dans le film de Cameron.

Inoubliable aussi : la mère des Ryan qui s'écroule en voyant arriver un officier de l'armée accompagné d'un prêtre venant lui annoncer le décès de trois de ses fils.

Autre scène inoubliable (je pourrais en rajouter une dizaine, mais arrêtons-nous à celle-ci) : avant la  bataille finale, l'attente paisible des soldats dans les décombres d'un village de Normandie pendant qu'Édith Piaf chante Tu es partout et C'était une histoire d'amour. 

Piaf chante dans le cornet en attendant l'arrivée de la colonne allemande

Cette main droite du capitaine Miller, professeur de lettres de lycée, qui tremble nous rappelle constamment l'incroyable anxiété que doivent affronter les militaires en zone de combat. À moins que ce ne soit tout simplement que le syndrome du tremblement essentiel qui affecte généralement une seule main. Trouble qui affecte ma main gauche - étant gaucher, c'est un peu emmerdant.

Le caporal Upham, (éduqué, polyglotte, cultivé) je n'ai jamais vu un personnage d'une telle veulerie dans aucun film de guerre qu'il m'ait été donné de voir.

Capitaine Miller : ''Chaque fois que je tue un homme, je m'éloigne un peu plus de chez-moi''

Oscars 1999. Cinq statuettes : réalisation, photographie, effets spéciaux sonores, montage, son

Critique. Cahiers du Cinéma. Octobre 1998. Numéro 528. Il était une fois le débarquement par Antoine de Baecque.

Visionné, la première fois, le 11 aout 1998 au cinéma Quartier Latin à Montréal. 
Mon 337ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider


336. Egoyan : The Sweet Hereafter

1001 films de Schneider : The Sweet Hereafter
De beaux lendemains

Film canadien réalisé en 1997 par Atom Egoyan
Avec Ian Holm (avocat), Caerthan Banks, Sarah Polley (Nicole) , Tom McCamus, Gabrielle Rose
Adapté du roman de Russell Banks

Une petite communauté d'une région montagneuse de l'Ouest canadien essaie, par divers moyens, de faire le deuil suite à un accident tragique qui a couté la vie à plusieurs enfants du village. 

Un avocat incite les parents à poursuivre les autorités en leur faisant miroiter que ceci pourrait les aider à faire leur deuil et, accessoirement, empocher un bon magot. Mais Nicole, une survivante, n'a pas dit son dernier mot, en fait elle a le dernier mot : et boum, tout s'écroule même si la crédibilité de sa déposition avoisine le zéro absolu.

En parallèle, un père (l'avocat), acculé à ce qu'on appelle le tough love, doit conjuguer avec un deuil d'un autre genre - la perte de sa fille dans le monde interlope de la drogue.

Ajoutez à ceci le conte du joueur de flute de Hamelin lu par une des enfants (Nicole) qui survivra à l'accident et vous avez un charmant petit film qui a un peu berné le jury du festival de Cannes.

En fin de crédits : La chanson Courage (for Hugh MacLennan) du groupe canadien Tragically Hip, interprétée par Sarah Polley, encore Nicole.

Cannes 1997. Gagnant de trois prix dont le Grand prix du jury

Critique. Cahiers du Cinéma. Juin 1997. Numéro 514. Par Thierry Jousse

Visionné, la première fois, le 4 aout 1998 sur VHS à Montréal. 
Mon 336ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider





335. Kusturica : Underground

 1001 films de Schneider : Underground


Film yougoslave réalisé en 1995 par Emir Kusterica
Avec Miki Manojlovic, Lazar Ristovski, Mirjana Jokovic, Slavko Stimac, Ernst Stotzner

Fellini en Yougoslavie. 

Si vous aimez le burlesque, vous serez bien servi. Un aperçu succinct et fantaisiste de l'histoire de la Yougoslavie entre la Seconde Guerre mondiale et le démantèlement de la Yougoslavie à la suite de la chute du communisme.

