05 avril 2012

220. Stone : Platoon

1001 films de Schneider : Platoon


Film américain réalisé en 1986 par Oliver Stone
Avec Charlie Sheen, Tom Berenger (une gueule inoubliable dans ce film), Willem Dafoe, Forest Whitaker, Kevin Dillon, un jeune Johnny Depp,

Inspiré de l'histoire personnelle d'Oliver Stone qui quitta ses études à l'université Yale pour s'enrôler volontairement pour le Vietnam. Par contre, le scénario est une pure invention.

Un film sur la guerre du point de vue de Private Joe. Pas d'analyse politique, pas d'élaboration de grandes stratégies, pas de relations publiques même pas de beaux scénarios de combat : juste une bande de soldats accrochés à leur fusil comme dernier rempart contre la terreur d'un environnement - jungle et Vietnamiens - complètement inconnu.

Nous sommes en septembre 1967, la patrouille Bravo, dont fait partie Oliver Stone, est en train de perdre son âme dans cette guerre absurde et moi, du même âge que Stone, pendant ce temps, je me pavane sur le campus de l'Université Laval, à Québec, avec mes bottes de cuir et mon béret, me prenant pour Che Guevara qui, incidemment, allait mourir le mois suivant - tout ça pour dire qu'à 150 km au sud de Québec, les jeunes de mon âge étaient conscrits et risquaient leur peau au Vietnam ou le déshonneur s'ils en revenaient vivants, alors que nous, les jeunes du même âge, on se la coulait douce en jouant au révolutionnaire de salon.

Soldat Oliver Stone, 21 ans, au Vietnam, en septembre 1967

Une scène célèbre du film : celle du soldat qui enflamme une habitation vietnamienne à l'aide d'un Zippo.

Scène rappelant une action qui s'est réellement passée à Cam Ne le 3 août 1965 et qui est un des faits les plus destructeurs de l'image de cette guerre auprès des Américains

Courtesy of NYMAG.com
Courtesy of NYMAG.com
On August 3, 1965 Morley Safer joined a group of American Marines on an excursion to a small village called Cam Ne. At Cam Ne, the Marines took to destroying everything in the village, literally setting fire to the dwellings with Zippo lighters. His report had one of the most significant impacts on American public image of the war in Vietnam. What Safer did was to follow along as a mere observer with a group of men who were literally trained to search and destroy. What he managed to capture on film and write had no bias, it simply showed what American soldiers were doing in Vietnam.
Je vieillis : des scènes comme celle du commando qui terrorise un village de vieillards et d'enfants me font mal au ventre. Il me semble que je supportais plus facilement cela au temps de ma jeunesse.

Musique du film  : Samuel Barber, adagio opus11 (extrait de 18 sec.)- encore le truc de mettre une musique classique douce et lancinante sur des images de violence. Le contraste amplifie l'expérience émotionnelle. J'aime bien me faire avoir par ce truc.

Willem Dafoe : par ses rôles de figure christique  ou de psychopathe déjanté, il est un peu l'équivalent américain de Klaus Kinski.

Critique. Cahiers du Cinéma. Avril 1987. Numéro 394. La planète guerre par Charles Tesson.

Oscars 1987. Quatre statuettes : le film, la réalisation, le montage et le son
Berlin 1987.  Ours d'argent pour la réalisation

Visionné, la première fois, le 12 avril 1987 au Cinéma Desjardins à Montréal
Mon 220ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 25 mars 2023