1001 films
Des films, ma vie et rien d'autre. Site traitant des "1001 films à voir avant de mourir" de Steven Jay Schneider. Présentation chronologique des films en fonction de mon histoire personnelle. Vous n'y trouverez, ni résumés, ni critiques de films mais des idées, des émotions, des bribes de vie, suscitées par cette randonnée au cœur des 1001 films.
03 juin 2023
309. Jordan : The Crying Game
15 mai 2023
308. Clouzot : Les diaboliques
1001 films de Schneider : Les diaboliques
07 mai 2023
307. Campion : The Piano
1001 films de Schneider : The Piano
La leçon de piano
Dans une campagne néo-zélandaise en friche qu'un colon anglais(Neill) essaie de transformer en terre agricole, une improbable histoire d'amour entre sa femme muette (Hunter) et un anglais (Keitel) intégré à la communauté maorie, dont il porte les marques faciales.
Cette histoire reproduit le stéréotype de la femme glacée qui fondra au contact de la libido exorbitante de son amant ; on pourrait aussi dire la société victorienne qui arrive à la vie au contact de la société maorie.
Aux côtés de cette histoire amoureuse qui se déroule autour d'un piano, une communauté maorie hirsute et complètement en rupture avec la société des colons anglais. La communauté wokiste devrait éviter de voir ce film qui risquerait de lui faire beaucoup de peine au même titre que Tintin au Congo.
Une performance inoubliable de la petite Anna Paquin dont le personnage traverse le film comme un ange bienveillant (d'ailleurs, elle porte souvent des ailes sur son dos).
Visionné, la première fois, en 1993 au cinéma Desjardins à Montréal.
Mon 307ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
03 mai 2023
306. Demy : Lola
1001 films de Schneider : Lola
1961. Bienvenue dans le cinéma de la Nouvelle Vague.
Pour mémoire, la Nouvelle vague c'est : tournage en extérieurs, noir et blanc, pas ou peu de décors, une caméra légère qui est hyperactive, acteurs débutants qui souvent déclament, pellicule sensible, attrait pour l'Amérique.
On a tout ça dans Lola, premier film de Jacques Demy, qui contient en gestation Les parapluies de Cherbourg et Les demoiselles de Rochefort.
Mais ce film ne fait pas le poids avec les films contemporains de ses collègues (pensons à Hiroshima mon amour ou bien À bout de souffle ou encore à L'année dernière à Marienbad, pour ne nommer que ceux-là).
Mais Demy est ailleurs. Il fait plus léger. Il fait comédie musicale sans chanson ou presque et sans danse ou presque.
Lola est un film qui respire la vie et le bonheur et qui se termine, clin d'œil hollywoodien, dans une Cadillac blanche qui s'éloigne, emportant les amants (Lola et Michel) enfin réunis malgré toute improbabilité laissant en rade Roland, l'amoureux abandonné qui s'en va noyer sa peine à Cherbourg pour y rencontrer, Catherine Deneuve. On le retrouvera en marchant de diamants dans Les Parapluies de Cherbourg, chantant J'ai déjà aimé une femme qui s'appelait Lola.
Lola, un clin d'oeil à Lola Montès, le personnage du film éponyme de Max Ophuls, auquel le film est dédié.
Cahiers du Cinéma. Un des 10 meilleurs films de l'année 1961.
Visionné, la première fois, le 8 décembre 1992 à la télévision à Montréal.
Mon 306ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
01 mai 2023
305. Sluizer : L'homme qui voulait savoir
1001 films de Schneider : L'homme qui voulait savoir
Il m'arrive souvent, l'âge aidant, de ne plus me rappeler le contenu, le sujet, l'histoire d'un film que j'ai déjà vu. Pire, il m'arrive, parfois, de visionner un film croyant ne jamais l'avoir vu et découvrant, avec horreur, après quelques séquences que je l'avais déjà vu, quelques années auparavant.
Pour justifier ce comportement et éviter d'accabler ma mémoire vieillissante, j'ai fini par accepter ce genre de comportement en me disant que ces films ne méritaient pas qu'ils s'inscrivent durablement sur mon disque dur.
Il est inutile de préciser que L'homme qui voulait savoir ne fait pas partie de cette catégorie de films, il ne risquait pas d'échapper à ma mémoire. Avoir vu ce film, je mettrais, entre autres, Funny Games dans cette même catégorie de films, marque à jamais tout cinéphile.
J'appréhendais de revoir ce film. Mais, connaissant déjà la fin (qui est votre pire cauchemar - claustrophobes en danger), j'ai pu me focaliser sur l'histoire de l'élaboration mécanique d'un concept par un professeur de chimie, tout ce qu'il y a de plus respectable.
Au deuxième visionnement, ce n'est plus la fin qui me terrorise mais la froideur du bien nommé monsieur Lenorme qui élabore son plan infernal méticuleusement et efficacement.
L'homme qui voulait savoir, Rex Hofman, qui ne peut se détacher de Saskia, son amie disparue depuis trois ans, finalement, saura.
Le réalisateur a utilisé la passion du cyclisme de l'auteur du roman, Tim Krabbé, pour nous faire participer, par l'entremise de la radio, à la 17ème étape du Tour de France de 1984 qui se déroule entre Grenoble et l'Alpe d'Huez. Luis Herrera gagnera cette étape alors que Laurent Fignon remportera le Tour devant Bernard Hinault et Greg Lemond.
Visionné, la première fois, le 21 juillet 1992 en VHS à Montréal.
Deux jours plus tard, décédait Arletty.
Mon 305ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
30 avril 2023
304. Kieslowski : La double vie de Véronique
1001 films de Schneider : La double vie de Véronique
Film franco-polonais réalisé en 1991 par Krzysztof Kieslowski
Avec Irène Jacob dans le rôle des deux Véronique.
1988-1994, ce sont les années Kieslowski.
Six films importants plus la série Dekalog, dix films pour la télévision. Impressionnante séquence arrêtée brutalement par son décès en 1996.
Une même Véronique existe à deux moments et en deux lieux différents. On pourrait être tristement prosaïque en supposant que ce sont deux jumelles identiques séparées à la naissance mais le film nous amène, heureusement, dans un tout autre univers beaucoup plus complexe et envoutant.
La première partie (40 minutes), Weronika à Cracovie, est enlevée et intrigante ce qui ne se transpose pas dans la deuxième partie, Véronique à Paris.
On dirait que tout s'écrase dans la deuxième partie (60 minutes), on a peine à croire à toutes ces coïncidences et à tous ces hasards dans un scénario beaucoup moins intéressant. Pour tout dire, on s'ennuie un peu de la première Véronique.
Une performance inoubliable d'Irène Jacob que l'on retrouve dans toutes les séquences.
Ce qui me touche beaucoup c'est la relation très affectueuse entre les pères et leur Véronique, en manque de leur mère, décédée durant leur enfance.
Beau moment dramatique de la première partie: l'interprétation par Irène Jacob (doublée par la soprano polonaise Elzbieta Towarnicka) d'un chant composé par Zbigniew Preisner sur les paroles du second chant du Paradis de Dante Alighieri.
Beau moment dramatique
C'est, à Paris, en novembre 1988, que j'ai découvert Kieslowski : une œuvre terrible Tu ne tueras point. Puis le mois suivant, au cinéma L'Entrepôt dans Montparnasse, j'ai vu trois de ses premiers films : L'amateur (1979), Le hasard (1981) et No End (1985).
Critique. Cahiers du Cinéma. Juin 1991. Numéro 445. Kieslowski, cinéaste inconstant par Antoine de Baecque
Cannes 1991. Deux prix pour le film. Meilleure actrice à Irène Jacob
Visionné, la première fois, le 4 juillet 1992 en VHS à Montréal.
