21 mars 2010

165. Allen : Manhattan

1001 films de Schneider : Manhattan


Film américain réalisé en 1979 par Woody Allen
Avec Woody Allen, Diane Keaton, Mariel Hemingway, Michael Murphy, Meryl Streep

Annie Hall puis Manhattan, c'est le festival New York - jamais cinéaste n'a démontré une telle passion pour cette ville.

Quelle belle entrée en matière pour Manhattan : sur le "Rhapsody in Blue" de Gershwin, 60 plans en noir et blanc de New York en 4 minutes - au 4ème plan, le titre du film sur une affiche lumineuse. En observant bien, on remarque que les tours du World Trade Center sont disparus du paysage newyorkais. 
Mais qu'on pourrait donc se passer du bavardage d'Allen pendant toute cette séquence. A pu être drôle à l'époque de la sortie du film mais d'une platitude désarmante aujourd'hui, en plus d'interférer avec la musique de Gershwin.

Un des plans les plus émouvants du film - le dernier - quand Isaac (Allen), 42 ans, découvre que Tracy (Hemingway), à 17 ans (Mariel Hemingway a réellement 17 ans, d'où ce visage qui sort à peine de l'enfance), a atteint une maturité émotionnelle qu'il ne soupçonnait pas et surtout que lui-même n'a toujours pas. D'où ce gros plan sur le visage presque enfantin d'Isaac.

Prémonition que ce film : en 1997, Allen, 62 ans, va épouser la fille adoptive de sa conjointe Mia Farrow, Soon-Yi Previn, âgée de 27 ans. Dans le film Wild Man Blues de Barbara Kopple, traitant de la vie musicale d'Allen (clarinettiste), l'on constate que la relation amoureuse entre Allen et Previn était déjà inscrite dans Manhattan.

J'adore cette réplique brise-cœur de Tracy lorsqu'Isaac lui annonce la fin de leur relation : "Now, I don't feel so good". Mariel Hemingway, 17 ans, est criante de vérité. Je me suis rejoué cette séquence une dizaine de fois.

Connaissant mon amour inconditionnel pour Bergman vous ne serez pas surpris de mon bonheur à entendre Isaac mais, en fait, Woody Allen, dire que "Bergman is the only genius in cinema today" et de mettre le cinéma suédois dans sa liste des choses qui fait que la vie vaut la peine d'être vécue.

Critique. Cahiers du Cinéma. Janvier 1980. Numéro 307. Par Danielle Dubroux

César 1980. Meilleur film étranger.

Visionné, la première fois, en janvier 1980 au cinéma Montparnasse à Paris
Court séjour de deux semaines à Paris pendant la période de Noël, marqué par l'invasion soviétique de l'Afghanistan.
Séjour un peu tristounet : froid, pluie, neige, terrasses fermées, pas vu le soleil pendant 15 jours, de quoi s'ennuyer des ciels bleus d'acier des hivers québécois... mais pas de ce qui vient avec, les -25C. Mais la météo, on s'en fout; Paris, ville que j'aime, est mille fêtes.
Mon 165ème film visionné des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 1er mai 2023