12 janvier 2011

194. Scott : Blade Runner

1001 films de Schneider : Blade Runner


Film américain réalisé en 1982 par Ridley Scott
Avec Harrison Ford, Rutger Hauer, Sean Young, Daryl Hannah,

On ne chipotera pas, un des plus grands films de science-fiction de l'histoire du cinéma. Pas l'intention d'analyser ce film. Prenons acte de ce chef-d'œuvre et ouvrons une autre perspective.

L'action se passe à Los Angeles en 2019. L'auteur du livre (Do Androids Dream of Electric Sheep?) dont a été tiré le scénario de Blade Runner, Philip K. Dick, avait prévu, dans son livre écrit en 1957, un désastre écologique pour Los Angeles en 1992.

Par une sorte d'égocentrisme que chaque génération développe, on pense toujours qu'après nous, eh bien, c'est l'apocalypse. Je me rappelle à l'adolescence (je parle de la fin des années 60), des copines qui ne voulaient pas avoir d'enfants parce qu'elles trouvaient qu'il était tout à fait irresponsable de mettre au monde des enfants dans un monde qui croulerait, bientôt, sous les retombées radioactives. Aujourd'hui, on remet ça avec les changements climatiques.

Merde,  comme on nous a fait peur avec cette sacrée bombe atomique qui n'a été utilisée que deux fois, il y a plus de 65 ans. Idem avec le réchauffement climatique (heureusement, il y avait 1 km de glace sur Montréal il y a 15 000 ans), la pollution atmosphérique (l'air est plus pur à Montréal qu'il y a un siècle !), le capitalisme dont on prédit l'implosion depuis le grand rêve rouge...et tous les vilains qui attendent en ligne pour faire les choux gras des médias.

Encore un film de science-fiction qui se plante au domaine de la prospective. Ils y passent tous. Je n'en connais pas qui réussissent à faire des prédictions qui sont en deçà de la réalité. Ils sont tous très pressés de nous balancer l'apocalypse à tire-larigot (Le meilleur des mondes ou 1984) ou bien de nous reconnaître un savoir technologique qu'il nous prendra encore des décennies à atteindre (2001, Odyssée de l'espace).

Bien sûr que j'aime ce film. Son côté glauque n'est pas le moindre de ses attraits - un film noir. Cette pluie permanente dans l'obscurité continue éclairée par d'immenses panneaux publicitaires à la japonaise dans une mégapole surpeuplée nous fait vivre une grande expérience esthétique. Un film qui n'a pas pris une ride. 

À propos de la critique ou de l'analyse de film, j'aime bien cette perception, que je fais mienne, du grand critique américain Roger Ebert : "You're not talking about the truth. You're not saying this is what happen. You're saying this is what happen to me". On ne peut pas mieux résumer l'esprit de ce site que je nourris depuis quatre ans.

Pouvez-vous croire que, cette année-là, Blade Runner ne remporta aucun Oscar et ne fut même pas en nomination pour le meilleur film alors que Gandhi remporta 8 Oscars dont celui du meilleur film ? C'est vous dire à quel point Blade Runner était en avance sur son temps.

Critique. Cahiers du Cinéma. Septembre 1982. Numéro 339. Un thriller futuriste par Alain Philippon.

Visionné, la première fois, en 1983 au cinéma Outremont à Montréal
Mon 194ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 1er mai 2023