Mon 304ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
16 avril 2023
303. Stone : JFK
1001 films de Schneider : JFK
Le meurtre le plus célèbre de tous les temps.
Ceux qui vivaient à ce moment-là se souviennent tous où il étaient et ce qu'ils faisaient au moment où ils ont appris la mort de Kennedy. J'étais dans la salle d'attente d'un ophtalmologue sur la rue St-Jean à Québec, je venais de sortir du collège que je fréquentais, le Collège Universitaire Garneau.
En dehors de ces deux enquêtes, des dizaines de théories ont été révélées sans jamais déboucher sur aucune adhésion collective. J'adore ce titre : Vincent Quivy, Qui n'a pas tué John Kennedy.
La plus sérieuse des enquêtes est celle présentée dans le film d'Oliver Stone : celle du procureur de la Nouvelle-Orélans, Jim Garrison. On peut la retrouver dans son bouquin de 1988 : On the Trail of the Assassins : My Investigation and Prosecution of the Murder of President Kennedy.
JFK : un docufiction qui vous bombarde littéralement de faits pendant 205 minutes (director's cut). À certains moments, on est carrément groggy par le montage à la mitraillette qui nous embrume plus qu'autre chose. On reste pantois devant cette montagne d'informations qui met en pièces le rapport Warren mais qui, finalement, n'aboutira à aucune inculpation.
Curiosité : C'est Jim Garrison, lui-même, qui interprète le rôle du président de la commission Warren, Earl Warren.
Selon les Archives nationales américaines, ce sont désormais 97% des cinq millions de pages du dossier qui sont accessibles à tous. La vérité se cache-t-elle dans les 3% restant qui seront rendus publics en 2029. On peut raisonnablement penser que les documents qui compromettraient le gouvernement américain dans cet assassinat ont été détruits depuis longtemps. Tiens, encore un complot !
Oscars 1992. Deux statuettes : Montage et cinématographie.
Mon 303ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
302. Holland : Europa, Europa
1001 films de Schneider : Europa, Europa
Titre allemand : Hitlerjunge Salomon (Le jeune hitlérien Salomon)
01 avril 2023
301. Singleton : Boyz n the Hood
29 mars 2023
300. Caro et Jeunet : Delicatessen
1001 films de Schneider : Delicatessen
Mon 300ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
24 mars 2023
299. Franju : Les yeux sans visage
1001 films de Schneider : Les yeux sans visage
Film français réalisé en 1959 par Georges Franju
Film gothique
Le personnage de Christiane Génissier, interprétée par Édith Scob est devenu une icône indétrônable des films d'épouvante. Vous n'oublierez jamais Édith Scob, frêle beauté évanescente, avec ou sans masque.
L'horreur est partout dans ce film. Seules quelques scènes de police stéréotypées nous permettent de retrouver une certaine quiétude.
L'horreur est présent dès la première séquence. Dans la deux-chevaux de Louise (Valli), un étrange personnage est camouflé sur le banc arrière. Le ton est donné. À partir de là, l'horreur ne fait que croitre jusqu'à la scène de l'enlèvement du visage de la pauvre Edna Gruber (Mayniel). Mais l'angoisse perdure, après cette sauvagerie, parce que l'on sait que la recherche de victimes est toujours à l'ordre du jour. Louise, dans sa Deuche, telle une charrette fantôme, est aux aguets. Angoisse...
Un passage autour de la 70ème minute (scènes à l'hôpital) qui se voulait peut-être un moment de tension dramatique produit, au contraire, une chute dans la progression dramatique ; pour la première fois, l'on s'ennuie. On se demande qui dort au gaz : le monteur ? le scénariste ? le réalisateur ?
Nostalgie : la deux chevaux (la Deuche) d'Alida Valli. Auto unique en son genre : moteur de tondeuse à gazon, les portes avant qui s'ouvrent à l'envers, les fenêtres à panneaux, les chaises de jardin, une suspension de carrosse pour bébés mais elle a sa place, à jamais, dans l'histoire de l'automobile.
