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À gauche la Mort, à droite le chevalier. En haut, la fameuse danse de la mort qui clôture le film |
Titre français : Le Septième sceau
Au 73ème rang de la liste des films de They Shoot Pictures...
Film suédois réalisé en 1957 par Ingmar Bergman
Avec Max von Sydow (Antonius Block, le chevalier), Gunnar Björnstrand (l'écuyer), Nils Poppe (Joseph), Bibi Andersson (Marie), Bengt Ekerot (la Mort), Gunnel Lindblom (la muette)
C'est la cinquième fois que je vois ce film. Sur le dvd de Criterion, il y avait la possibilité de visionner le film tout en écoutant le commentaire de Peter Cowie, un des grands exégètes de Bergman. Il s'est avéré rapidement que ce fut impossible malgré l'intérêt du commentaire. On ne peut tout simplement pas altérer une telle œuvre en bavardant par-dessus la trame sonore.
Le Septième sceau est un film métaphysique dont la quête de Dieu est le thème principal. Antonius Block, après avoir parcouru des milliers de kilomètres jusqu'en Terre Sainte pour aller libérer les Lieux Saints de la présence musulmane, revient de la Croisade sans avoir trouvé Dieu.
La peste noire aussi appelée la mort noire qui ravage son pays à son retour vient confirmer cette absence. On pense à l'aphorisme "Dieu est mort à Auschwitz". En fait, Dieu est mort souvent au cours de sa carrière de chef suprême. Ici, au 14ème siècle, la peste qui exterminera le tiers de la population européenne, est une autre preuve de l'absence de Dieu.
Sachant inéluctable sa rencontre avec la Mort qui l'attend à la fin de la partie d'échecs (voir affiche), Antonius Block cherche désespérément la présence divine dans le regard de la jeune fille en train d'être immolée sur le bûcher à cause de ses rapports avec le vilain. Si on peut voir Dieu, se dit-il, c'est certainement dans les yeux d'une personne qui est en train de mourir. Mais son écuyer est implacable avec sa phrase assassine. "Regarde bien dans ses yeux dit-il à son maître. Elle ne voit rien, sauf le vide."
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Le chevalier : Je ne vois rien sauf de la terreur |
Ce film, c'est un vrai festival de plans et de séquences dramatiques qui sont, en soi, des chefs-d'œuvre : l'apparition de la Mort, le visage décomposé par la peste d'un moine assis sur la grève, le défilé des pénitents, la sorcière que l'on mène au bûcher - sa crémation, la danse de la mort, etc.
Dans cet immense théâtre de noirceur et de mort, une fleur s'ébat au soleil sous la forme d'un couple de saltimbanques, Marie (la lumineuse Bibi Andersson) et Joseph. Avec leur nourrisson, comment ne pas y voir la Sainte Famille ? Ils surnagent au-dessus de cet enfer et nous annoncent que le pire n'est pas toujours certain : la peste s'épuisera et la population européenne se remettra à croître de nouveau.
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La "Sainte famille" avec le chevalier |
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Un très beau chiaroscuro. Gunnel Lindblom - la muette Gunnar Fischer à la caméra |
Les 300 premiers Cahiers du Cinéma sur Archive.org
Cannes 1957: Prix spécial du jury au réalisateur
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Visionné, la première fois, le 6 novembre 1988 au cinéma Saint-André-des-Arts à Paris.
Dans un des hauts lieux de la cinéphilie française, en cet automne 1988, il y eut une rétrospective de l’œuvre de Bergman. En deux mois, j'y vis 15 films de Bergman.
Je viens de lire dans Cocktail de saison d'Éric Neuhoff que cet écrivain qui m'avait tellement touché par son Lettre ouverte à François Truffaut, était lui aussi dans cette même salle à la poursuite de l'œuvre de Bergman en V.O. (22 janvier 2023)
Mon 240ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
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Mis à jour le 5 janvier 2023