27 avril 2012

224. Ivory : A Room with a View

1001 films de Schneider : A Room with a View
Chambre avec vue


Film britannique réalisé en 1985 par James Ivory
Avec Helena Bonham-Carter (Lucy) (1er rôle au cinéma), Maggie Smith, Denholm Elliott, Julian Sands (George), Simon Callow. Judy Dench, Daniel Day-Lewis (Cecil)
Tiré du roman éponyme du britannique Edward Morgan Forster

La musique divine qui accompagne les crédits du début c'est le célèbre air  O mio babbino caro (Mon cher petit papa) de l'opéra de Puccini Gianni Schicchi interprété, ici, par Kiri Te Kanawa. Quand j'entends cet air, j'ai le cœur marmelade (je n'ai pas oublié le "en"). Je pense toujours à ce clip de Maria Callas chantant cet air alors qu'elle est détruite par la dépression à la suite de sa séparation d'avec Aristote Onassis. Elle est troublante de vérité.



Bon, j'aurais le goût de dire de ce film que c'est une très belle nunucherie victorienne, spécialité du duo Merchant et Ivory. Mais bon, je ne le dirai pas parce que je suis très mal placé pour dire une telle chose moi dont le cœur chavire à chaque projection du Titanic de Cameron.

Mais quand même, tout ça est assez précieux (dans le sens de Précieuses ridicules). Mais ne boudons pas notre plaisir, les scènes à Florence et dans la campagne voisine (Fiesole) sont remarquables. En particulier, cette scène de bataille au pied de la réplique du David de Michel-Ange sur la Piazza della Signoria où un protagoniste s'écroule en sang au pied de Lucy qui tombe dans les vapes, heureusement recueillie in extremis, par George, son amoureux secret.

Cecil (Daniel-Day Lewis)

Le personnage que j'aime, Cecil, le fiancé de Lucy, interprété magnifiquement (Comment peut-il en être autrement ?)  par Daniel Day-Lewis. Il n'en a rien à cirer de ces galipettes amoureuses. Il reste sur son quant-à-soi, trouvant son plaisir à lire et à réciter des poèmes, en attendant que son homosexualité lui saute en pleine gueule et qu'il devienne, à son tour, un abonné de toutes ces facéties que sont les amours victoriennes.

La séquence "à poil dans l'étang"  (Un trois minutes de galipettes par le pasteur, George et le frère de Lucy) est un sacré coup de tonnerre dans ce film à costumes.

Critique. Cahiers du Cinéma. Novembre 1986. Numéro 389. Cup of Tea par Joel Magny.

Oscars 1987 : Trois statuettes pour décor, costumes et meilleure adaptation à partir d'un roman

Visionné, la première fois, le 24 juillet 1987 au cinéma Laurier à Montréal
Mon 224ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 28 mars 2023

25 avril 2012

Objectif atteint : Les 1001 films du livre de Schneider ont été vus


La couverture de la première édition du livre des 1001 films de Schneider (2003)


Vu sur dvd mon 1001ème et dernier film de la liste des 1001 films de la première édition du livre de Schneider publiée en 2003

Hills 24 Doesn't Answerfilm israélien réalisé en 1955 par Thorold Dickinson.
Premier long métrage israélien après l'indépendance. On peut s'attendre à un film de propagande pro-israélien et l'on n'est pas déçu. 

Voilà, c'est fait : 1001 films vus

J'ai commencé cette intégrale le 6 décembre 2006, le jour où je me suis procuré le livre de Schneider, 1001 Movies You Must See Before You Die.
Au moment de commencer, j'avais déjà vu 417 films.

Le 418ème : D.W Griffith, Orphans of the Storm. Disons, que j'avais un sacré rattrapage à faire parmi les films muets.
Le mois suivant, le 10 janvier 2007, je commençais ce blog dont le premier objectif était de revoir tous les films du livre de Schneider par ordre chronologique - mon ordre chronologique - en y intégrant quelques aspects autobiographiques. 
Le premier film que j'ai vu de cette liste fut Blanche-Neige et les sept nains en 1957 suivi, la même année, par les Dix commandements et, l'année suivante, par Le pont de la rivière Kwaï.

