21 décembre 2012

242. Bergman : Sourires d'une nuit d'été

1001 films de Schneider : Sourires d'une nuit d'été


Film suédois réalisé en 1955 par Ingmar Bergman
Avec Gunnar Björnstrand, Eva Dahlbeck, Harriet Andersson, Ulla Jacobsson, Bibi Andersson.

Après 16 films, Sourires d'une nuit d'été marque ce que la critique newyorkaise Pauline Kael appelle la fin de sa période "rose".

Le Midsommardagen (la fête de l'été), en Suède, on ne rigole pas avec ça. Tout s'arrête pour 48 heures. Tout service disparaît dans les villes : les bureaux, les magasins, les restaurants et même beaucoup d'hôtels sont fermés. (On était à Söderhamm au nord de Uppsala le 23 juin 2012, un seul hôtel ouvert dans cette ville de 15 000 personnes.) On quitte les villes pour des lieux plus bucoliques. La Saint-Jean, le solstice d'été sont les prétextes utilisés pour ce farniente national.

Voilà Bergman qui, une fois n'est pas coutume, heureusement parce que ce n'est pas là que je le veux, fait dans la comédie légère dans cette transposition libre dans la Suède du début du 20ème siècle de l’œuvre de William Shakespeare, A Midsummer's Night Dream.

C'est un chassé-croisé tragicomique d'individus à la recherche du conjoint idéal dont le dénouement s'effectue durant la nuit du solstice d'été (en Suède le soleil ne se couche pas ce jour-là) qui permettra à chacun de trouver sa chacune.

Où il s'avère qu'entre le ridicule et le sublime en amour il n'y a qu'un pas que nos personnages franchissent allègrement.

Eva Dahlbeck atteint un moment de grâce dans ce film - une présence qui écrase le reste de la distribution. Voici un de ces moments de grâce avec Eva Dahlbeck qui chante Freut euch des Lebens.

Critique. Cahiers du Cinéma. Juillet 1956. Numéro 51. Les Belles avocates par Jean-José Richer.
Les 300 premiers numéros des Cahiers du Cinéma sur Archive.org

Cannes 1956. Prix du "Best Poetic Humor" !!! à Ingmar Bergman. Il l'a appris, chez-lui, en lisant le journal dans la plus petite pièce de la maison.
Cahiers du Cinéma. Dans la liste des 10 meilleurs films de l'année 1956

Visionné, la première fois, le 9 novembre 1988 au cinéma St-André-des-Arts à Paris
Petit moment nostalgique : Avant le film qui est à 18 heures, lecture du journal Le Monde à la Brasserie Lipp sur le boulevard St-Germain.
Mon 242ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 5 avril 2023

10 décembre 2012

241. Ashby : Being There

1001 films de Schneider : Being There
Bienvenue Mister Chance


Film américain réalisé en 1979 par Hal Ashby
Avec Peter Sellers (Chance), Shirley MacLaine, Melvyn Douglas, Jack Warden

Commençons par la fin : quelle bêtise d'avoir mis des bloopers (gaffes) dans la partie des crédits. Carrément, un mépris des spectateurs en plus de bousiller toute la performance de Peter Sellers qui a tout fait pour faire enlever ces scènes... sans succès.

Allez, ça me tente - je ne peux résister : On dirait que les Républicains, depuis cette époque, se sont inspirés de ce film pour aller recruter leur candidat à la présidence.

Après 30 minutes, on se doute bien de la suite. Peu de développement. Après 1 heure, on fait du surplace pour toute l'heure suivante et surtout on n'y croit plus. Le message est trop gros : en politique on est revenu de tout à telle enseigne que, le premier autiste venu, fait figure de génie. Bon, ça valait la peine d'être dit mais ça relève plus de la dissertation de collégiens que d'une analyse réaliste de la vie politique. D'accord c'était une blague - on s'est bien amusé et ça permet à Peter Sellers de jouer dans le plus étonnant rôle de sa carrière quelques mois avant de casser sa pipe.

Un moment étonnant : le final quand monsieur Chance marche sur l'eau. Ça me fait penser à cette phrase d'un ex-premier ministre québécois (s'appliquerait aussi à un ex-président français) constamment contesté par les médias qui disait que les médias le détestaient tellement que s'il marchait sur l'eau on lui reprocherait de ne pas savoir nager.

Vous n'oublierez pas la scène de masturbation de Shirley MacLaine à côté d'un monsieur Chance imperturbable.

Et si on essayait ça : Ce film peut aussi être vu comme une introduction à la robotique. Monsieur Chance, c'est un robot pourvu d'une intelligence artificielle. Il accomplit correctement les tâches quotidiennes d'un humain et il peut même reproduire certains concepts primaires à l'aide d'une vocalisation qui approche celle de l'humain. Pour ce qui est du volet émotionnel, bien, on est loin du compte...

Oscars 1980. Une statuette pour Melvyn Douglas, acteur de soutien.

Visionné, la première fois, le 8 novembre 1988 à la télévision à Paris
Mon 241ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 5 avril 2023