15 juin 2009

134. Forman : One Flew Over the Cuckoo's Nest

1001 films de Schneider : One Flew Over the Cuckoo's Nest
Titre français : l'horrible et in-signifiant : Vol au-dessus d'un nid de coucou
En anglais, cuckoo signifie, entre autres, quelqu'un qui n'a pas toute sa tête. En français, coucou n'a pas cette signification : arbre, fleur, oiseau, horloge. Alors : Vol au-dessus d'un nid d'horloges ? N'aurait-il pas été préférable d'utiliser le titre français du roman dont a été tiré ce film, La machine à brouillard (on dirait un titre de film de Samuel Fuller) ? Pas sûr.


Film américain réalisé en 1975 par Milos Forman
Avec Jack Nicholson, Louise Fletcher, William Redfield, Sydney Lassick, Brad Dourif, Christopher Lloyd, Wil Sampson, Danny DeVito, Vincent Schiavelli dit l'homme-aux-yeux-tristes.

Rencontre brutale avec une des pires méthodes thérapeutiques - la lobotomie - utilisées par la psychiatrie et qui a tant contribué à la discréditer aux yeux du public. Immédiatement après la Seconde guerre mondiale, la lobotomie, les électro-chocs et les techniques de lavage de cerveau étaient des pratiques courantes en psychiatrie clinique. Des histoires d'horreur.

One Flew Over the Cuckoo's Nest entrebâille la porte sur ces pratiques d'un autre âge.
Je lisais, dernièrement, dans la jeune et excellente revue française XXI, un reportage sur l'ainée de la famille Kennedy qui, à cause de sa personnalité dérangeante, aurait été extirpée de la famille, exilée dans le North Country et mis hors d'état de nuire par les bons soins du docteur Walter Freeman alias "pic à glace" (outil qu'il utilisait pour pratiquer ses lobotomies - histoire d'horreur, vous disais-je) un des premiers psychiatres américains à pratiquer la lobotomie dans les années 1940.

Quelque chose m'agace dans ce film.
L'unanimité des louanges recueillies par ce film, culminant lors des Academy Awards qui lui attribuèrent une des plus extraordinaires récoltes de statuettes dans l'histoire du cinéma américain, sonne l'alarme du critique grincheux dont j'aime bien, de temps à autre, porter les habits.

Pourquoi tant d'unanimité ? Le scénario, pardi ! et l'interprétation qu'on en fait.

Qu'il est bon, sans coup férir, de mettre au pilori l'ordre établi quand il présente un tel entêtement à abuser de son pouvoir de contrainte et de punition. À bas le fascisme ! Qui pourrait ne pas endosser un tel slogan. Et tout le monde saute dans la parade.

On ne peut pas résister à être séduit par ce film qui déboulonne devant nous les mécanismes du pouvoir totalitaire (les institutions psychiatriques sont souvent la métaphore de la société totalitaire). Milos Forman, le réalisateur, n'hésitait pas à faire un parallèle entre l'univers concentrationnaire du centre psychiatrique et la vie dans son pays d'origine, la Tchécoslovaquie de l'époque communiste.

Ce qui m'agace ? Le manichéisme des bons contre les méchants : un western de fous.

Mais, j'aime bien ce film quand même, surtout à cause de Jack Nicholson, dans une des ses plus époustouflantes prestations d'acteur de sa carrière.

Quelqu'un peut-il m'expliquer ce que la scène du bateau de pêche vient foutre dans ce film. À part la séquence où Nicholson présente les différents patients à titre de psychiatre, tout le reste aurait dû aboutir dans la corbeille de la salle de montage.

Critique. Cahiers du Cinéma. Mai 1976. Numéro 266. Réserves par Serge Daney
Les 300 premiers numéros des Cahiers du Cinéma sur Archive.org

Oscars 1976 : Cinq statuettes : Jack Nicholson (acteur), Louise Fletcher (actrice), Milos Forman (réalisateur),  film,  scénario provenant d'un matériel existant.

Visionné, la première fois, le 13 août 1976 au cinéma à Québec
Fin de mon deuxième séjour à l'école d'été de Français de l'Université Laval à titre de professeur de français, langue seconde... en effet, très secondaire dans ce pays.
Mon 134ème film visionné des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 29 décembre 2022