Film français réalisé en 1939 par Jean Renoir
Avec Marcel Dalio, Nora Grégor, Roland Toutain, Jean Renoir, Mila Parély, Julien Carette, Gaston Modot, Paulette Dubost.
Inspiré des Caprices de Marianne d'Alfred de Musset et du Mariage de Figaro de Beaumarchais.
Jean Renoir résume bien l'esprit du film dans cette phrase : ''C'est un monde où les gens dansent au bord d'un précipice, sans même le voir.'' On est à la veille du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, le tournage ayant commencé en février 1939.
En ouverture, un beau reportage d'époque sur l'arrivée fictive d'un vol transatlantique en solo.
Un bel atelier sur le marivaudage. On pense souvent à Sourires d'une nuit d'été de Bergman. Un bel atelier aussi sur la décadence de la bourgeoisie et de l'aristocratie.
L'antisémitisme de la bourgeoisie française traverse le film de manière sous-jacente. Quand on parle de Rosenthal, tous s'entendent autour de la table sur sa dépréciation. C'était de bon ton, à l'époque, pour une partie de la population de considérer les Juifs comme des étrangers de l'intérieur.
Le film a été jugé anti-français par la droite et il fut interdit sous Vichy.
La partie de chasse est intolérable à voir, avec nos valeurs d'aujourd'hui.
La profondeur de champ est l'outil privilégié de Renoir pour illustrer les chassés-croisés des bourgeois et des domestiques. L'utilisation de la profondeur de champ frôle la perfection.
Descendu en flammes par la critique officielle lors de sa sortie, il devint, après-guerre, grâce aux cinéphiles, l'un des plus grands films de l'histoire du cinéma. Pour les membres des Cahiers du cinéma, La règle du jeu marque, à l'instar de Citizen Kane, la naissance du cinéma moderne.
Ce qu'on ne trouve nulle part sauf dans le Dictionnaire du cinéma de Jacques Lourcelles : Renoir a beaucoup emprunté au scénario d'un film d'Yves Mirande, Sept hommes... une femme.
Est-ce que c'est par snobisme de cinéphiles que nous retrouvons régulièrement ce film comme l'un des dix meilleurs films de l'histoire du cinéma? Pour ma part, il fait partie des 1000 meilleurs films mais certainement pas des 10 meilleurs.
Est-ce utile de savoir que Coco Chanel a dessiné les costumes et qu'Henri Cartier-Bresson était un assistant à la réalisation?
Visionné, la première fois, le 8 mars 2007 sur DVD à Montréal.
Mon 442ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider.
Mon 442ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider.