26 janvier 2011

196. Besson : Le dernier combat

1001 films de Schneider : Le dernier combat

Retiré de la liste de Schneider en 2013



Film français réalisé en 1983 par Luc Besson
Avec Pierre Jolivert, Jean Reno, Jean Bouise

La critique de cinéma, celle que j'aime.
Exemple :
À propos de ce premier film de Besson :
" En oubliant volontairement une grande partie du film dans la salle de montage, on découvrirait certainement la matière d'un court-métrage acceptable. " Et vlan, dans les dents. Vincent Ostria, Cahiers du cinéma 347, mai 1983.

Bon, d'accord, c'est largement exagéré ; mais  j'aime ce type de critique qui laisse déborder l'émotion. Je lis rarement des critiques de film parce que la plupart m'ennuie - toujours la même mouture : résumé, casting, caméra et réalisation, tout ça dit dans un français bien emballé, sans émotions, sans surprises. On aimerait savoir qui parle, qui a vu ce film, comment cette personne l'a reçu, etc. 

C'est pour cela que j'ai tant aimé les Cahiers du cinéma à une certaine époque, que j'aime Jean-Louis Bory, le britannique David Thomson, la regrettée Pauline Kael et, pour cela aussi, que j'aimais, Robert Lévesque quand il était critique de théâtre au quotidien Le Devoir ; moi qui n'allais jamais au théâtre, je me régalais de la lecture de ses critiques.

Ah oui! le premier Besson. Bon, ben, ça se regarde.

Quelques remarques enregistrées pendant le film :
1. Ce film pourrait être la suite logique du Week-end de Godard, heureusement, sans la logorrhée godardienne.
2. Un des nombreux films sur la vie après Armageddon - il y a toujours, sans qu'on sache trop pourquoi, quelques survivants qui se dépêchent de retourner ventre-à-terre chez leurs cousins du Néandertal.
3. Silencieux pour silencieux, je préfère L’Île nue de Kaneto Shindo

Critique. Cahiers du Cinéma. Mai 1983. Numéro 347. Par Vincent Ostria.

Visionné, la première fois, le 1er mars 1984 au cinéma Outremont à Montréal
Mon 196ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 12 mars 2023

24 janvier 2011

195. Coppola : The Conversation

1001  films de Schneider : The Conversation
Conversation secrète


Film américain réalisé en 1974 par Francis Ford Coppola.
Avec Gene Hackman, John Cazale, Harrison Ford, Teri Garr

Après le premier plan séquence constitué d'un long zoom sur deux personnes circulant dans le parc Union Square de San Francisco, on s'attend à un déroulement à la Hitchcock.

Tourné au moment du Watergate, on s'attend à un thriller politique qui mettra en scène toute la quincaillerie de l'espionnage électronique.

Il faut survivre à ces deux déceptions et accepter qu'on sera en présence d'un film plus intimiste qui tourne un peu dans le vide à partir de la  longue séquence dans le loft du protagoniste principal, interprété par Gene Hackman, mais qui, heureusement, se rattrape vers la fin. On a l'impression d'un grand surplace entre le moment où Hackman réussit à capter une phrase incriminante et le dénouement final.

J'aurais aimé un peu plus de développement à propos de la vie privée de ce "loner" catho intégriste. Il y avait une piste intéressante de ce côté - l'éviter appauvrit le film selon mon opinion.

Mais j'aime bien, quand même, ce film. Touchant, cet enfermement qu'est la vie du personnage principal - sa paranoïa nourrie par son boulot d'écouteur et qui le coupe de toute relation affective.

Je déteste ce type d'incohérence : au Congrès sur la sécurité, un des exposants fait un cadeau au personnage principal en lui mettant un stylo dans la poche de son veston - on se doute bien qu'il y a un micro dans ce stylo mais pas Harry, le plus grand spécialiste de l'heure de l'écoute électronique. Ça me rappelle Da Vinci Code quand  le plus grand spécialiste mondial du déchiffrement est incapable de déchiffrer un code qui est tout simplement deux mots écrits à l'envers ; code que j'utilisais souvent dans les jeux de mon enfance.

