12 avril 2010

168. De Sica : Le voleur de bicyclette

1001 films de Schneider : Le voleur de bicyclette
Titre français erroné.
Ladri di biciclette se traduit par Voleurs de bicyclettes
Erreur de traduction et détournement de la signification du film. Le vol de bicyclettes est une entreprise (voleur, complices, recycleur, marché, etc.) qui souligne la détresse économique de l'Italie d'après-guerre.
En anglais, on a compris : Bicycle Thieves.


Film italien réalisé en 1948 par Vittorio De Sica
Avec Lamberto Maggiorani, Enzo Staiola, Lianella Carell et Sergio Leone en séminariste.

Quand j'avais 8-10 ans, il m'arrivait souvent de partir en auto avec mon père qui était, alors, voyageur de commerce. On allait parcourir la campagne québécoise où il s'arrêtait dans des presbytères pour essayer de vendre aux curés des statues de plâtre fabriquées dans l'atelier - on disait "la shop" - de mon grand-père italien à Québec. (C'était avant le concile de Vatican II qui a, entre autres choses, sorti les statues des églises ce qui amena rapidement la faillite de l'entreprise de mon aïeul.) Des journées à circuler sur des petites routes de campagne dans le silence mais dans une touchante connivence.

Quand j'ai vu Le voleur de bicyclette, une vingtaine d'années plus tard, ce qui m'a le plus ému c'est la relation père-fils - dans la complicité et le silence, tout ce dimanche passé ensemble à rechercher la bicyclette volée. Un écho de ce temps enfoui au fond de ma mémoire sensorielle.

Le néo-réalisme italien à son meilleur. Ce que j'entends de cette école, c'est que l'histoire, souvent ténue, peu importante, n'est qu'un prétexte pour illustrer la société italienne, plus particulièrement les milieux défavorisés de l'après-guerre.

Le film de De Sica dont l'histoire repose sur la poursuite d'un évasif voleur de bicyclettes est, en fait, un prétexte pour montrer différents quartiers de Rome et leurs habitants sous forme de tableaux successifs, chacun illustrant un pan de la difficulté de vivre dans l'immédiat après-guerre : le mont-de-piété et ses étages de draps en consigne, le marché de pièces de bicyclette, les itinérants attirés à l'église sous une vague promesse d'y être nourris, la diseuse de bonne aventure, dernier recours contre la misère.

C'est en posant une immense affiche de Rita Hayworth annonçant Gilda de Charles Vidor que l'ouvrier se fait voler son vélo Fidès 1935.

La fin dans le style Modern Times de Chaplin mais sans l'espoir.

Oscars 1950 : Meilleur film étranger

Visionné, la première fois, le 30 mars 1980 à la télévision à St-Antoine-sur-Richelieu.
Le sous-sol de ma maison au bord de la rivière Richelieu est inondé, à cette date-là, par le débordement de la rivière causé par une embâcle formée en aval.
Mon 168ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 8 mars 2023