Les nouveaus défis.
1. Avancer le plus rapidement possible la publication de messages concernant l'objectif premier de ce blog.
2. Compléter la liste que j'ai fabriquée il y a deux ans :  Les 1000 meilleurs films du 20ème siècle. J'en  suis à 956.
3. Enfiler les intégrales après Bergman, Kurosawa, Kazan, Fassbinder, Hitchcock, Kubrick avec un changement important : ne plus écrire  de messages (pour éviter de retarder l'atteinte de mon premier objectif)  mais me limiter à mentionner les visionnements sur mon compte Twitter.
4. Sur icheckmovies, suivre quelques listes qui m'intéressent plus particulièrement : Jacques Lourcelles, Pauline Kael, Louise Brooks, Greta Garbo et les grands films muets. Il y a actuellement plus de 2000 listes sur ce site, y a de quoi faire pour l'éternité+1.
Mis à jour le 26 décembre 2022

18 avril 2012

223. Hooper : Poltergeist

1001 films de Schneider : Poltergeist
La vengeance des fantômes


Film américain réalisé en 1982 par Tobe Hooper
Avec Heather O'Rourke (décédée à 12 ans après avoir terminé Poltergeist III), JoBeth Williams, Craig T. Nelson, Oliver Robins, Dominique Dunne (assassinée par son petit ami avant la sortie du film, elle avait 22 ans) - ce qui, évidemment, a démarré la rumeur du "poltergeist curse".

Ai-je vraiment perdu deux heures de ma vie à revoir ce film?

En fait, ce film n'est qu'un prétexte pour mettre en scène les feux d'artifice des geeks de Industrial Light & Magic, le rejeton de George Lucas. ILM a participé à la production d'effets spéciaux dans 306 films ; c'était, à ce moment-là, leur 8ème production.

J'ai rarement vu un film où les réactions des personnages étaient aussi absurdes.

Exemple 1. Vous êtes à la maison, tout à coup vous vous rendez compte que les chaises se déplacent par elles-mêmes. Vous attendez patiemment que votre mari rentre du bureau pour lui faire la démonstration des chaises qui se déplacent ; en prime, vous lui montrez que votre fille de 5 ans, quand vous l'assoyez sur le plancher, se déplace de 5 mètres en 2 secondes, rigolo, non ? Déjà, il y aurait de quoi ameuter le FBI, la CIA et votre voisin emmerdeur. Mais non, après le show de chaises, tout le monde se prépare à passer une petite soirée tranquille en famille.

Exemple 2. Tout le monde fait dodo sauf papa-maman qui se fument un petit joint de pot. Puis, tout à coup, c'est la débandade : gros orages électriques (toujours au rendez-vous au bon moment, ceux-là), fiston qui se fait presque bouffé par un arbre et la petite qui disparaît, aspirée par le téléviseur. Alors, on téléphone au 911, on appelle les pompiers, le SAMU, la police, même sa belle-mère ; bien non, toute la famille se recouche et attend le jour suivant pour contacter, à  l'université du coin, une équipe de parapsychologues.

J'aimerais bien connaître le numéro de téléphone de leur pusher parce qu'ils en ont fumé du sacrament bon.

C'est ici que j'ai décroché et me suis mis sur le pilote automatique afin d'absorber, sans trop de dommages, les dialogues nuls, les explications interminables et surréalistes de la parapsychologue, les réactions toujours aussi à côté de la plaque des personnages...jusqu'au dernier plan, le plus sympa du film :  l'expulsion du téléviseur de la chambre du motel où s'est réfugiée la petite famille banlieusarde stéréotypée : papa, maman, 3 marmots, un chien (un golden retriever, le toutou préféré de la  famille de banlieue) et des poissons rouges.

Spielberg est partout dans ce film : montage, scénario, production et sa sempiternelle banlieue.

La séquence illustrée par le poster du film est digne d'anthologie.

Critique. Cahiers du Cinéma. Octobre 1982. Numéro 340. La neige du téléviseur par Charles Tesson.