Qui  pouvait se douter que cette tête de freluquet allait devenir une icône du cinéma américain des années 1980-1990 ?


Cannes 1974 : Palme d'or, prix du jury œcuménique

Visionné, la première fois, le 16 janvier 1984 à la télévision à Montréal
Mon 195ème film visionné de la liste des 1001 films de Schneider
Mis à jour le 12 mars 2023

12 janvier 2011

194. Scott : Blade Runner

1001 films de Schneider : Blade Runner


Film américain réalisé en 1982 par Ridley Scott
Avec Harrison Ford, Rutger Hauer, Sean Young, Daryl Hannah,

On ne chipotera pas, un des plus grands films de science-fiction de l'histoire du cinéma. Pas l'intention d'analyser ce film. Prenons acte de ce chef-d'œuvre et ouvrons une autre perspective.

L'action se passe à Los Angeles en 2019. L'auteur du livre (Do Androids Dream of Electric Sheep?) dont a été tiré le scénario de Blade Runner, Philip K. Dick, avait prévu, dans son livre écrit en 1957, un désastre écologique pour Los Angeles en 1992.

Par une sorte d'égocentrisme que chaque génération développe, on pense toujours qu'après nous, eh bien, c'est l'apocalypse. Je me rappelle à l'adolescence (je parle de la fin des années 60), des copines qui ne voulaient pas avoir d'enfants parce qu'elles trouvaient qu'il était tout à fait irresponsable de mettre au monde des enfants dans un monde qui croulerait, bientôt, sous les retombées radioactives. Aujourd'hui, on remet ça avec les changements climatiques.

Merde,  comme on nous a fait peur avec cette sacrée bombe atomique qui n'a été utilisée que deux fois, il y a plus de 65 ans. Idem avec le réchauffement climatique (heureusement, il y avait 1 km de glace sur Montréal il y a 15 000 ans), la pollution atmosphérique (l'air est plus pur à Montréal qu'il y a un siècle !), le capitalisme dont on prédit l'implosion depuis le grand rêve rouge...et tous les vilains qui attendent en ligne pour faire les choux gras des médias.

Encore un film de science-fiction qui se plante au domaine de la prospective. Ils y passent tous. Je n'en connais pas qui réussissent à faire des prédictions qui sont en deçà de la réalité. Ils sont tous très pressés de nous balancer l'apocalypse à tire-larigot (Le meilleur des mondes ou 1984) ou bien de nous reconnaître un savoir technologique qu'il nous prendra encore des décennies à atteindre (2001, Odyssée de l'espace).

Bien sûr que j'aime ce film. Son côté glauque n'est pas le moindre de ses attraits - un film noir. Cette pluie permanente dans l'obscurité continue éclairée par d'immenses panneaux publicitaires à la japonaise dans une mégapole surpeuplée nous fait vivre une grande expérience esthétique. Un film qui n'a pas pris une ride. 

À propos de la critique ou de l'analyse de film, j'aime bien cette perception, que je fais mienne, du grand critique américain Roger Ebert : "You're not talking about the truth. You're not saying this is what happen. You're saying this is what happen to me". On ne peut pas mieux résumer l'esprit de ce site que je nourris depuis quatre ans.

Pouvez-vous croire que, cette année-là, Blade Runner ne remporta aucun Oscar et ne fut même pas en nomination pour le meilleur film alors que Gandhi remporta 8 Oscars dont celui du meilleur film ? C'est vous dire à quel point Blade Runner était en avance sur son temps.

Critique. Cahiers du Cinéma. Septembre 1982. Numéro 339. Un thriller futuriste par Alain Philippon.

Visionné, la première fois, en 1983 au cinéma Outremont à Montréal
Mon 194ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 1er mai 2023