Séquences d'archives  intéressantes surtout celles montrant les funérailles de Tito, transporté en train à travers les grandes villes de la Yougoslavie. On a peine à imaginer les dizaines de milliers de personnes venues lui rendre hommage. Sont-elles là pour bien se rendre compte qu'on a enfin pu se débarrasser de ce dictateur ou bien quoi ? La machine de propagande communiste est-elle parfaite à ce point ? Pleurer Tito ? Non, je ne peux pas comprendre cela.

La musique de la fanfare de ce film, omniprésente - à la fin, on ne peut plus la blairer, tout simplement.

Cannes 1995. Palme d'or. Les membres du jury ont dû en fumer du bon pour arriver à ce choix.

Critique. Cahiers du Cinéma. Juillet-aout 1995. Numéro 493. Kusturica sur terre par Thierry Jousse. Novembre 1995. Numéro 496. Dans les entrailles du communisme par Antoine de Baecque.

Visionné, la première fois, le 6 juillet 1998 sur VHS à Montréal. 
Mon 335ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider


21 août 2023

334. Minghella : The English Patient

1001 films de Schneider : The English Patient


Film américain réalisé en 1996 par Anthony Minghella
Avec Ralph Fiennes (Almasy), Juliette Binoche (Hana), Willem Dafoe (Caravaggio), Kristin Scott-Thomas (Katharine), Naveen Andrews, Colin Firth, Julian Wadham, Jurgen Prochnow, Kevin Whately, Clive Merrison, Nino Castelnuovo
Adapté du roman éponyme de Michael Ondaatje. Titre français du roman : L'homme flambé

Une chouette histoire d'amour passion adultérine qui se passe au Caire et dans le désert environnant autour de la Seconde guerre mondiale. Pour une merveilleuse histoire de passion amoureuse naissante voir The Bridges of Madison County de Clint Eastwood

Beaux plans de biplans au-dessus du désert à faire rêver David Lean.

Almasy (Ralph Fiennes) a un livre de chevet dans lequel il insère des souvenirs : Histoires du premier historien de l'histoire, Hérodote. Les géographes, dont je suis, le considère également comme le premier géographe.

Première présence de Montréal dans un film de la liste des 1001 films de Schneider. Hana (Juliette Binoche) habite à Montréal et Caravagio (Willem Dafoe), à deux rues de chez-elle sur la rue Cabot au nord de la rue Laurier.

J'ai appris un élément de l'anatomie humaine : la fourchette  sternale


Oscars 1997. Neuf statuettes : film, réalisation, actrice de soutien à Juliette Binoche, caméra, direction artistique, costumes, son, montage, musique
Berlin 1997 : Ours d'argent à Juliette Binoche

Critique. Cahiers du Cinéma. Mars 1997. Numéro 511. Par Bernard Benoliel

Visionné, la première fois, le 13 mars 1998 sur VHS à Montréal. 
Mon 334ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
Le tiers du parcours est fait : Commencé le 10 janvier 2007. Donc 334 films en 16,5 années. Ce qui mènerait la fin de ce projet, si je garde ce rythme, en 2056, bien au-delà de ma date de péremption. Mais au rythme que je garde depuis 1 an, (62/an) le concept devrait être terminé en 2033, dans 10 ans, ce qui est bien raisonnable.




16 août 2023

333. Cameron : Titanic

 1001 films de Schneider : Titanic


Film américain réalisé en 1997 par James Cameron
Avec Leonardo DiCaprio (Jack), Kate Winslet (Rose), Billy Zane, Kathy Bates, Bill Paxton, Gloria Stuart (Rose centenaire), Frances Fisher, Bernard Hill, Jonathan Hyde, David Warner, Victor Garber, Danny Nucci, Lewis Abernathy, Suzy Amis, Nicholas Cascone

Tiré de Schneider : ''En termes de production, avec ses dimensions véritablement épiques, Titanic demeure un des films les plus impressionnants de tous les temps.''

Une de mes plus grandes expériences émotionnelles vécues au cinéma. Plein de séquences m'ont touché. La plus dramatique est, sans conteste, pour moi, la séquence muette de la descente de Rose dans un canot de sauvetage alors que Jack reste à bord; tout ça sur la musique de la chanson My Heart Will Go On : crève-cœur. Chanson interprétée par Céline Dion lors des crédits de fermeture et qui deviendra un hit mondial.

