08 mars 2023

296. Vigo : L'Atalante

1001 films de Schneider : L'Atalante

Film français réalisé en 1934 par Jean Vigo
Avec Dita Parlo (Juliette), Michel Simon, (le père Jules), Jean Dasté
À la photo, Boris Kaufman, le frère de Dziga Vertov.
Scénario de Jean Guinée, de son vrai nom Roger de Guichen, l'auteur d'un seul livre, L'Atalante, du nom de la frégate sur laquelle un de ses ancêtres a traversé l'Atlantique pour se joindre aux troupes de Lafayette dans la guerre d'indépendance américaine.

L'Atalante ou Les amants de la Seine (titre que j'ai piqué ailleurs). L'autre titre, Le chaland qui passe, est une chanson de Lys Gauty qu'on intègre à la partition de Maurice Jaubert.

L'Atalante, l'unique long métrage de Jean Vigo mort à 29 ans, un mois avant sa distribution en salle. Son moyen métrage, Zéro de conduite, le classait déjà parmi les meilleurs réalisateurs de son époque. Vigo, 25 ans auparavant, préfigure la Nouvelle Vague.

L'Atalante, c'est d'abord une merveille esthétique. Oublions l'histoire (simple) et les dialogues (peu intéressants), tout Atalante est d'abord dans le traitement de l'image. Beaucoup de prises de vue inédites, par exemple des acteurs qui entrent carrément dans la caméra, des contreplongées vertigineuses. Mais surtout des images inoubliables comme celle de Juliette, marchant sur la péniche, tel un fantôme.


Une femme, deux hommes, dix chats, une péniche et une histoire d'amour.

Une histoire d'amour simple : on se marie, la femme s'ennuie, la femme fugue puis l'on se retrouve dans une belle scène d'amour. 

Mais entre les deux amoureux, il y a le père Jules, interprété par l'immense Michel Simon. Un personnage comme un chien dans un jeu de quilles. D'où vient cet énergumène qui casse toutes les conventions ? Sa cabine, à bord de la péniche, un vrai capharnaüm, est une porte ouverte sur le monde. Un monde que le père Jules fait miroiter à Juliette qui en sort toute chamboulée. Quitter la péniche et courir Paris deviennent alors une nécessité pour Juliette jusqu'à ce que le père Jules la trouve et la ramène à la péniche afin de reprendre l'histoire d'amour où elle l'avait laissée.

Critique. Cahiers du Cinéma. Aout 1955. Numéro 50. La mort de Jean Vigo par P.E. Sales Gomes
Les 300 premiers numéros des Cahiers du Cinéma sur Archive.org

Lecture cinéphilique
Jean Vigo. Un cinéma singulier par Pierre Lherminier
La première moitié de cet essai est consacrée à la vie très courte (34 ans) du père de Jean Vigo (vie très courte aussi, 29 ans) : Eugène Bonaventure Vigo mieux connu sous son d'anarchiste, Miguel Almereyda. Et surtout, ne continuez pas à propager l'idée qu'il a choisi ce nom parce que c'était l'anagramme de Y a la merde ! Il n'en fut rien. 
La deuxième moitié : biographie et description de la réalisation des 4 œuvres de Vigo : À propos de Nice (CM), La natation par Jean Taris (CM), Zéro de conduite (MM) et L'Atalante (LM).

Auto-édition du premier tome (films 1 à 100) du Parcours d'un cinéphile.

Visionné, la première fois, le 7 janvier 1992 à la télévision à Montréal.
Mon 296ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 8 juin 2023