14 septembre 2008

99. Kubrick : A Clockwork Orange

1001 films de Schneider : A Clockwork Orange
Orange mécanique


Film anglais réalisé en 1971 par Stanley Kubrick
Avec Malcolm McDowell, Patrick Magee, Michael Bates, Warren Clarke

Je sais, je sais, je prends du retard dans le re-visionnement de mes 1001 films. Au lieu de deux par semaine, j'en suis rendu à un à toutes les deux semaines. À ce rythme, j'aurai passé à travers la liste en 2042!!!, bien au-delà de ma date de préemption. Déjà, à deux films par semaine, j'ose pas calculer. Mais, comme on dit dans les colonies de vacances, la beauté de la montagne réside dans le sentier qui y mène.

Deux événements me retardent :
d'abord mon palmarès du 20ème siècle que je bichonne depuis 18 mois mais, aussi, ma nouvelle passion cinéphilique, la série Eclipse de Criterion qui nous offre des films inaccessibles de grands réalisateurs. J'ai été accroché tout de suite par cette série lors de leur première production : les premiers films de Bergman .


Crisis (1946)
Port of Call (1948)
Thirst (1949)
To Joy (1949)
Torment (réalisé en 1944 par Alf Sjoberg sur un scénario de Bergman)




Ah oui! LE FILM
Pas une ride! Quel visionnaire ce Kubrick.
Était classé, à sa sortie, film de science-fiction; est maintenant un drame social et 
politique.
Un personnage, Frank Alexander, dit : "Les gens sont prêts à sacrifier une partie de leur liberté pour avoir un peu plus de sécurité" parlant du traitement anti-violence subi par Alex(andre Delarge). Commentaire qui s'applique au Londres actuel à propos de l'omniprésence des caméras de surveillance afin de contrer le terrorisme; dans l'indifférence générale.

Je me souviens avoir assez mal supporté les scènes de viol et de violence d'autant plus que j'avais invité ma sœur cadette à une soirée ciné sympa. Trente-cinq ans après, elle m'en parle encore.

Alex Delarge : un des personnages les plus horribles de l'histoire du cinéma. Rapidement, comme ça, je pense à des équivalents : Harry Powell (Robert Mitchum) dans The Night of the Hunter, Max Cady (Robert De Niro) dans Cape Fear

Ce personnage a suscité tant d'aversion que même Roger Ebert du Chicago Tribune considéré comme un des plus grands critiques américains avait perdu tout sens critique à la sortie de ce film : "You know there's something wrong with a movie when the last third feels like the last half" (de mauvaise foi, le Roger, but what a line!). À mettre en parallèle avec la critique de Jean-Louis Bory : "C'est assez phénoménal. Deux heures et quart qui vous durent cinq minutes, à force d'intelligence et de rapidité musclée." (Tiré de La lumière écrit. À quand tout Bory sur le net. Allez Nouvel Obs., un peu de considération pour la communauté, numérisez vos archives.)

Dissonance cognitive extrême entre les actes d'ultraviolence et la musique : Beethoven (Ode à la Joie....tu parles), Rossini, la chanson Singin' in the Rain. Quelle perversion de nous obliger à associer les deux!

L'origine probable du titre du film : Anthony Burgess, l'auteur du roman adapté par Kubrick, a vécu en Malaisie. En malais, le mot "orang" signifie homme (entre autre, orang-outan = homme de la jungle). Orange mécanique = homme mécanique, ce qu'Alex est devenu après son traitement thérapeutique (sic).

Venise 1972. Prix des critiques italiens

Visionné, la première fois, en septembre 1973 au cinéma Le Dauphin à Québec
Bref intermède entre la fin de mon contrat à Jeunesse Canada Monde durant lequel j'ai vécu dans mes valises pendant 12 mois et mon premier voyage outre-atlantique (Espagne et Maroc) avec retour à Montréal, à jamais.
Mon 99ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 25 janvier 2023