Visionné, la première fois, le 18 mars 1992 à la télévision à Montréal.
Mon 299ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
23 mars 2023
298. Scott : Thelma & Louise
1001 films de Schneider : Thelma & Louise
21 mars 2023
297. Cameron : Terminator 2 : Judgment Day
1001 films de Schneider :Terminator 2 : Judgment Day
Terminator 2 : Le jugement dernier
Film américain réalisé en 1991 par James Cameron
Juste pour me contredire : Le nouveau cyborg T-1000, une coche plus haute que le T-800 incarné par Arnold, est fait de métal liquide semblable à du mercure. Les formes époustouflantes qu'il prend vaut le visionnement du film à lui tout seul.
Oscars 1992. Quatre statuettes mineures : son, effets spéciaux (2), maquillage.
Une belle plongée au cœur de l'œuvre de Cassavetes. Ça ne se veut pas une biographie exhaustive. Seulement quelques éléments biographiques essentiels mais surtout une description et une analyse de chacun de ses 11 films. Pour les passionnés de Cassavetes qui, comme moi, n'ont pas le courage de se lancer dans la brique de Ray Carney, Cassavetes vs Cassavetes.
08 mars 2023
296. Vigo : L'Atalante
1001 films de Schneider : L'Atalante
L'Atalante ou Les amants de la Seine (titre que j'ai piqué ailleurs). L'autre titre, Le chaland qui passe, est une chanson de Lys Gauty qu'on intègre à la partition de Maurice Jaubert.
L'Atalante, l'unique long métrage de Jean Vigo mort à 29 ans, un mois avant sa distribution en salle. Son moyen métrage, Zéro de conduite, le classait déjà parmi les meilleurs réalisateurs de son époque. Vigo, 25 ans auparavant, préfigure la Nouvelle Vague.
L'Atalante, c'est d'abord une merveille esthétique. Oublions l'histoire (simple) et les dialogues (peu intéressants), tout Atalante est d'abord dans le traitement de l'image. Beaucoup de prises de vue inédites, par exemple des acteurs qui entrent carrément dans la caméra, des contreplongées vertigineuses. Mais surtout des images inoubliables comme celle de Juliette, marchant sur la péniche, tel un fantôme.

Une femme, deux hommes, dix chats, une péniche et une histoire d'amour.
Une histoire d'amour simple : on se marie, la femme s'ennuie, la femme fugue puis l'on se retrouve dans une belle scène d'amour.
Mais entre les deux amoureux, il y a le père Jules, interprété par l'immense Michel Simon. Un personnage comme un chien dans un jeu de quilles. D'où vient cet énergumène qui casse toutes les conventions ? Sa cabine, à bord de la péniche, un vrai capharnaüm, est une porte ouverte sur le monde. Un monde que le père Jules fait miroiter à Juliette qui en sort toute chamboulée. Quitter la péniche et courir Paris deviennent alors une nécessité pour Juliette jusqu'à ce que le père Jules la trouve et la ramène à la péniche afin de reprendre l'histoire d'amour où elle l'avait laissée.
Lecture cinéphilique
Jean Vigo. Un cinéma singulier par Pierre Lherminier
La première moitié de cet essai est consacrée à la vie très courte (34 ans) du père de Jean Vigo (vie très courte aussi, 29 ans) : Eugène Bonaventure Vigo mieux connu sous son d'anarchiste, Miguel Almereyda. Et surtout, ne continuez pas à propager l'idée qu'il a choisi ce nom parce que c'était l'anagramme de Y a la merde ! Il n'en fut rien.
La deuxième moitié : biographie et description de la réalisation des 4 œuvres de Vigo : À propos de Nice (CM), La natation par Jean Taris (CM), Zéro de conduite (MM) et L'Atalante (LM).
