05 mars 2013

249. Preminger : Laura

1001 films de Schneider : Laura


Film américain réalisé en 1944 par Otto Preminger
Avec Dana Andrews, Gene Tierney, Clifton Webb, Vincent Price 

Quand on regarde des films "noirs" des années 1940, surtout les premières fois, on est estomaqué de voir la façon dont les forces de l'ordre dirigent l'enquête. 

Dans Laura, on tombe en bas de sa chaise en entendant l'inspecteur (Andrews) accepté que l'un des suspects (Webb) l'accompagne dans sa démarche d'enquête. 

Comment, non plus, ne pas être sidéré de voir l'enquêteur installé confortablement dans l'appartement de la victime avérée en train de picoler tranquillement son whisky, en fait celui de la victime. 

Et que dire du détective qui trouve l'arme du crime dans l'horloge de l'appartement de la victime et qui décide de la remettre là afin de venir la chercher le lendemain matin. 

Ce film est plein d'incohérences mais comme dit Roger Ebert "That Laura continues to weave a spell -- and it does -- is a tribute to style over sanity."

Dans le même ordre d'idée, ça me rappelle une scène tout aussi absurde (selon nos critères actuels) du film d'Howard Hawks, The Big Sleep, où l'on voit un interpellé assis confortablement, sans menottes, sur le siège avant à côté du policier alors que l’acolyte de ce dernier est sur la banquette arrière.

Premier film important d'Otto Preminger, Laura, malgré ses incohérences policières, est un film envoûtant dont le personnage principal, curieusement, n'est pas cette Laura (si belle Gene Tierney) disparue et ressuscitée, mais le personnage du chroniqueur radiophonique (Clifton Webb), amoureux de Laura ou peut être bien du détective si on décode le film autrement. 

Il est difficile d'oublier la première séquence où l'on voit le chroniqueur sortant de son bain nu en présence du détective, le regard de ce dernier clairement orienté vers le sexe du chroniqueur.

Laura, un film gai ? Probablement.  Remplacez Laura par Laurent et on y est. Ah oui, le producteur Zanuck ne voulait pas voir Clifton Webb dans ce film parce qu'il était reconnu à Hollywood comme appartenant à la communauté homosexuelle.

Le fameux thème de Laura, composé par David Raksin, est devenu un standard que Charlie Parker, Duke Ellington et Frank Sinatra ont interprété tour à tour.

Critique. Cahiers du Cinéma. Juin 1962. Numéro 133. Cinéma fantastique par Jean-André Fieschi
Les 300 premiers numéros des Cahiers du Cinéma sur Archive.org

Oscar 1945. Meilleure photographie

Visionné, la première fois, le 25 décembre 1988 à la télévision à Paris
Mon 249ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 9 avril 2023