Visionné, la première fois, le 15 mai 1987 à la télévision à Montréal
En grande préparation pour ma première grande randonnée dans les Alpes françaises : le Tour du Mont Blanc que je ferai, seul, en juin.
Mon 223ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 27 mars 2023

13 avril 2012

222. Jarmusch : Down by Law

1001 films de Schneider : Down by Law


Film américain réalisé en 1986 par Jim Jarmusch
Assistante à la direction : Claire Denis, réalisatrice française que j'aime.
Film dédié à Pascale Ogier, actrice française qui venait de mourir à 25 ans et Enzo Ungari, scénariste italien, qui venait de mourir à 36 ans.
Avec John Lurie, Tom Waits, Roberto Benigni, Nicoletta Braschi (le couple de La vita è bella), Ellen Barkin

Tom Waits à Roberto Benigni : "Buzz off"
Quand j'ai vu ce film, la première fois, cette expression que je ne connaissais pas, a parasité ma conversation pendant plusieurs semaines et devint un rolling gag avec ma gang d'amis.

Tom Waits, le d.j. en dérive dans le film :  j'en ai  été longtemps un fan dans les années 70 et 80 jusqu'à ce que je me fatigue de sa voix de plus en plus éraillée et de son hymne à l'éthylisme. Mais ses chansons pour les losers et les "multi-poqués" de ce monde sont toutes un direct au cœur.

La réponse de Benigni à Waits : "Buzz off to you too" avec l'accent italien.

Roberto Benigni : un ovni qui atterrit, suite à l'on ne sait trop quelles fausses manœuvres, en plein milieu d'un film de série noire des années 50. C'est ce qui fait tout l'intérêt de ce film, par ailleurs assez tranquille sur le plan du scénario. Est-ce que Benigni sauve ce film ou le dénature ?  C'est un peu les deux à la fois à ce qu'il me semble et c'est dommage. 

J'adore la partie du film avec Benigni (30 min. après le début du film), peu connu à cette époque, dont un personnage (Lurie) dit : "He's from outer space" mais le deuil de la première partie, sans lui, est difficile à faire, après coup. On aimerait bien revenir dans les rues de New-Orléans avec les "small time crooks" du début du film.

John Lurie (le souteneur) Tom Waits (le d.j.) et Roberto Benigni (le touriste italien)

Les films de Jim Jarmusch : "It's a sad and wonderful world" comme dirait l'italien.

Critique. Cahiers du Cinéma. Novembre 1986. Numéro 389. Western et spaghetti par Yannis Katsahnias.

Visionné, la première fois, le 1er mai 1987 au cinéma Laurier à Montréal
Mon 222ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 27 mars 2023

07 avril 2012

221. Sharman : The Rocky Horror Picture Show

1001 films de Schneider  : The Rocky Horror Picture Show


Film britannique réalisé en 1975 par Jim Sharman
Avec Susan Sarandon, Tim Curry, Barry Bostwick, Meat Loaf, Richard O'Brien

Film tiré de Rocky Horror Show, comédie musicale britannique de Richard O'Brien, créée à Londres en 1973. Une sorte d'hymne aux films de série B d'épouvante et de science-fiction.

Film qui doit son extraordinaire longévité (toujours en représentation quelque part sur la planète - 25 ans à Munich) à son identité de Midnight Cult Movie.  On parle, souvent à tort, de film-culte mais celui-ci en est le prototype parfait.

Démoli par les critiques à sa sortie, ce film a dû sa survie et sa renommée au propriétaire du 8th Street Playhouse dans le quartier Greenwich à New York qui a décidé d'en faire un film interactif - incitant le public à participer à l'action en apportant des objets, en se déguisant et en ânonnant les répliques du film.

Je suis content d'avoir revu ce film sur dvd me permettant d'apprécier son contenu "comédie musicale" qui m'avait complètement échappé lors de mon premier visionnement. Il faut dire, à ma décharge, que j'étais tombé sur une projection nocturne avec tout le cirque créé par les spectateurs alors que j'allais, innocemment, voir un bon film d'horreur. J'étais sorti du film, amusé par le spectacle de la salle, mais en complète détestation de ce film. 

