12 juin 2010

177. Truffaut : Le dernier métro

1001 films : Le dernier métro


Film français réalisé en 1980 par François Truffaut
Avec Catherine Deneuve, Gérard Depardieu, Jean-Louis Richard, Jean Poiret, Heinz Bennent, Andréa Ferréol, Paulette Dubost (qui aura 100 ans cette année; son premier rôle dans Nana de Jean Renoir en 1926).

Quand j'ai commencé ce site il y a plus de trois ans, Truffaut était mon cinéaste préféré, presqu'une religion pour moi. Après avoir vu plus de 500 films, parmi les meilleurs de l'histoire du cinéma, une remise en question s'est graduellement imposée à moi.

Truffaut est un réalisateur intéressant avec quelques coups de génie (Les quatre cents coups, Jules et Jim) mais sa production globale demeure une coche (deux?) sous celles des grands du cinéma tels que Bergman, Tarkovski, Kurosawa, Hitchcock, pour n'en nommer que quatre. 

Opinion que confirme le visionnement à nouveau de Le dernier métro que le jeune Truffaut des Cahiers du Cinéma des années 1950 aurait qualifié de cinéma à papa et qu'il aurait conspué.

Que Truffaut ait remporté dix Césars en 1981 pour Le dernier métro a plus à voir avec un hommage à sa carrière qui allait abruptement se terminer en 1984 qu'à une récompense pour ce film.

Truffaut demeure, quand même, pour moi, un grand du cinéma ne serait-ce que parce qu'il est le plus grand des cinéphiles. Sa biographie, écrite par Antoine de Baecque et Serge Toubiana, qu'il faut lire, toutes affaires cessantes, est un des plus émouvants récits de cinéphilie qu'il m'ait été donné de lire. Et pour faire le compte, pourquoi ne pas ajouter la lecture de sa correspondance, une sorte d'itinéraire d'un cinéphile.

Le dernier métro, une sorte de remake de La nuit américaine pour le théâtre (apparemment le 2ème volet d'une trilogie sur les arts du spectacle), est du théâtre filmé. Tourné en studio avec des décors qui sentent tellement le carton-pâte, en éclairage terriblement artificiel, Le dernier métro abonde de bons mots, de propos intelligents, de clins d'œil au cinéma et à la culture populaire de l'Occupation. MAIS tout ça sent le pastiche ou le faux-semblant. De plus, après Le chagrin et la pitié de Marcel Ophuls ou Lacombe Lucien de Louis Malle, comment peut-on nous servir à nouveau cette bluette sur l'Occupation comme il y en a tant eu dans le cinéma français
.
Du cinéma sympathique qui ronronne, qui se consomme comme un sorbet à l'orange.
On peut être très dur quand on a beaucoup aimé. Revoir Les quatre cents coups, au plus vite.

César 1981. Dix prix : film, acteur à Gérard Depardieu, actrice à Catherine Deneuve, réalisateur, scénario, musique, caméra, direction artistique, montage, son.

Visionné, la première fois, au cinéma à Beloeil en mars 1981
Mon 177ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 10 mars 2023