24 mai 2007

36. Godard : Week-end

1001 films de Schneider : Week-end


Film français réalisé en 1967 par Jean-Luc Godard
Avec Mireille Darc, Jean Yanne, Valérie Lagrange, Jean-Pierre Kalfo

Jean Yanne : "Ça fait chier ce film, on tombe que sur des malades".

Il est un peu injuste de revoir ce film 40 ans après sa sortie. On ne peut faire l'impasse sur tous les tics (et ils sont nombreux) du cinéma dit d'avant-garde. On n'est plus dans la Nouvelle vague française mais dans ce qu'on pourrait appeler le déconstructivisme : rappeler constamment au spectateur qu'il n'est pas dans la vraie vie mais dans une construction artistique de la réalité. La citation du début illustrant cette école qui devint une mode que l'on retrouva chez la plupart des cinéastes en herbe de cette époque.

Godard, comme pour enfoncer le clou du déconstructivisme, disait qu'il ne fallait pas être horrifié par la quantité phénoménale de sang que l'on retrouve tout au long du film parce que tout ça en fait n'était que de la peinture rouge.

La littérature autour de ce film est abondante. En y jetant un coup d'œil, on se rend compte que chaque analyste propose une grille de lecture différente. On essaie de nous dire ce que Godard veut dire. Les deux articles du numéro 199 des Cahiers du Cinéma sont typiques de cette approche. Le premier auteur, Jacques Aumont, nous avertit d'emblée de ne pas nous laisser induire en erreur par des interprétations auxquelles il n'adhère pas puis il nous amène dans son pèlerinage au pays de Godard.

Bien humblement, je regarde Godard en évitant de penser Godard. Pour moi, Godard ne veut rien dire dans ses films. Il se fout du message. Il dit, un point c'est tout. Le message est dans la forme.

Une des séquences les plus célèbres de Godard : Un travelling de 300 mètres dévoilant un immense embouteillage causé par une série d'accidents plus sanglants les uns que les autres. La longueur du travelling est telle que le spectateur en vient à délaisser le contenu de l'image au profit de la technique utilisée.

Jean-Pierre Léaud interprète une chanson de Guy Béart, Allô, tu m'entends.

Critique : Cahiers du Cinéma. Mars 1968. Numéro 199. L'Étang moderne par Jacques Aumont.
Les 300 premiers numéros des Cahiers du Cinéma sur Archive.org

Cahiers du Cinéma : Dans la liste des 10 meilleurs films de l'année 1967

Visionné, la première fois, en 1968 au cinéma à Québec
Mon 36ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 13 janvier 2023