20 janvier 2009

116. Schaffner : Papillon

1001 films de Schneider : Papillon


Film américain réalisé en 1973 par Franklin J. Schaffner
Avec Steve McQueen et Dustin Hoffman

Que de belles choses dans ce film.
Une histoire d'amitié, d'amour (?) entre deux hommes (Papillon et Dega) qui se développe sur une période de 14 ans.

Une superbe balade en voilier dans une des plus belles mers du monde (les Caraïbes)

Des lépreux avec le cœur sur la main-à-prendre-avec-des-pincettes.

Une île tropicale (l'île du Diable) à la végétation luxuriante, comme prison.
Bon, d'accord, quelques gardiens de prison assez chiants viennent régulièrement ruiner le party mais ils sont les entubés de l'affaire. À la fin, Papillon s'échappe et Dega coule des jours heureux dans sa maison, au cœur d'un des plus beaux paysages maritimes qui soient.

J'aime bien cette phrase de Roger Ebert qui résume mon point de vue sur ce film : "When Steve McQueen finally escapes from Devil's Island we're happy more for ourselves than for him : Finally we can leave, too." Il est vrai qu'il est tentant, quelquefois, aux dépends de l'objectivité, de céder aux fleurs de la rhétorique; le grand spécialiste en la matière étant le réputé chroniqueur du quotidien La Presse, Pierre Foglia. On n'est pas toujours d'accord avec ce qu'il affirme mais on (disons, je) s'amuse toujours de la façon péremptoire dont il le dit.

Le roman Papillon d'Henri Charrière est la source à partir de laquelle Dalton Trumbo et Lorenzo Semple Jr. ont élaboré le scénario du film.

Henri "Papillon" Charrière fut expédié au pénitencier de St-Laurent en Guyane française en 1931. Après plusieurs tentatives, il réussit à s'en évader en 1941.

Mais, dès la sortie du livre en 1969, l'aspect autobiographique a été contesté. Le véritable Papillon s'appellerait Charles Brunier, né le 31 mai 1901 (décédé en 2007 à l'âge de 105 ans !). Henri Charrière aurait amalgamé dans son roman plusieurs épisodes d'évasion de différents prisonniers dont les siennes mais le personnage principal serait ce Charles Brunier.


Hutte d'Alfred Dreyfus à l'île du Diable. Il y séjournera de 1895 à 1899

Ayez une pensée pour Dalton Trumbo, un des dix d'Hollywood, qui fut banni du cinéma pendant 13 années suite à son refus de témoigner "correctement" à la House Committee on Un-American Activities. À la première occasion, visionnez le seul film qu'il réalisa, Johnny Got His Gun, le film le plus anti-guerre qu'il m'ait été donné de voir (frissons garantis).

Lecture cinéphilique en cours
Godard et la société française des années 1960 par Jean-Pierre Esquenazi.
Livre "savant" qui aborde les 15 films que Godard a tourné entre 1959 (À bout de souffle) et 1968 (Week-end) à partir d'une grille d'analyse à 4 entrées :
1. L'espace social dans lequel évolue l'auteur de films
2. Les ressources disponibles pour la production du film
3. Le dessein du cinéaste, son projet.
4. L'interprétation du film par les différents publics : critiques et spectateurs.

Les habitués de ce site doivent se demander ce qui me prend tout à coup de m'intéresser à Godard, lui que j'ai toujours aimé détester.

Premièrement, peut-être pour me conformer à l'adage qu'un de mes amis répétaient souvent : "What you hate is what you need" (Je cherche toujours l'origine de cet adage. Si vous le trouvez, faites-moi signe).

Deuxièmement, les années 1960 c'est la plus formidable décennie du 20ème siècle en plus d'être celle de mes 20 ans.

Troisièmement, par le premier chapitre qui me séduit par sa critique de l'idéologie anti-américaine de l'intelligentsia française qui ronronne depuis 80 ans. On pense souvent que cet anti-américanisme est apparu à l'époque de la guerre froide mais, déjà, en 1931, un des plus grands philosophes français de ce siècle, Robert Aron, publiait, Le Cancer Américain.

Visionné, la première fois, en 1975 au cinéma à Montréal
Mon 116ème film visionné des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 31 janvier 2023