En sortant du cinéma, j'ai couru à la maison pour aller chercher ma conjointe afin de l'emmener voir la dernière représentation de la soirée. Depuis, revue une dizaine de fois avec toujours le même plaisir et la même chamade au cœur lors de la descente du canot avec Rose mais sans Jack.

Gloria Stuart, la Rose centenaire, était la seule personne du film qui était vivante lors du naufrage du Titanic. Elle avait un an. Morte à 100 ans en 2010.

Personnalités célèbres, entrevues dans le film, qui ne s'en sont pas sorties : 
Rosalie et Idor Straus, propriétaires de Macy, 
John Jacob Astor, homme d'affaires, propriétaire de l'hôtel Waldorf-Astoria 
Benjamin Guggenheim, magnat du cuivre.

Quand, au début du film, le personnage joué par Bill Paxton dit qu'on est à 3821 mètres de profondeur, que la pression est de 3,5 tonnes au pouce carré et que si le hublot de  9 pouces d'épaisseur cède, c'est sayonara en 2 microsecondes, on pense aux cinq naufragés du Titan d'OceanGate, disparus en juin 2023.


La main de Rose qui s'étampe dans la vitre arrière d'un cabriolet au moment où elle fait l'amour avec Léonardo demeure un de mes moments fétiches.

Et puis cette phrase émouvante. Rose centenaire, après avoir dit que seulement 6  naufragés sur 1500 furent sauvés par les bateaux de sauvetage : ''Les 700 réchappés à bord des bateaux n'eurent d'autre choix que de se préparer à mourir ou bien vivre en espérant une absolution qui jamais ne viendrait.'' 

En guise de conclusion...un peu de romantisme rose-bonbon :
À l'arrivée au port de New York, un employé : 
Votre nom, s'il-vous-plait, mademoiselle ?
Dawson... Rose Dawson.

Chemin de traverse : Ma grand-mère italienne, à 19 ans, a fait la traversée Le Havre-New York sur le Rochambeau le 19 avril 1913, un an après le naufrage du Titanic. Avec le même risque de percuter un iceberg (avril faisant partie de la saison des icebergs), j'imagine l'anxiété qu'a dû vivre ma grand-mère, accompagnée de sa mère et de sa sœur lors de cette traversée.

L'Occasion de voir ou de revoir A Night to Remember de Roy Ward Baker, tourné en 1958. Avec les moyens restreints de l'époque, c'est un sacré tour de force.

Oscars 1998. Onze statuettes dont celle de meilleur film. Rien pour les comédiens.
Cahiers du Cinéma 1998. Un des 10 meilleurs films de l'année.

Visionné, la première fois, le 6 février 1998 au cinéma de la Place Versailles à Montréal. 
Mon 333ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider

14 août 2023

332. Leigh : Secrets and Lies

1001 films de Schneider : Secrets and Lies
Secrets et mensonges


Film britannique réalisé en 1996 par Mike Leigh
Avec Marianne Jean-Baptiste, Timothy Spall, Phyllis Logan, Brenda Blethyn, Claire Rushbrook, Elizabeth Berrington, Michele Austin, Lee Ross, Lesley Manville, Ron Cook

Dans la classe moyenne britannique, des relations familiales exacerbées par tous les secrets et les mensonges du passé.

Party de Noël, mariage, enterrement ou party d'anniversaire comme dans ce film sont des moments propices ou à éviter pour le grand déballage des secrets et des mensonges du passé.

Leigh : des tableaux de vie comme des nature-mortes animées, figure de style qu'on appelle oxymore.

Une femme noire adoptée à la naissance qui découvre que sa mère est une blanche me ramène illico au grand roman La tache de Philip Roth que Robert Benton a adapté au cinéma avec Anthony Hopkins.

Quelle merveilleuse partition cinématographique que cette scène prise au restaurant alors que la mère et la fille sont côte-à-côte et qu'elles dévoilent leur passé commun : voir l'affiche.

