04 octobre 2012

233. Wenders : L' ami américain

1001 films de Schneider : L'ami américain


Film allemand réalisé en 1977 par Wim Wenders
Avec Dennis Hopper (Ripley), Bruno Ganz (Zimmermann), Lisa Kreuzer, Gérald Blain et petits rôles de méchants à trois réalisateurs : Samuel Fuller, Nicholas Ray et Jean Eustache.
Adaptation par Wim Wenders du roman de Patricia Highsmith, Ripley's Game, publié en 1974.

Ne cherchez pas le roman policier de Patricia Highsmith dans ce film, vous ne l'y trouverez pas. En lieu et place de l'intrigue policière vous y verrez le développement d'une improbable amitié entre un encadreur de tableaux de Hambourg (Ganz) et un malfrat de New York (Hopper). 

On met du temps à croire à cette amitié parce qu'on cherche à comprendre le drame policier et ce faisant on passe à côté du film. Puis, lors de la séquence du train et des suivantes, on comprend le titre du film et on se laisse toucher par cette amitié.

Un propos formaliste que je trouve agaçant : l'utilisation intempestive du rouge - on comprend que le héros souffre de leucémie aigue mais on n'est pas obligé de transformer le décor en flacons d'hémoglobine pour autant.

À mon grand plaisir, la ville s'invite comme personnage : New York et ses sempiternelles (sic) tours jumelles ; le quartier de la Défense à Paris que j'ai découvert en 1977, la même année que Wenders y tournait ses séquences un peu stéréotypés de lieu froid et impersonnel ; le port de Hambourg qu'on ne voudrait pas comme arrière-cour.

Légende urbaine florissante à l'époque : dans le film, Ripley (Hopper) dit à Zimmermann (Ganz) qu'il travaille au retour des Beatles à Hambourg, Celle ville les avait accueillis pendant deux ans au début de leur carrière.

À la fin du film, Dennis Hopper commence à murmurer la ballade I Pity the Poor Immigrant de Bob Dylan qui résume bien le caractère de Ripley (Hopper) :
I pity the poor immigrant
Who wishes he would've stayed home
Who uses all his power to do evil
But in the end is always left so alone.

Critique. Cahiers du Cinéma. Novembre 1977. Numéro 282. Traquenards par Jean Narboni
Les 300 premiers numéros des Cahiers du Cinéma sur Archive.org

Visionné, la première fois, le 17 juillet 1988 au Cinéma Denfert à Paris
En congé sabbatique à Paris de juin à décembre 1988, j'habitais dans le 15ème près de la Tour Montparnasse - un six-mois paradisiaque pour un cinéphile avec mon amoureuse, Lucie. J'ai vu exactement 100 films durant cette période dont 17 sont sur la liste des 1001 films de Schneider. Mon cinéma préféré était le St-André-des-Arts où fut projetée une intégrale Bergman que je n'ai pas ratée.
Mon 233ème  film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 1er avril 2023