04 février 2007

14. Godard : Le Mépris

1001 films de Schneider : Le Mépris


Film français réalisé en 1965 par Jean-Luc Godard
Avec Brigitte Bardot, Michel Piccoli, Jack Palance, Fritz Lang

Des couleurs plein l'écran, Brigitte Bardot, l'île de Capri, une affiche bête à pleurer, est-on vraiment dans un film de Jean-Luc Godard? Pourtant, si.

Godard met le pied dans le cinéma commercial. Une production dix fois plus coûteuse qu'À bout de souffle, tourné 3 ans auparavant. On est loin des budgets falots de la Nouvelle Vague.

Film produit par le tycoon Carlo Ponti, Le Mépris, si on avait écouté Godard, aurait eu Frank Sinatra et Kim Novak, pour acteurs principaux.

Mais, finalement, c'est Brigitte Bardot que Godard finit par convaincre qui jouera le rôle de la femme du scénariste joué par Michel Piccoli.

Notons la présence de Fritz Lang dans le rôle du réalisateur. Cet immense homme de cinéma (46 films réalisés) apparaît pour la première fois à l'écran depuis....1919.

Ce film est empreint de l'atmosphère cinéphilique des Cahiers du cinéma auquel Godard a collaboré pendant une dizaine d'années en tant que critique. Tout au long du film, il y a des indices de la culture cinéphilique de Godard : Chaplin, Griffith, Hawks, Ray, Minnelli et autres idoles de l'équipe des Cahiers. À vous de les trouver?

Deux phrases à méditer autour de son thé vert.
Godard : "Le Mépris prouve en 149 plans que dans le cinéma comme dans la vie, il n'y a rien de secret, rien à élucider, il n'y a qu'à vivre et à filmer."
Dans le générique du début, Godard dit : "Le cinéma, disait André Bazin, substitue à notre regard un monde qui s'accorde à nos désirs. Le Mépris est l'histoire de ce monde."
Ce fut, pour moi, une parenthèse ludique dans mon long cheminement douloureux mais essentiel à travers l'œuvre de Godard.

Dans le film, Godard s'amuse à déguiser B.B. en Anna Karina (voir Vivre sa vie)


















Coquinade érotique et légende cinéphilique : Jean-Luc Godard a eu l'idée de poser sur les fesses de Brigitte Bardot un roman de la Série noire intitulé Entrez sans frapper. Piccoli, trouvant probablement ce geste abusif, a fait retourner le livre pour ne pas que l'on puisse en lire le titre à l'écran. Maintenant, la réalité. Le titre du roman policier de John Godey, publié en 1961, est plutôt Frappez sans entrer. 

Critique. Cahiers du Cinéma. Février 1964. Numéro 152. Ouvert et fermé par Jean Narboni
Les 300 premiers numéros des Cahiers du Cinéma sur Archive.org

Cahiers du Cinéma. Dans la liste des 10 meilleurs films de l'année 1963.

Visionné, la première fois, en 1966 au cinéma à Québec
Mon 14ème film visionné des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 11 janvier 2023