02 mars 2023
295. Demme : The Silence of the Lambs
1001 films de Schneider : The Silence of the Lambs
Le silence des agneaux
On a beaucoup de sympathie pour l'agent Starling mais son enquête ne fait pas le poids face à l'histoire d'Hannibal Lecter. Un personnage et un acteur, Anthony Hopkins, qu'on ne voit qu'une fois par décennie. Alors le dépeceur transsexuel, malgré toute l'horreur qu'il traine dans son sillage, on s'en balance un peu. On veut du Hannibal et du Hopkins et on en aura.
Après Silence of the Lambs, on retrouvera Hannibal Lecter dans Hannibal (2001) de Ridley Scott, dans Red Dragon (2002) de Brett Ratner et dans Hannibal Rising (2007) de Peter Webber.
Seule parmi les hommes. L'agent Starling est bien seule dans ce monde d'hommes qui, sauf son patron paternaliste, ne ratent aucune occasion de lui faire jouer son rôle de femelle à prendre : la Belle et les Bêtes...
Un seul homme, à part la figure paternelle de son supérieur Crawford, est digne d'intérêt ; le monstrueux psychopathe Hannibal Lecter qui semble être tombé amoureux ou éprouver des sentiments pervers (choix cornélien, je choisis le premier) pour Starling.
Dans les répliques célèbres, on n'oubliera jamais : " Un agent du recensement est passé à la maison. J'ai mangé son foie avec des haricots au beurre et une bouteille de chianti. "
Le gadget du montage parallèle à la fin du film nous rappelle les belles années du cinéma muet. Ça tombe à plat parce que le montage émotionnel n'est pas au même niveau.
L'agent Starling dit que le tueur responsable de cette série de meurtres est probablement un homme blanc (parce qu'on tue habituellement dans son groupe ethnique), âgé entre 30 et 40. Toutes les enquêtes criminelles qui veulent atteindre un taux élevé de réussite utilise cette technique de profilage. Malheureusement, dans notre monde chagrin, le mot profilage est banni parce qu'on y accole toujours le qualificatif de racial.
Soyons un peu cynique. Comment se sortir de ce dilemme (efficacité vs image de racisme). En sous-main, on continue de faire les enquêtes en utilisant les techniques du profilage (probabilités) et on développe , en parallèle, un super programme de communications qui nie cette pratique pour faire face aux médias. Tout les monde est content : les criminels sont arrêtés et la communauté est heureuse d'avoir fait disparaître ce comportement tellement disgracieux,
20 février 2023
294. Renoir : La grande illusion
1001 films de Schneider : La grande illusion
Film français réalisé en 1937 par Jean Renoir
Jean Gabin, Dita Parlo, Pierre Fresnay, Erich von Stroheim, Marcel Dalio, Julien Carette,
1937.
Le Front populaire est au pouvoir. Les classes sociales sont-elles finalement abolies ?
Les bottes du nazisme piétinent d'impatience pour venger la défaite de 14-18. Mais les Français, et bien d'autres, détournent la tête.
Au beau mitan de cette période équivoque, Renoir réalise un grand film humaniste, pacifiste et transnational. "Les frontières, c'est une invention des hommes. La nature, elle s'en fout." (Rosenthal-Dalio)
Alors, oui, un film d'espoir mais bâti sur des illusions.
1. Des prisonniers pensent que la guerre finira bientôt (on est en 1914!)
2. On pense que ce sera la der des der
3. L'amitié judéo-britanno-russo-franco-allemande transcende la guerre. On est presqu'heureux dans ce camp de prisonniers. On est souvent à la fête. Imaginez, même Erich von Stroheim, qui a toujours incarné les Allemands les plus honnis, est un directeur de camp sympathique.
En 1945, suite à la découverte des camps de la mort, la gauche et les résistants ne pardonneront pas à Renoir de nous avoir présenté ce camp de prisonniers.
4. Mais la plus grande des illusions c'est ce camp de prisonniers qui est une oasis, un mirage qui nous cache le plus grand carnage guerrier de l'histoire.
