28 janvier 2023

290. Levinson : The Natural

1001 films de Schneider : The Natural
 Le meilleur

Film américain réalisé en 1984 par Barry Levinson
Avec Robert Redford, Robert Duvall, Glen Close, Kim Basinger, Wilford Brimley, Barbara Hershey. 

Adaptation du roman éponyme de Bernard Malamud. Histoire très peu inspirée de la vie du joueur de baseball, Eddie Waitkus, surnommé The Natural.

Bon, le film n'a rien à voir avec l'histoire d'Eddie Waitkins sauf pour la tentative de meurtre contre lui par une fan désaxée. Absolument rien dans le film ne correspond au joueur Eddie Waitkins, sauf le fait qu'il frappait de la gauche.

Passons à autre chose.

Le film, c'est une grande bluette bourrée de stéréotypes et d'invraisemblances. Je lis la description du film dans le livre de Schneider. Rien dans ce texte ne peut justifier la présence de ce film dans cette liste.

L'underdog qui devient un héros fut le sujet d'une quantité phénoménale de films. J'aime bien mais mettez-y plus de subtilités. C'est vrai qu'on ne peut pas toujours refaire le Seigneur des Anneaux.

Dès le début, au moment où Roy Hodds (Redford) arrive dans l'abri des joueurs et qu'il est suprêmement méprisé par les entraineurs, on sait que la machine à fabriquer un héros est en marche. Ajoutez à cela, une gang de faux-culs qui essaient de manipuler les matchs pour s'enrichir en utilisant la bombe Kim Basinger pour soudoyer le héros. Ils essaient de nous rejouer le scandale des Black Sox de 1919. Des membres de l'équipe des White Sox de Chicago, qu'on va appeler les Black Sox à cause du scandale, avaient intentionnellement fait perdre leur équipe cette année-là. 

Les maudits ralentis dans les films de sport. Pus capable !!!

On veut nous faire croire que c'est une sorte d'histoire de Chevaliers de la Table Ronde : à d'autres.

Deux beaux personnages joués par Barbara Hershey (une ombre noire) et Glen Close, en ange protectrice (elle a l'air tellement jeune, pourtant à 37 ans).


Visionné, la première fois, le 29 juin 1990, sur VHS, à Montréal
Il y avait à cette époque une équipe de baseball à Montréal surnommée les Expos. En 1969, pour la première fois de l'histoire de la ligue majeure de baseball américaine, une équipe s'installe en dehors des USA. Ce club ne réussira jamais à atteindre les séries de championnat avant sa relocalisation à Washington en 2005.
Un grand moment : Lors d'une partie où l'on voit sur le grand écran du stade, ma conjointe avec notre Sandrine de 2 ans dans ses bras.
Mon 290ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider.
Mis à jour le 7 juin 2023

20 janvier 2023

289. Fleming : Gone With the Wind

1001 films de Schneider : Gone With the Wind
Autant en emporte le vent

Film américain réalisé en 1939 par Victor Fleming
Aussi à la réalisation : George Cukor et Sam Wood
Avec Vivien Leigh (Scarlett), Clark Gable (Rhett Butler), Leslie Howard, Olivia de Havilland (Mélanie), Thomas Mitchell, Barbara O'Neil, Evelyn Keyes, Ann Rutherford, George Reeves, Hattie McDaniel. 

D'abord, vous dire que je me suis vraiment ennuyé lors du premier visionnement de ce film. Ce gros gâteau à la crème chantilly est à des années-lumière du cinéma que j'aime. Mettre côte à côte Gone With the Wind et Cris et Chuchotements de Bergman, c'est mesurer le gouffre infranchissable entre ces deux types de cinéma. 

Passons maintenant à ce deuxième visionnement, 32 ans plus tard.

J'y cherche mon plaisir et je le trouve dans cette superproduction (Jacques Lourcelles dit une œuvre mammouth) qui met en scène le Sud et qui nous présente la guerre de Sécession du point de vue des Confédérés, considérés de nos jours comme les galeux de l'Histoire. Il est rare que l'Histoire soit écrite par les perdants. Profitons-en.

J'adore le personnage de Scarlett O'Hara, un personnage féminin hors du commun qui casse les stéréotypes féminins bien représentés par sa cousine Mélanie (Olivia de Havilland). C'est toute une prouesse d'avoir pu ébranler, laminer, Rhett Butler (Clark Gable) le mâle alpha par excellence. 

Deux parties d'inégales valeurs.

La première partie. La plus formidable, est une œuvre épique. 
L'histoire de Scarlett, à la recherche d'un amour impossible, ne semble être qu'un prétexte pour nous présenter le Sud et sa destinée tragique lors de la Guerre de Sécession.

Des scènes inoubliables, comme celle durant laquelle Scarlett prend soin des blessés qui semblent peu nombreux jusqu'à ce qu'un zoom-out nous montre une quantité innombrable de blessés étendus au sol, à perte de vue. On a le souffle coupé. On sait, alors, que les Confédérés ont perdu la guerre.

La traversée d'Atlanta en flammes (on a utilisé les décors de King Kong comme matériau de combustion) de Scarlett, Rhett, Mélanie et son bébé est une prouesse technique qui nous en met plein la vue.

La deuxième partie. Boum ! on tombe dans un mélodrame banal qui se traine, parsemé de morts pour augmenter la production lacrymale.

Mais la fin est plutôt inattendue. Quand Rhett Butler quitte finalement Scarlett, on s'attendrait à un plan du mari s'éloignant du manoir et disparaissant à l'horizon suivi d'un plan final d'une Scarlett en larmes.

Mais non ! Et j'adore cette fin du film auquel le cinéma hollywoodien ne nous avait pas préparés.

Rhett quitte Scarlett mais sans avoir auparavant administré à cette dernière une des plus célèbres répliques de cinéma. Au moment de son départ, Scarlett demande à Rhett ce qu'elle deviendra sans lui. Rhett lui répond : '' Frankly, my dear, I don't give a damn. ''
Au lieu de s'effondrer comme on s'y serait attendu (quoique non, Scarlett est une battante pas ordinaire), elle se retourne vers Tara, le manoir, et décide de reprendre en mains sa destinée en disant que demain est un autre jour. Suivi du thème musical célèbre.

La dernière séquence avec le thème musical de Tara

Jamais fait, ce qui est un peu une honte pour un cinéphile : Voir Gone With the Wind au cinéma.

Ce n'est pas une perte de temps de visionner le film de David Hinton, The Making of a Legend : Gone With the Wind. Là où on apprend que le grand réalisateur de ce film c'est David O. Selznik qui s'est impliqué à tous les niveaux.

Oscars 1940. Huit statuettes : film, actrice à Vivien Leigh, actrice de soutien à Hattie McDaniel (première afro-américaine à gagner un Oscar), réalisation, scénario, caméra, direction artistique, montage.

Visionné, la première fois, le 26 juin 1990 à la télévision à Montréal
Mon 289ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider.
Mis à jour le 7 juin 2023

10 janvier 2023

288. Kramer : The Defiant Ones

1001 films de Schneider : The Defiant Ones
La chaîne


Film américain réalisé en 1958 par Stanley Kramer
Avec Sidney Poitier, Tony Curtis, Theodore Bikel, Charles McGraw, Lon Chaney Jr., Cara Williams

Film à grosse morale sur les relations interraciales. Avec nos yeux d'aujourd'hui, pas mal naïf. Mais on est en 1958 et les manifestations pour les droits civiques des Noirs n'en sont qu'à leurs balbutiements. Dans ce contexte, ce film est courageux ; imposant une vision progressiste des rapports interraciaux que la société de l'époque n'était certainement pas prête à voir. En tout cas, pas encore prête pour accorder l'Oscar du meilleur acteur à Sidney Poitier qui était en nomination. Par ailleurs, l'Europe était prête : ours d'argent au Festival de Berlin.

Cara Williams, en fermière abandonnée par son mari, vivant seule dans une ferme, avec son look de vamp et son comportement de séductrice, est un  personnage totalement hors-contexte. Certainement, une commande des producteurs.

Une source certaine d'inspiration pour le film de Norman Jewison In the Heat of the Night, tourné neuf ans plus tard. Un noir et un blanc liés involontairement par un même objectif. Dans un film, c'est une chaîne dans l'autre, c'est une enquête. À la fin des deux films, les deux personnages ont développé un lien affectif certain.

Cette question des relations dramatiques entre les Noirs et les Blancs du sud américain n'avait aucun écho dans ma ville de Québec des années 50 et 60. Je ne me souviens pas d'avoir vu un seul Noir dans le quartier de mon enfance. Limoilou était uniformément composé de Blancs francophones catholiques. Quelques Anglais y habitaient mais complètement intégrés. Ma parenté maternelle d'origine italienne s'était totalement intégrée au point que l'italien n'était jamais parlé à la maison. À cette époque, il y avait moins de 1000 Italiens à Québec et une seule épicerie digne de ce nom, sur la rue St-Jean. Par ailleurs, mes cousins de Montréal, habitant la Petite Italie, ont tous appris l'italien en plus de l'anglais, Montréal des années 50 oblige.

La question noire ne se posait pas non plus à Montréal. Il y avait bien une communauté noire anglophone dans le quartier St-Henri mais, pas de conflits majeurs avec la communauté blanche de ce quartier.

Montréal était si loin des conflits raciaux américains que le club de baseball les Royaux de Montréal furent choisis par les Dodgers de Los Angeles (alors Brooklyn) pour y intégrer le  premier Noir dans le baseball professionnel nord- américain : Jackie Robinson.


Jackie Robinson a joué une année pour les Royaux de Montréal en 1946 avant d'être transféré aux Dodgers de Brooklyn, devenant ainsi le premier joueur noir à franchir la barrière raciale dans les ligues majeures américaines.

Oscars 1959. Scénario et caméra
Berlin 1958. Ours d'argent à Sidney Poitier

Visionné, la première fois, le 5 mai 1990 à la télévision à Montréal
Mon 288ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneid
er.

Mis à jour le 7 juin 2023

09 janvier 2023

287. Scorsese : Raging Bull

1001 films de Schneider : Raging Bull
Comme un taureau sauvage


Film américain réalisé en 1980 par Martin Scorsese
Avec Robert de Niro, Cathy Moriarty, Joe Pesci, Frank Vincent, Nicholas Colasanto

Un film que ne voulait pas faire Scorsese mais c'était sans compter l'entêtement de Robert de Niro qui avait été emballé par la lecture de la biographie de Jake LaMotta pendant le tournage du Parrain II. Une rencontre était dessinée pour ces trois fils d'immigrants italiens.

La séquence du générique, en noir et blanc, où l'on voit De Niro sur un ring, seul, bougeant sur la musique de l'Intermezzo de Cavaliera Rusticana de Pietro Mascagni va droit au cœur. La table est mise pour un parcours émotionnel très chaotique.

Ce qui m'a vraiment déconcerté lors du premier visionnement, c'était à quel point, la boxe, n'était pas le sujet principal de ce film. Bon, c'est vrai qu'on a notre content de boucherie sur le ring quoiqu'on en avait eu déjà assez avec les Rocky I et II. Mais, la boxe, finalement, n'est qu'un à-côté. Si on devait faire un film sur un grand boxeur de cette époque, c'est Sugar Ray Robinson qui en serait le héros, pas Jake LaMotta qui fut défait cinq fois sur six par Robinson.

En fait, c'est un film sur une personnalité auto-destructrice dont la jalousie amoureuse va tout détruire sur son passage. Deux heures à essayer de trouver un aspect sympathique à ce gars. : impossible.

La dernière partie du film, dans laquelle LaMotta fait du stand-up comique, me rappelle par son atmosphère glauque, peuplé de losers, les prestations de Dustin Hoffman dans le film Lenny, film biographique sur Lenny Bruce, un autre grand perdant.

Premier rôle de Cathy Moriarty qui a 20 ans. Celle qu'on surnomma, plus tard, la Bronx Girl joue le rôle de la femme de LaMotta, surnommé le Bronx Bull. 

Le vieux LaMotta : 20kg de plus pour De Niro qui, d'après Pauline Kael, ressemble à une marionnette boursoufflée. Je crois que ce qui est boursoufflé c'est le commentaire de Kael.

Oscars 1981. Deux statuettes : acteur à Robert de Niro et montage
Cahiers du Cinéma. Dans la liste des dix meilleurs films de l'année 1981

Visionné, la première fois, le 28 avril 1990 à la télévision, à Montréal
Mon 287ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider.
Mis à jour le 6 juin 2023