27 juin 2010

179. Arnold : The Incredible Shrinking Man

1001 films : The Incredible Shrinking Man
L'homme qui rétrécit


Film américain réalisé en 1957 par Jack Arnold
Avec Grant Williams et Randy Stuart

Un bon film de science-fiction des années 50 à mettre dans votre parcours de cinéphile. J'ai un faible pour ceux-ci.

C'était l'époque la plus dramatique de la Guerre froide, le péril nucléaire planait sur l'Occident, sur la planète, en fait. La Bombe traversait toutes les consciences. 

Je me souviens que ma mère nous disait quand la météo pétait les plombs que c'était à cause de la Bombe, aujourd'hui on dit que c'est à cause des changements climatiques, un tantinet plus crédible, quoique le scepticisme reste de mise. Pas scepticisme dans le sens que ce n'est pas vrai, mais le scepticisme scientifique, celui qui continue à questionner et à compiler les données scientifiques avant d'hurler constamment que la fin de notre monde est proche.

Alors pour expliquer l'impossible, on avait la Bombe. Quelle aubaine pour la science-fiction.

Deux parties dans ce film :

La première, banale, décrit la progression de la maladie et ses conséquences sur l'environnement social de notre héros. Convenu.

La deuxième est magique.
Après sa lutte avec le chat (vous ne verrez plus jamais minou de la même manière) qui est un des grands moments de mise en scène de ce film, le petit bonhomme qui, par inadvertance, se retrouve dans le sous-sol abandonné de tous, commence une nouvelle vie dont le but est de survivre dans cet environnement hostile où une araignée est King Kong et une aiguille, l'épée qui pourra l'abattre. Un travail remarquable, pour l'époque, afin de transformer les objets de la vie quotidienne dans des dimensions vertigineuses.

Évidemment, on ne pouvait pas y échapper. Il existe une Incredible Shrinking Woman (1981) de Joel Schumacher avec Lily Tomlin. 5,5/10 sur IMDB. Pas vu, pas envie de voir 

Critique. Cahiers du Cinéma. Juin 1957. Numéro 72. En attendant Zugsmith par Charles Bitsch
Les 300 premiers numéros des Cahiers du Cinéma sur Archive.org

Visionné, la première fois, le 24 août 1981 à la télévision à St-Antoine-sur-Richelieu
Mon 179ème film de la liste des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 10 mars 2023

21 juin 2010

178. Hawks : To Have and Have Not

1001 films de Schneider : To Have and Have Not
Le port de l'angoisse
Une autre traduction bizarre qui dénature le contenu du film. Pourtant, ce titre existait déjà en français dans la traduction du roman de Ernest Hemingway à partir duquel William Faulkner (excusez du peu) a bâti le scénario du film : En avoir ou pas.


Film américain réalisé en 1944 par Howard Hawks
Avec Humphrey Bogart, Lauren Bacall, Walter Brennan, Marcel Dalio

Gaspillage de talent : Hemingway et Faulkner (deux Nobels, pardi !) pour arriver à ce petit scénario. Mais le scénario importe peu.

Ce qui importe, c'est Lauren Bacall, 19 ans, qui arrive au cinéma chargée d'une telle quantité de répliques sur les relations hommes-femmes que Bogart en reste pantois. Pour remédier à cet état, il tombera amoureux de la fille et l'épousera, pas dans le film, à la ville.

Lauren Bacall brûle l'écran dans ce film plutôt ordinaire.

D'un autre côté, Humphrey Bogart la joue encore "à celui qui est revenu de tout" et Walter Brennan, en "side-kick" de Bogie, en tartine un peu trop épais à mon goût. Donc, il faut voir ce film pour l'entrée en scène de la belle aux yeux de chat. Sa première réplique, culte évidemment : "Anybody got a match?" Une gamine de 19 ans qui s'adresse ainsi au mythique Bogart - un sacré culot.



Dans ce film dont l'action se passe à la Martinique au début de la Seconde guerre mondiale, ce qui saute aux yeux c'est le peu d'intérêt sinon l'ignorance dans laquelle demeure probablement l'ensemble de la société américaine face au conflit européen (en tenant pour acquis que le personnage de Bogart en est un parfait représentant). Ignorance mais surtout condescendance, ce qui est agaçant.

Dans ce film, l'essence : 28 cents le gallon américain, ce qui convertit en litre et en euro donne...taratata - 6 centimes d'euro le litre. Moins chère que l'eau pour votre pastis.

Visionné, la première fois, le 25 juillet 1981 à la télévision à St-Antoine-sur-Richelieu
Mon 178ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 10 mars 2023

12 juin 2010

177. Truffaut : Le dernier métro

1001 films : Le dernier métro


Film français réalisé en 1980 par François Truffaut
Avec Catherine Deneuve, Gérard Depardieu, Jean-Louis Richard, Jean Poiret, Heinz Bennent, Andréa Ferréol, Paulette Dubost (qui aura 100 ans cette année; son premier rôle dans Nana de Jean Renoir en 1926).

Quand j'ai commencé ce site il y a plus de trois ans, Truffaut était mon cinéaste préféré, presqu'une religion pour moi. Après avoir vu plus de 500 films, parmi les meilleurs de l'histoire du cinéma, une remise en question s'est graduellement imposée à moi.

Truffaut est un réalisateur intéressant avec quelques coups de génie (Les quatre cents coups, Jules et Jim) mais sa production globale demeure une coche (deux?) sous celles des grands du cinéma tels que Bergman, Tarkovski, Kurosawa, Hitchcock, pour n'en nommer que quatre. 