Ce film, à sa sortie, devint un événement politique. Les foules accoururent pour voir ce film anti-guerre qui semait l'espoir. Mais le gouvernement d'Hitler interdit illico la diffusion de ce film dans lequel Allemands et Français fraternisaient. (Je pense au film Joyeux Noel de Christian Carion). De l'autre côté de l'Atlantique, Franklin Roosevelt défendit le film en disant que tout démocrate devait le voir.
Love Story : La relation entre Rauffenstein-Von Stroheim et Boieldieu-Fresnay est exagérément pathétique. La scène de la mort de Boieldieu nous plonge en plein mélodrame. Renoir transpose-t-il une expérience vécue lors de la première guerre ?
Séquence émouvante : Les prisonniers ébahis et silencieux à l'apparition d'un de leur co-détenu déguisé en femme.
Censure : Le baiser de Jean Gabin et de Dita Parlo (la sonorité de ce nom me remue à chaque fois) ne retrouvera sa place que dans la nouvelle version de 1958.
Chemin de traverse
La grande illusion de quelques millions de Québécois : L'élection du Parti Québécois en novembre 1976 qui devait mener le Québec à l'indépendance. Cinquante sept ans plus tard, le Québec attend toujours pour obtenir un siège à l'ONU entre le Qatar et la République arabe syrienne.
Le Canadien-français est une ethnie en voie de disparition sous le regard indifférent de la communauté internationale. Seul un Québec souverain pourrait empêcher cette disparition.
Critique. Cahiers du Cinéma. Novembre 1958. Numéro 89. Où est la liberté ? par Claude Beylie.
Les 300 premiers numéros des Cahiers du Cinéma sur Archive.org
Venise 1937. La meilleure contribution artistique
Visionné, la première fois, le 7 février 1991, à la télévision à Montréal.Mon 294ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
19 février 2023
293. Marshall : Pretty Woman
1001 films de Schneider : Pretty Woman
Une jolie femme
Film américain réalisé en 1990 par Garry Marshall
Dans la mythologie grecque, Pygmalion, c'est ce sculpteur chypriote, voué au célibat, qui sculpte une femme, Galatée, dont il tombe amoureux.
Transposé dans notre monde, c'est l'homme riche ou intellectuel qui tombe amoureux d'une jeune femme pauvre économiquement ou culturellement et dont la tâche est de l'élever à son niveau.
George Bernard Shaw a traité de ce thème dans sa pièce de théâtre, Pygmalion, créée en 1912. Le propos est une gageure prise entre deux gentleman sur la capacité de faire une lady d'une pauvre vendeuse de fleurs.
Depuis Shaw, une pléthore de Pygmalion au cinéma et dans les séries télévisées. Arrêtez de rabacher ce sujet, la cour est pleine.
On regarde cette comédie romantique et on ne peut pas faire abstraction que le raz-de-marée MeToo est passé depuis et que les relations hommes-femmes ont subi une sacrée mise à jour. Alors les acoquinements prostituée-homme d'affaires n'ont plus tout à fait la cote, si on peut dire.
Pour plonger dans le monde du métier d'une escorte (mot doux pour prostituée), lire Putain de Nelly Arcand.
Alors que reste-t-il de ce film qui a eu de beaux jours au box-office à notre époque où regarder une femme un peu pesamment peut vous apporter votre lot de subpoenas. Évidemment, j'exagère...Faire du Ricky Gervais est encore possible, j'ose espérer.
Une comédie romantique parsemée de clichés gros comme l'enseigne d'Hollywood : la prostituée au cœur d'or, champagne et fraises, la baignoire pleine de mousse sous laquelle se cache une jeune femme, le snobisme de Beverly Hill, l'homme d'affaires véreux qui se convertit, une fin en conte de fée.
Malheureusement, la fin en conte de fée nous empêchera de voir Pretty Woman II : Vivien Goes to College
J'ai aimé la séquence à l'opéra où l'on présente La Traviata. Évidemment, Vivian (Roberts) et Violetta sont deux âmes sœurs.