Critique. Cahiers du Cinéma. Septembre 1996. Numéro 505. Intérieurs par Frédéric Strauss

Cannes 1996. Palme d'or et prix spécial du jury. Meilleure comédienne à Brenda Blethyn

Visionné, la première fois, le 11 juillet 1997 sur VHS à Montréal. 
Mon 332ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider

12 août 2023

331. Foley : Glengarry Glen Ross

1001 films de Schneider : Glengarry Glen Ross



Film américain réalié en 1992 par James Foley
Avec Jack Lemmon, Al Pacino, Alec Baldwin, Ed Harris, Kevin Spacey, Alan Arkin,  Jonathan Pryce.
D'après la pièce de David Mamet

Un huis clos dans une agence immobilière avec des agents tout ce qu'il y a de plus manipulateurs et de plus véreux.

Mais il est difficile de comprendre comment on en est arrivé, dans cette agence, à une telle violence verbale. C'est comme si on arrivait au beau milieu d'une pièce de théâtre avec des dialogues comme des coups de poignard.

Une pièce de théâtre servie par un  gros casting  et une prouesse époustouflante de Jack Lemmon. 

Venise 1992. Meilleur acteur à Jack Lemmon

Critique. Cahiers du Cinéma. Janvier 1993. Numéro 463

Visionné, la première fois, le 8 mars 1997 sur VHS à Montréal. 
Mon 331ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider

10 août 2023

330. Boyle : Trainspotting

1001 films de Schneider : Trainspotting
Ferrovipathes (on est prié de cesser de rire)


Film réalisé en 1996 par Danny Boyle
Avec Ewan McGregor (Renton), Ewen Bremner (Spud), Johnny Lee Miller (Sick Boy), Kevin McKidd (Tommy),  Robert Carlyle (Begbie, le psychopathe), Kelly Macdonald, Peter Mullan, Susan Vidler (Allison)
Adapté du roman controversé d'Irvine Welsch dont les répliques cultes sont tirées.

''-Renton : (À propos d'une injection d'héroïne.) Take the best orgasm you've ever had... multiply it by a thousand, and you're still nowhere near it.
-Allison : It beats any meat injection. That beats any fucking cock in the world.''

Bon, voilà, vous avez le topo. Vous savez dans quoi vous allez passer vos 90 prochaines minutes si vous survivez à une des premières séquences dans la pire toilette d'Écosse.

Pour la morale : l'abus de drogues dures n'est pas présenté comme un choix esthétique mais plutôt comme un enfer dont la porte de sortie est une porte tournante : on y revient toujours... En pleine épidémie de sida (les années 90), les réalisateurs n'avaient peut-être pas le choix d'adopter ce point de vue sur les junkies. Dans le cas contraire, ils se seraient faits descendre en flamme par les médias et les organisations qui combattaient le sida.

Ce film, c'est presqu'une bande-annonce pour les Sex Pistols, fameux groupe punk de la fin des années 1970.

Par la manière dont est traité le sujet de la déchéance des junkies, ce film est devenu un film-culte du cinéma britannique. La présence d'Ewan McGregor, en début de carrière (25 ans), en rajoute une couche.

Critique. Cahiers du Cinéma. Juin 1996. Numéro 503. Petit film entre amis par Marie-Anne Guérin.

Visionné, la première fois, le 27 février 1997 sur VHS à Montréal. 
Mon 330ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider

329. Scorsese : Casino

 1001 films de Schneider : Casino


Film américain réalisé en 1995 par Martin Scorsese
Avec Robert De Niro (Sam), Sharon Stone (Ginger), Joe Pesci (Nicky), James Woods, (Lester), Don Rickles, Alan King, Kevin Pollak. L. Q. Jones

Un long monologue dans les trente premières minutes nous explique comment la mafia a mis la main sur tous les casinos de Las Vegas dans les années 1970. On peut ne pas survivre à ce monologue - j'ai été à un doigt de tout claquer là et d'aller revoir pour une xième fois un film de Bergman.

Mais, après une quarantaine de minutes, Sharon Stone se pointe et là, ça change la donne. On oublie Bergman et on plonge dans le film, Surtout que la madame Ginger deviendra l'épouse de Sam, le roi de Las Vegas. 

Maman, dessine-moi un gangster des plus dégueulasses : Nicky (Joe Pesci).