Opinion que confirme le visionnement à nouveau de Le dernier métro que le jeune Truffaut des Cahiers du Cinéma des années 1950 aurait qualifié de cinéma à papa et qu'il aurait conspué.

Que Truffaut ait remporté dix Césars en 1981 pour Le dernier métro a plus à voir avec un hommage à sa carrière qui allait abruptement se terminer en 1984 qu'à une récompense pour ce film.

Truffaut demeure, quand même, pour moi, un grand du cinéma ne serait-ce que parce qu'il est le plus grand des cinéphiles. Sa biographie, écrite par Antoine de Baecque et Serge Toubiana, qu'il faut lire, toutes affaires cessantes, est un des plus émouvants récits de cinéphilie qu'il m'ait été donné de lire. Et pour faire le compte, pourquoi ne pas ajouter la lecture de sa correspondance, une sorte d'itinéraire d'un cinéphile.

Le dernier métro, une sorte de remake de La nuit américaine pour le théâtre (apparemment le 2ème volet d'une trilogie sur les arts du spectacle), est du théâtre filmé. Tourné en studio avec des décors qui sentent tellement le carton-pâte, en éclairage terriblement artificiel, Le dernier métro abonde de bons mots, de propos intelligents, de clins d'œil au cinéma et à la culture populaire de l'Occupation. MAIS tout ça sent le pastiche ou le faux-semblant. De plus, après Le chagrin et la pitié de Marcel Ophuls ou Lacombe Lucien de Louis Malle, comment peut-on nous servir à nouveau cette bluette sur l'Occupation comme il y en a tant eu dans le cinéma français
.
Du cinéma sympathique qui ronronne, qui se consomme comme un sorbet à l'orange.
On peut être très dur quand on a beaucoup aimé. Revoir Les quatre cents coups, au plus vite.

César 1981. Dix prix : film, acteur à Gérard Depardieu, actrice à Catherine Deneuve, réalisateur, scénario, musique, caméra, direction artistique, montage, son.

Visionné, la première fois, au cinéma à Beloeil en mars 1981
Mon 177ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 10 mars 2023

09 juin 2010

176. Malle : Atlantic City

1001 films de Schneider : Atlantic City


Film franco-américano-québécois réalisé en 1980 par Louis Malle
Avec Burt Lancaster, Susan Sarandon, Kate Reid, Michel Piccoli

Je demeure perplexe sinon indifférent face à ce film. On a l'impression d'un patchwork; de plusieurs éléments d'histoire qui s'articulent mal entre eux et qui nous entraînent dans une intrigue qui tient mal la route.

On se dit que ça doit être bon, qu'il y a quelque chose qu'on saisit mal ; après tout, il s'agit d'un film de Louis Malle dont l'acteur principal, Burt Lancaster, est à l'apogée de sa carrière. Mais non, ça tombe à plat malgré une grande prestation de Lancaster dont on a l'impression qu'il est le petit-fils dévoyé du Prince Fabrizio Salina dit le Guépard (film de Visconti), interprété magistralement également par Lancaster dans le rôle de sa carrière.

Ce qui surnage après avoir vu ce film, c'est Atlantic City, ville décatie, qui essaie de renaître de ses cendres grâce à une nouvelle loi sur le gambling votée par le gouvernement du New Jersey. Ville que j'ai toujours détestée sans jamais l'avoir visitée. Mais j'ai visité sa grande sœur, Las Vegas, et ça suffit pour nourrir ma détestation de ces villes-casinos ; l'abysse du capitalisme pourri.

J'aime beaucoup la première séquence où l'on voit un grand hôtel des années 40, dynamité. Toute l'essence de ces villes-bidons (Las Vegas en est le cas extrême) réside dans cette manie de raser l'ancien pour faire place au nouveau dont l'espérance de vie sera encore plus courte


Ville-casino, ville-bidon : Le Taj Mahal d'Atlantic City

Venise 1980. Lion d'or. Ex-aequo avec Gloria de John Cassavetes

Visionné, la première fois, au cinéma à Montréal en 1980
Mon 176ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 1er janvier 2023

05 juin 2010

175. De Palma : Carrie

1001 films : Carrie
Carrie au bal du diable
Un autre beau fleuron pour les "faiseurs" de titre français.


Film américain réalisé en 1976 par Brian de Palma
Avec Sissy Spacek, Piper Laurie, Amy Irving, William Katt, Betty Buckley, Nancy Allen, John Travolta

Tous les "rejects" de la Terre seront vengés par la Cendrillon de De Palma qui cartonne à la psychokinésie. Qui a dit que la vengeance est un plat qui se mangeait froid - plutôt carbonisé celui-là.

Que dire d'autre sur ce film franchement surévalué ? Sinon qu'il est un des premiers d'une suite interminable de films d'horreur impliquant toujours les mêmes ados clonés sur ceux de Carrie.

Rien à voir avec d'autres adolescents de films tels que The Last Picture Show de Peter Bogdanovich, par exemple.

Ne boudons pas notre plaisir, très agréable à voir et même à revoir, ne serait-ce que pour les grandes performances de Sissy Spacek et de Piper Laurie qui sauvent le film.

Visionné, la première fois, à la télévision à St-Antoine-sur-Richelieu le 13 novembre 1980
Mon 175ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 1er janvier 2023