Gere : Je t'offre un appartement, une auto et un budget, c'est quand même mieux que faire le trottoir sur Hollywood Boulevard
Roberts : Ce n'est qu'un point de vue de géographie.
Édition
Depuis un mois, préparation de l'auto-édition du premier tome de Parcours d'un cinéphile, constitué des 100 premières entrées publiées entre le 10 janvier 2007 et le 5 octobre 2008. Toutes les entrées ont été remises à jour en février 2023.
Lecture cinéphilique
Ingmar Bergman. Carnets 1955-2001
J'aurais voulu que ces 1055 pages fussent son journal intime. Mais il n'en est rien, à l'exception de trop rares passages. Il s'agit, en fait, du développement des scénarios de plusieurs de ses films et de productions qui ne verront pas le jour.
Cette phrase, quand même : " Si je pouvais former un souhait, ce serait le suivant : laissez-moi écrire, filmer, mettre en scène des pièces tant que j'en ai la force et délivrez-moi de toutes mes possessions '' (février 1976)
Et pour me faire plaisir : '' Lorsque je vois des histoires de rêves dans les livres, je saute toujours le passage, car cela me semble sans intérêt. '' (8 aout 1974)
Visionné, la première fois, le 1er décembre 1990, sur VHS à Montréal
Mon 293ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
11 février 2023
292. Lynch : Blue Velvet
1001 films de Schneider : Blue Velvet
Film américain réalisé en 1986 par David Lynch
Avec Isabella Rossellini, Kyle MacLachlan (Jeffrey) , Dennis Hoper, Laura Dern (Sandy), Hope Lange, Dean Stockwell, George Dickerson
Les deux premières minutes : une petite merveille qui est un clin d'œil à Hitchcock Comme Hitchcock dans Psycho, il nous plonge dans un drame qu'il abandonne illico pour partir en direction d'un autre drame, autrement plus crapuleux. On pense à Psycho.
Pastiche d'un film noir dans lequel Tintin (Jeffrey) et Milou (Sandy) se seraient invités.
Certains ont dit que la scène de viol était l'équivalent de l'horreur pour les années 1980 de la scène de la douche de Psycho le fut pour les années 1960.
J'ai été assez surpris de voir Isabella Rossellini se prêter à de telles scènes de nudité et de violences sexuelles. Il faut admirer la capacité de persuasion de Lynch pour avoir réussi à lui faire interpréter un tel rôle hors-norme dans le cinéma américain. Isabella Rossellini ''My most personally frightening work''. C'est la performance de Marylin Monroe dans Some Like It Hot qui lui a donné le courage de faire ce film.
En regardant ce film, on voit déjà les prémisses de sa série Twin Peaks (30 épisodes en 1990-1991) qui annoncera une nouvelle ère de la série télévisée. Merveilleuse série qui, malheureusement, dans les derniers épisodes, s'empêtre les guibolles dans un salmigondis d'onirisme et d'ésotérisme.
Dennis Hopper, un des inoubliables psychopathes du grand écran, le frère jumeau de Gary Oldman dans Léon (avec Jean Reno et Natalie Portman). À côté d'eux, Jack Torrance de Shining a l'air d'un animateur de pastorale.
Musique
La chanson thème Blue Velvet est un standard du début des années 1950.
La trame sonore est d'Angelo Badalamenti, compositeur de la fameuse trame sonore de Twin Peaks. Julee Cruise interpète des chansons de Badalamenti et de Lynch dans son album Floating Into the Night : envoûtant.
Cahiers du Cinéma : Dans la liste des 10 meilleurs films de l'année 1987
Visionné, la première fois, le 27 octobre 1990, sur VHS à Montréal
Ce jour, décès de Jacques Demy à 59 ans et d'Ugo Tognazzi à 68 ans.
Mon 292ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
07 février 2023
291. Almodovar : Femmes au bord de la crise de nerfs
1001 films de Schneider : Femmes au bord de la crise de nerfs
Mon 291ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider