19 mars 2008

79. Porter : The Great Train Robbery

1001 films de Schneider  : The Great Train Robbery
Le Vol du Grand Rapide



Film américain réalisé en 1903 par Edwin S. Porter
Avec Gilbert "Broncho Billy" Anderson, George Barnes

Le premier western de l'histoire du cinéma.
Un western d'une durée de seulement 12 minutes. Mais on y retrouve déjà les éléments du langage filmique du western : ambiance de saloon, attaque de train, poursuite à cheval, l'utilisation intempestive du "six-coups", la gare et son télégraphe, les bons qui ont finalement raison des méchants.

Scène hilarante : au saloon les habitués font danser un nouvel arrivant en lui faisant sauter les pieds à coup de revolver; un futur classique.

On se demande si les spectateurs présents lors des premières projections étaient vraiment conscients qu'il s'agissait d'une fiction et non pas d'actualités actés comme on procédait souvent à cette époque des débuts du cinéma. D'autant plus que les attaques de train par des gangs de bandits étaient monnaie courante à cette époque pendant laquelle sévissait régulièrement le célèbre duo Butch Cassidy et de Sundance Kid avant leur départ pour l'Argentine en 1901. À leur sujet, voir le grand western de Sam Peckinpah Butch Cassidy and the Sundance Kid.

Naissance de la première star du western : Gilbert Anderson qu'on surnommera Broncho Billy, nom du cowboy qu'il personnifia dans la saga des Broncho Billy qui s'étendit tout au long des années 1910. Un homme de cinéma polyvalent et une production titanesque. Voyez plutôt : il a écrit 237 scénarios, il a produit 245 films, il en a réalisé 384 et il a joué dans 356 films; tout ça en moins de 20 ans.

Et pourtant qui retient-on comme le prototype du cowboy du cinéma muet ? La grosse moustache ci-dessous qui n'a joué que dans 11 films : George Barnes


Ce plan ne fait pas partie du déroulement du film. Il était suggéré par la compagnie Edison de présenter ce plan, soit au début, soit à la fin du film. Quand on pense que les gens avaient encore peur lorsque, à l'écran, un train entrait en gare, on peut supposer que plusieurs ont dû faire dans leur froc lorsque La Moustache s'est mis à leur tirer dessus.

Lecture cinéphilique
Le Dictionnaire Truffaut sous la direction d'Antoine de Baecque et d'Arnaud Guigue. Publié en 2004. Tout Truffaut en pièces détachées; plus de 300 entrées. Pour inconditionnel de Truffaut seulement. Dans la lettre "B" l'article intitulé "Bonnie and Clyde". On y apprend, horreur, que Truffaut a décliné l'invitation de producteurs américains pour réaliser ce film. Sa connaissance insuffisante de l'anglais a été la raison invoquée. On peut rêver sur ce qu'aurait été la carrière de Truffaut après une telle production.
" Dites, François, Faye Dunaway, vous ne vous êtes pas mordu les doigts de ne pas l'avoir dirigée? Faye Dunaway, les plus belles jambes du cinéma américain - du cinéma tout court, oui. " (Éric Neuhoff). Pour les sceptiques, voir Dunaway dans Barfly de Barbet Schroeder.

Visionné, la première fois, le 20 juillet 1971 à la cinémathèque de l'Université Laval à Québec.
J'ai vu le premier western de l'histoire du cinéma à la cinémathèque de l'Université Laval. Qu'est-ce que je foutais là, seul, enfermé dans un local mal aéré et surchauffé, alors qu'il faisait un temps splendide sur Québec en ce milieu d'été de 1971 ? Je ne me souvenais pas avoir été si malade de cinéma à cette époque.
Mon 79ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 21 janvier 2023