Un film musical :
Dès les crédits d'ouverture, un extrait poignant de la Passion selon St-Mathieu de Bach; ça ne peut pas être un film sur Las Vegas. Mais si, les 50 chansons dont 6 par les Rolling Stones qui parsèment le film vont vous prouver le contraire.

Ce Las Vegas décrit par le film n'existe presque plus. L'ancien strip est toujours en vie mais il ne fait pas le poids avec le nouveau strip façon Disneyland avec ses différents hôtels en faux-semblant : Venise, Paris, New York, Rome antique, etc.

Il y a deux décennies, en arrivant à Las Vegas, vers midi, le thermomètre de l'auto indiquait 46C alors que le matin même dans le camping du Grand Canyon, il indiquait 16C.

À minuit sur l'horloge municipal : 100 degrés fahrenheit.

Exploit : avoir passé trois jours à Las Vegas sans avoir mis un sou dans les jeux de casino.

La ville des salaires perdus

Critique. Cahiers du Cinéma. Mars 1996. Numéro 500. Le gouffre au chimères par Nicolas Saada

Cahiers du Cinéma. Dans la liste des 10 meilleurs films de l'année 1995.

Visionné, la première fois, le 3 février 1997 sur VHS à Montréal. 
Mon 329ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider

09 août 2023

328. Coen : Fargo

 1001 films du livre de Schneider : Fargo


Film américain réalisé en 1996 par Joel et Ethan Coen
Avec Frances McDormand (Marge), William H. Macy (Lundergaard), Steve Buscemi, Peter Stormare, Kristin Rudrud, Harve Presnell, John Carroll Lynch

La béance du fossé qui sépare, chez la policière (McDormand), l'horreur qu'elle affronte et son indifférence émotionnelle fait la beauté de ce film et, pourquoi pas, lui fait gagner l'Oscar de la meilleure actrice. 

Exemple de ce qui précède : J'ai été complètement soufflé par le comportement de cette policière enceinte (7 mois !!!) qui, après avoir  été témoin d'une scène de crime sanguinaire, rentre tranquillement chez elle pour discuter de timbre-poste avec son mari peintre animalier. On dirait, en psychologie, que c'est de la dissociation cognitive qui frôle la psychose.

Mais, foin de ce jargon psychologique, les frère Coen nous donne un grand spectacle et ouvre une nouvelle voie au film policier. 

Toute la séquence du dialogue entre la policière et son collègue sur la première scène de crime est digne d'anthologie. 

Pas possible de trouver plus psychopathes que Buscemi et Stormare et plus loser que Macy qui méritait une statuette, lui aussi.

Avec Macy comme directeur commercial d'un concessionnaire d'autos, disons que l'image des vendeurs d'autos en prend un sacré coup. Ils ont pas dû trop aimé.

La phrase culte de ce film. ''J'imagine que c'est ton complice qui est dans le broyeur''

Les paysages enneigés du Minnesota et la figure légendaire de Paul Bunyan dont l'origine, tant pour le nom que pour le métier, serait canadienne-française.

Ah oui, la cassette contenant le million de dollars enfouie dans la neige sera retrouvée quelques décennies plus tard dans une autre production des frères Coen.

Oscars 1997. Meilleur actrice à Frances McDormand, meilleur scénario aux frères Coen
Cannes 1996. Meilleure réalisation

CritiqueCahiers du Cinéma. Mai 1996. Numéro 502. Fargo, situation des frères Coen par Bill Krohn.

Visionné, la première fois, le 3 février 1997 sur VHS à Montréal. 
Mon 328ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider

327. Hicks : Shine

1001 films de Schneider : Shine
Le Prodige


Film australien réalisé en 1996 par Scott Hicks
Avec Geoffrey Rush (David), Armin Mueller-Stahl (père), Justin Braine, Sonia Todd, Chris Haywood, John Gielgud
D'après la vie du pianiste David Helfgott né en 1947.

Dans une première partie, par moment, insoutenable, on voit comment un père de famille qui souffre d'un trouble de personnalité à volet tyrannique détruit psychologiquement son enfant dont les séquelles l'amèneront en institut psychiatrique pendant une dizaine d'années. 

