14 août 2008

96. Coppola : The Godfather

1001 films de Schneider : The Godfather
Le Parrain




Film américain réalisé en 1972 par Francis Ford Coppola
Avec Marlon Brando, Al Pacino, James Caan, Richard S. Castellano, Robert Duvall, Richard Conte, Diane Keaton, Talia Shire, Sterling Hayden, John Cazale, Simonetta Stefanelli et Sofia Coppola sur les fonts baptismaux.

Pour moi, si The Godfather est un film si marquant et s'il mérite d'être en haut des palmarès c'est qu'il s'inscrit dans une trilogie dont l'élément majeur est le deuxième film de la saga.

Le premier volet de la trilogie souffre d'un déficit majeur de crédibilité. Les maffiosi au grand coeur dont les seules victimes sont d'autres maffiosi, jamais de civils, et qui refusent d'entrer dans le marché lucratif de la drogue parce que ça pourrait être néfaste pour les familles (et le jeu, et la prostitution, et le racket de la protection ce sont des passe-temps pour fillettes?) et pour qui la famille passe avant tout, c'est pas très crédible; ça me fait penser à la chanson insupportable d'Aznavour La Mamma. 

Je n'avais pas très aimé ce film à l'époque. Je l'aime beaucoup plus aujourd'hui parce que je m'arrête moins à la crédibilité du scénario et m'attache plus au jeu des comédiens (qu'est-ce que j'adore ce Marlon Brando!) et que je sais que le Parrain II va suivre et me plonger dans une histoire qui est imbriquée dans celle des États-Unis : sénateurs véreux, complot menant à l'assassinat de Kennedy, la chute de Batista et l'arrivée des "barbudos" à La Havane, la commission sur le crime organisé dirigée par Robert Kennedy avec en prime la naissance d'un maffioso, Vito Corleone, au cœur de Little Italy de New York au début du vingtième siècle.

"I Believe in America"
Vous rappelez-vous de la première séquence du film qui commence par cette phrase prononcée par Amerigo (c'est pas une blague) Bonasera, le directeur funéraire, que nous ne verrons plus que pendant 10 autres secondes dans la suite de la saga. Un des "zoom out" les plus déroutants de l'histoire du cinéma.
À qui parle Bonasera?

Aberration sur IMDB, The Sawshank Redemption (1er) dépasse The Godfather (2ème) au sommet des 250 meilleurs films.

Autre aberration, aucune critique du film dans les Cahiers du Cinéma. C'est qu'ils étaient dans leur période maoïste. Pour eux, à cette époque, pas de cinéma hors Godard, Straub et Eisenstein. Un grande période désertique pour nous, pauvres abonnés.

L'art de passer à côté d'un chef-d'œuvre. Jean-Louis Bory, critique de cinéma au Nouvel Observateur, intitule sa chronique du 16 octobre 1972, à propos du Parrain : Trois heures de sauce tomate. Le reste de la chronique est à l'avenant.

Oscars 1973. Trois statuettes : Film, acteur à Marlon Brando, scénario

Visionné, la première fois, en février 1973, au cinéma à Mexico
En regardant Beijing lors des Jeux olympiques d'été de 2008, j'ai l'impression de me retrouver à Mexico à l'hiver de 1973. Pollution de l'air extrême. Je reconnais bien ce smog qui bouche l'horizon à moins de 3 rues et qui oblitère le Soleil pendant des semaines. Mexico se trouve sur un haut plateau à 2250 mètres d'altitude entouré de hauts sommets. Pendant l'hiver, saison sèche, l'air reste prisonnier dans ce bassin où habitent 30 millions d'habitants et circulent 5 millions de véhicules : un désastre environnemental.
De novembre à mai, j'ai habité dans un petit hôtel au cœur de Mexico. C'était mon camp de base entre les multiples tournées que je faisais en jeep pour aller visiter les petits villages où résidaient les participants du programme Jeunesse Canada Monde dont j'étais le coordonnateur.
Je crois que je n'ai pas vu cinq films pendant toute cette période.
Mon 96ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 24 janvier 2023