11 janvier 2008

67. Truffaut : Tirez sur le pianiste

1001 films de Schneider : Tirez sur le pianiste


Film français réalisé en 1960 par François Truffaut
Avec Charles Aznavour, Marie Dubois, Nicole Berger, Michèle Mercier, Albert Rémy

" J'ai horreur des films de gangsters. Je les déteste. Je déteste Lino Ventura. " François Truffaut, dans une interview donnée en 1965 à Jean-Pierre Chartier, dans le cadre de l'émission Cinéastes de notre tempsPourtant, après avoir vu 1500 films américains, il sent qu'il doit payer sa dette à ce cinéma, d'où son pari de faire un pastiche de film noir.

Dans ce film, Truffaut mélange tous les genres (film de gangster, comédie, drame sentimental) au risque de perdre le spectateur en cours de route si celui-ci tient absolument à s'investir dans ce faux-film de gangsters. En effet, comment prendre au sérieux ces gangsters qui, au cours d'un enlèvement, s'amusent avec les otages à discuter des relations hommes-femmes, au point de susciter un éclat de rire général au sein de cette improbable petite bande.

Après le génial Les Quatre cents coups, ce film (le 2ème long métrage de Truffaut) fut un dur coup à avaler pour les amateurs de Truffaut. On ne savait plus où donner de la critique. Heureusement, Jules et Jim, un an plus tard, allait refaire l'unanimité.

Mis à part l'intérêt suscité par l'exercice-hommage au film noir américain, je n'avais pas et je n'ai toujours pas trouvé beaucoup d'intérêt dans ce film qui m'apparaît plutôt comme un exercice de style.


Pendant le tournage, Truffaut, Aznavour et Marie Dubois

Charles Aznavour, en pianiste timide, joue le rôle de sa vie. Ça n'a rien à voir avec le film mais on a l'impression qu'il porte sur ses épaules tout le drame du pauvre immigrant de la chanson de Bob Dylan I Pity the Poor Immigrant, tiré de l'album John Wesley Harding.

Marie Dubois, dans le premier rôle de sa vie, crève l'écran.

Nicole Berger (la femme du pianiste du film, suicidée), étoile filante du cinéma, meurt dans un accident d'auto en 1967, à l'âge de 32 ans.

Chanson entendue à la radio pendant le trajet du pianiste (Aznavour) et de la serveuse Léna (Marie Dubois) vers la ferme enneigée dans les Alpes : Dialogue d'amoureux de Félix Leclerc, interprétée par celui-ci et Lucienne Vernay. Je suis surpris d'avoir complètement oublié cette séquence lors de mon visionnement d'alors. Truffaut empruntant un élément de la culture québécoise; j'aurais dû être bouleversé.

Une découverte tardive. Je ne connaissais pas Boby Lapointe. Méchant numéro, ce type. Aznavour au piano et Boby Lapointe qui chante Framboise : " Avanie et Framboise sont les mamelles du destin. "

Critique. Cahiers du Cinéma. Janvier 1961. Numéro 115. L'Âme du canon par Pierre Kast.
Les 300 premiers numéros des Cahiers du Cinéma sur Archive.org

Cahiers du Cinéma : Dans la liste des 10 meilleurs films de l'année 1960.

Visionné, la première fois, le 9 juin 1970 à la télévision à Québec
En juin 1970, une bombe éclate dans la société québécoise : la sortie de Deux femmes en or de Claude Fournier, le plus célèbre film érotique québécois. La ménagère de banlieue (Brossard près de Montréal) dans tous ses états intimes. Un navet sur le plan cinématographique mais un film qui a jeté à terre les derniers remparts de la pudibonderie de la société québécoise d'antan.
Film de cul-te, évidemment.
Mon 67ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 23 janvier 2023