En deuxième partie, c'est Rain Man pianiste qui vogue dans la vie comme tout ceux du volet autistique qui, sans surmoi, nous offre des scènes de folies jubilatoires. C'est sûr que l'on ne voit que la belle partie de la personnalité à volet autistique.

Au cœur du film, la prestation (partielle) du troisième concerto de Serguei Rachmaninov, considéré comme la plus difficile des œuvres pour piano. Ce sont 40 minutes de pure virtuosité technique qui, selon le professeur de David, peut mener à la folie si on n'est pas prêt à recevoir cette œuvre. Ce que le réalisateur nous démontre un peu trop pathétiquement.

Pour les grands amateurs de musique classique. Quelle est la meilleure version du Concerto pour piano No 3 de Serguei Rachmaninov ? Ici, sur France Musique, Radio France.

Oscars 1997. Meilleur acteur à Geoffrey Rush

Visionné, la première fois, le 13 janvier 1997 au cinéma de la Place Desjardins à Montréal. 
Mon 327ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider

23 juillet 2023

326. Noonan : Babe

1001 films de Schneider : Babe
Babe, le cochon devenu berger


Film australien réalisé en 1995 par Chris Noonan
Avec James Cromwell, Magda Szubanski,
D'après le livre de Dick King-Smith

Tiré du livre de Schneider : ''Un critique a dit que c'était le Citizen Kane des films de cochons qui parlent.''

Des animaux qui parlent : encore un complot de végétariens contre les carnivores. Ma fille qui avait 5 ans lorsqu'elle a vu ce film, en fut marquée pendant quelques jours - mais, après quelque temps, la carnivore a refait surface.

Il y a une suite à ce film : Babe, un cochon dans la ville par George Miller (le réalisateur de Mad Max!!!!). Que Dieu nous en protège !

Oscars 1996. Meilleurs effets visuels

Visionné, la première fois, le 4 février 1996 au cinéma de la Maison de la culture de Pointe-aux-Trembles à Montréal. 
Mon 326ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider

22 juillet 2023

325. Kazan : On the Waterfront

1001 films de Schneider : On the Waterfront
Sur les quais


Film américain réalisé en 1954 par Elia Kazan
Avec Marlon Brando (Terry Malloy), Eva Marie Saint (Edie), Karl Malden (le curé), Lee J. Cobb (Johnny), Rod Steiger (Charley Malloy), Pat Hening, Leif Erikson, James Westerfield
Musique de Leonard Bernstein, magistral.
On doit un des plus beaux films tournés en noir et blanc à Boris Kaufman, le caméraman de L'Atalante. C'est lui qui signera les merveilleurses images des extérieurs de On the Waterfront. 

Kazan s'attaque à un sujet qui fait les manchettes des journaux depuis au moins une quinzaine d'années : la corruption des syndicats des dockers de New York et du New Jersey.
Elia Kazan nous dit, par ce film, qu'il est, quelquefois, éthiquement nécessaire de dénoncer.

On the Waterfront, c'est l'histoire de Terry Malloy confronté à sa conscience. Déchiré entre sa copine et le curé qui l'incitent à dénoncer un meurtre et son frère et les membres criminels du syndicat qui le menacent de n'en rien faire. Que doit-il faire. Que va-t-il faire ? Une prestation exceptionnelle de Brando qui jouent sur toutes les cordes de l'émotion.

Dans cette histoire de criminels, il est agréable de voir se dessiner une idylle amoureuse entre le bum (Brando) et la sainte-nitouche (Eva Marie Saint - quel nom œcuménique !)

Par ailleurs, le rôle du curé est insupportable par son omniprésence et sa condescendance chrétienne. Quand il arrive à la dernière scène du film on a une envie féroce de le pousser à l'eau.

Kazan, évidemment, envoie un message gros comme une maison à ses détracteurs suite à ses dénonciations de ses anciens collègues communistes devant le comité des affaires anti-américaines.  