Voir ce film pour son aspect comédie musicale et aussi pour s'amuser à identifier les éléments stylistiques qui caractérisent le film d'horreur et aussi les nombreuses citations d'autres films. Mais, bon, on peut vraiment faire sans. Pour beaucoup, un vrai navet

American Gothic (1930) de Grant Wood
Devrait être utilisé pour en faire l'affiche du film

Visionné, la première fois, le 25 avril 1987 au cinéma Laurier de l'avenue du Parc à Montréal.
Histoire du cinéma Laurier
4 mars 1916. Inauguration du The Regent au 5115 avenue du Parc
1973. Acheté par Roland Smith, cinéphile célèbre de Montréal, et renommé Le Beaver, cinéma porno comme on s'en doute par le nom
1986. Renommé Le Laurier
Démoli en 1988. Aujourd'hui, une succursale de la librairie Renaud-Bray
Fascinant : Site sur l'histoire des cinémas de Montréal : Montreal Cinema History
Mon 221ème film visionné de  la liste des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 26 mars 2023

05 avril 2012

220. Stone : Platoon

1001 films de Schneider : Platoon


Film américain réalisé en 1986 par Oliver Stone
Avec Charlie Sheen, Tom Berenger (une gueule inoubliable dans ce film), Willem Dafoe, Forest Whitaker, Kevin Dillon, un jeune Johnny Depp,

Inspiré de l'histoire personnelle d'Oliver Stone qui quitta ses études à l'université Yale pour s'enrôler volontairement pour le Vietnam. Par contre, le scénario est une pure invention.

Un film sur la guerre du point de vue de Private Joe. Pas d'analyse politique, pas d'élaboration de grandes stratégies, pas de relations publiques même pas de beaux scénarios de combat : juste une bande de soldats accrochés à leur fusil comme dernier rempart contre la terreur d'un environnement - jungle et Vietnamiens - complètement inconnu.

Nous sommes en septembre 1967, la patrouille Bravo, dont fait partie Oliver Stone, est en train de perdre son âme dans cette guerre absurde et moi, du même âge que Stone, pendant ce temps, je me pavane sur le campus de l'Université Laval, à Québec, avec mes bottes de cuir et mon béret, me prenant pour Che Guevara qui, incidemment, allait mourir le mois suivant - tout ça pour dire qu'à 150 km au sud de Québec, les jeunes de mon âge étaient conscrits et risquaient leur peau au Vietnam ou le déshonneur s'ils en revenaient vivants, alors que nous, les jeunes du même âge, on se la coulait douce en jouant au révolutionnaire de salon.

Soldat Oliver Stone, 21 ans, au Vietnam, en septembre 1967

Une scène célèbre du film : celle du soldat qui enflamme une habitation vietnamienne à l'aide d'un Zippo.

Scène rappelant une action qui s'est réellement passée à Cam Ne le 3 août 1965 et qui est un des faits les plus destructeurs de l'image de cette guerre auprès des Américains

Courtesy of NYMAG.com
Courtesy of NYMAG.com
On August 3, 1965 Morley Safer joined a group of American Marines on an excursion to a small village called Cam Ne. At Cam Ne, the Marines took to destroying everything in the village, literally setting fire to the dwellings with Zippo lighters. His report had one of the most significant impacts on American public image of the war in Vietnam. What Safer did was to follow along as a mere observer with a group of men who were literally trained to search and destroy. What he managed to capture on film and write had no bias, it simply showed what American soldiers were doing in Vietnam.
Je vieillis : des scènes comme celle du commando qui terrorise un village de vieillards et d'enfants me font mal au ventre. Il me semble que je supportais plus facilement cela au temps de ma jeunesse.

Musique du film  : Samuel Barber, adagio opus11 (extrait de 18 sec.)- encore le truc de mettre une musique classique douce et lancinante sur des images de violence. Le contraste amplifie l'expérience émotionnelle. J'aime bien me faire avoir par ce truc.

Willem Dafoe : par ses rôles de figure christique  ou de psychopathe déjanté, il est un peu l'équivalent américain de Klaus Kinski.

Critique. Cahiers du Cinéma. Avril 1987. Numéro 394. La planète guerre par Charles Tesson.

Oscars 1987. Quatre statuettes : le film, la réalisation, le montage et le son
Berlin 1987.  Ours d'argent pour la réalisation

Visionné, la première fois, le 12 avril 1987 au Cinéma Desjardins à Montréal
Mon 220ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 25 mars 2023