Sa contribution critiquée à l'enquête sur les activités anti-américaines (HUAC) au début des années 1950 marquera son œuvre dans laquelle l'on retrouvera de nombreuses références à cette période sombre de sa vie. Sombre parce que difficile de supporter l'opprobre qui l'entoura pendant des décennies et non pas parce qu'il était en désaccord avec la dénonciation de ses ex-camarades d'un  groupuscule communiste clandestin  auquel il avait appartenu pendant quelques années dans les années 30. Il  n'a jamais regretté ce geste avant tout politique même si on a tenté de salir sa réputation en l'accusant de s'être vendu à la commission en échange d'une carrière à Hollywood, qu'il détestait royalement, en passant


Pour moi, deux séquences d'anthologie :
1. La scène du gant échappé involontairement par Eva Marie Saint (Edie) que Brando ramasse, regarde et revêt. Certains y voit une façon métaphorique d'entrer dans la peau d'Edie : du grand n'importe quoi.



2. La scène du taxi où a lieu la confrontation entre les deux frères avec "le store vénitien" en arrière-fond. 


Un bateau célèbre fait un cameo dans le film : 
SS. Andrea Doria qui sombrera deux ans plus tard. Au moment où il apparait dans le film, il n'était en service que depuis 7 mois.



Critique. Cahiers du Cinéma. Février 1955. Numéro 44. En un combat douteux par Jacques Doniol-Valcroze
Les 300 premiers numéros des Cahiers du Cinéma sur Archive.org.

Oscars 1955. Huit statuettes : film,  réalisation, scénario, acteur à Marlon Brando, actrice dans un second rôle à Eva Marie Saint, caméra, direction artistique, montage.
Venise 1954. Trois prix dont le Lion d'argent pour le film.

Visionné, la première fois, le 31 aout 1995 sur VHS à Montréal.
Mon 325ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider

19 juillet 2023

324. Stone : Natural Born Killers

1001 films de Schneider : Natural Born Killers
Le Meurtre dans le sang 


Film américain réalisé en 1994 par Oliver Stone
Avec Woody Harrelson (Mickey), Juliette Lewis (Mallory), Robert Downey Jr., Rodney Dangerfield, Tommy Lee Jones.
D'après une histoire de Quentin Tarantino.

Disons que le thème du film, l'apologie du mass shooting (plus de 3 personnes tuées ou blessées), n'est pas tout à fait dans les valeurs du jour. En ce 19 juillet 2023 on a atteint les 389 tueries cette année, en route vers un record jamais imaginé au moment du tournage de ce film qui fait joujou avec l'abattage d'êtres humains. Un site pour vous garder à jour sur les tueries aux USA.

À titre d'informations : En 2023, 5 États ont, à ce jour, plus de 20 tueries : Texas (36), Californie (28), Illinois (25), Louisiane (21) et Caroline du Nord (21). Seulement neuf États n'ont pas été l'objet de tueries jusqu'ici, cette année.

Ceci étant dit, on assiste à un feu d'artifice cinématographique.  Les 20 premières minutes sont un patchwork d'effets visuels ahurissants. On se fait bousculer d'une scène à l'autre, passant d'une scène d'abattage de personnes à une séquence de télésérie abominable, à une scène romantique qui culmine par le meurtre d'un innocent cycliste le long d'une route. On dirait que Tarantino n'avait pas eu son content de violence avec Pulp Fiction.

Le joli couple Mallory/Mickey est finalement mis aux arrêts après 52 meurtres. 

Quand le journaliste qui fait un reportage sensationnel sur le couple qualifie Mallory et Mickey de serial killers, Mickey rectifie, pas serial killers mais mass murderers, prophétisant les décennies à venir.

Je n'ai jamais vécu un trip sur l'acide mais je pense que ce film, c'est probablement ce qui pourrait le plus s'approcher de l'idée que je m'en fais.

À cause de la prestation de Juliette Lewis, je ne pourrai plus revoir le Sapin a les boules sans penser aux horreurs de Natural Born Killers.

Critique. Cahiers du Cinéma. Octobre 1994. Numéro 484. Les tueurs de l'image par Thierry Jousse

Venise 1994. Deux prix : Grand prix spécial du jury et meilleure actrice à Juliette Lewis 

Visionné, la première fois, le 31 mars 1995 sur VHS à Montréal.
Mon 324ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider