26 juillet 2009

140. Renoir : La chienne

1001 films de Schneider : La chienne

Retiré de la liste de Schneider en 2013.



Film français réalisé en 1931 par Jean Renoir
Avec Michel Simon (Legrand), Janie Marèse (décédée dans un accident d'automobile à la fin du tournage), Georges Flamant (au volant de l'auto où se trouvait Janie Marèse).
D'autres comédiens dont seul le nom de famille apparaît au générique - pratique courante au cinéma français avant les années 40 : Gaillard, Mlle Doryans, Mancini, Argentin, Dalbon, Gehret. Pourquoi une telle chose ?

De fait, La Chienne (1931) forme un diptyque avec Boudu, sauvé des eaux (1932).

Dans La Chienne, on y voit comment Legrand (Michel Simon), un rond-de-cuir petit-bourgeois maltraité par sa femme, devient le clochard, heureux et retors, du Boudu, sauvé des eaux après avoir dégringolé l'escalier de la respectabilité en s'entichant d'une prostituée qui le manipule et le lessive jusqu'aux derniers ronds et qui lui fait comprendre qu'il n'était qu'un pauvre tordu s'il a cru qu'elle l'avait déjà aimé - donc, crime passionnel. S'ensuit déchéance de Legrand qui se retrouve littéralement à la rue, enfin heureux...Boudu est né.

Michel Simon écrase le casting. Il y a deux films : avec et sans Simon.
Quand Simon n'est pas là, le film tombe à plat. Toute la partie de l'enquête judiciaire et du procès..."d'un sans intérêt". La séquence finale sauve le film qui s'en allait vers la banalité.

Encore deux choses qui me plaisent au plus haut point : la vivacité des mouvements de la caméra (perception probablement magnifiée par le fait que je venais de voir 2 films de Yasujiro Ozu - 4 heures de plans fixes ) et le tournage en extérieurs (Montmartre).

Je suis resté franchement estomaqué d'apprendre que dans les années 1930, les exécutions de la peine capitale avaient toujours lieu sur les places publiques des villes françaises.
"Alors, ma chérie, on va à l'exécution cet aprem' ?
Ah, non, pas encore une décapitation. Y en a marre, c'est la troisième qu'on irait voir ce mois-ci. Non, aujourd'hui, j'ai des courses à faire à la Samaritaine; vas-y avec tes potes."
(Inspiré de la séquence de la lapidation dans Monty Python : The Life of Brian)

Ce n'est que le 24 juin 1939 que le président de la République, Albert Lebrun (le dernier de la 3ème République), décréta la fin des exécutions publiques. Document inouï sur la peine capitale en France : La vie étonnante de la guillotine.

Visionné, la première fois, le 27 octobre 1976 à la télévision à Montréal
Mon 140ème film visionné des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 29 décembre 2022

20 juillet 2009

139. Stroheim : Foolish Wives

1001 films de Schneider : Foolish Wives
Folies de femmes


Film américain réalisé en 1922 par Erich von Stroheim
Avec Erich von Stroheim (Count Wladislaw Sergius Karamzin), Miss DuPont, Rudolph Christians, Maude George, Mae Busch, Dale Fuller

D'abord, savoir que le film que l'on peut visionner (2,25 heures - déjà mieux que les 85 minutes de la version décrite dans Schneider) n'est qu'une version écourtée, charcutée (à l'encontre de la volonté de Stroheim), d'une œuvre qui devait durer 8 heures. Ce film n'existe plus; nous n'avons plus qu'un montage très imparfait de différentes séquences fait sans l'autorisation du réalisateur.

Malgré tout le dépeçage opéré par les producteurs, les distributeurs et les propriétaires de salles, Folies de femmes demeure l'un des monuments du cinéma muet. J'ai été carrément estomaqué par le défi aux normes morales de l'époque porté par ce film. Violence, voyeurisme, fétichisme, viol, abus de toutes sortes ne sont pas des thèmes que l'on associe habituellement au cinéma muet du début des années 20. En ce sens, Folies de femmes est carrément à l'avant-garde.

Énigme : Pourquoi l'interprétation toute en retenue des acteurs de ce film n'a pas fait école ?
Pourquoi les jeux de face et le grimaçage pour exprimer les émotions ont-ils continués à empoisonner l'interprétation des personnages même après l'invention du parlant ? (Pensons à Emil Jannings dans L'ange bleu).

"L'homme qu'on aime détester" (tel est l'attribut que Stroheim s'est vu attribuer au cours de sa carrière d'acteur) dans une de ses plus grandes performances de "gros méchant".

Dans ce film, Stroheim atteint un sommet dans l'art de faire détester un personnage créant ainsi le modèle absolu du vilain, de l'homme à abattre.

J'imagine la terrible jouissance des spectateurs lorsqu'ils ont découvert, à la fin du film, la destinée du Comte Karamzin. La haine de ce personnage a du être renforcée par le fait que les spectateurs ne pouvaient aucunement s'y identifier - un aristocrate russe étant à des années-lumière des classes populaires américaines des années 1920.

Le lendemain des premières projections : chute dramatique de la vente de monocles et de porte-cigarettes, à jamais associés au mépris de classe comme le cigare a longtemps été associé aux "gros méchants capitalistes" - perception que même les cigares de Fidel ne parviendront pas à renverser.

Visionné, la première fois, le 13 octobre 1976 à la télévision à Montréal
Mon 139ème film visionné des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 29 décembre 2022

13 juillet 2009

138. Hamilton : Goldfinger

1001 films de Schneider : Goldfinger


Film britannique réalisé en 1964 par Guy Hamilton
Avec Sean Connery, Honor Blackman (Pussy Galore), Gert Fröbe (Auric Goldfinger), Harold Sakata (Oddboy)

Après avoir revu ce film, j'ai pensé au mélodramatique titre du film de Luigi Comencini ; "Mon Dieu, comment suis-je tombé si bas ? " Passer de Fellini à Guy Hamilton, on parle bien de chute.

Attaché à mon concept de revoir tous les films de Schneider en suivant l'ordre chronologique de leur apparition dans ma vie de cinéphile, je me retrouve, quelquefois, dans l'obligation de faire un commentaire sur un film sans intérêt, pour moi.

Ne boudons pas notre plaisir, on s'amuse quand même un peu à revoir un Bond, surtout ceux de la première cuvée avec Sean Connery, en macho extrême. En une seule galipette dans le foin, il réussit le tour de force de faire changer de camp Pussy Galore en plus de lui faire changer d'orientation sexuelle. Fort, le mec.

Le comble du manque d'à-propos, cette phrase de Bond : "Boire du Dom Pérignon pas assez froid c'est comme écouter les Beatles sans boules-quiès". Toute la bêtise du personnage ramassée dans ce "one-liner".

Basta. R.A.S.

À ne pas mettre au même programme : Goldfinger et Shoah (9,5 heures) dans lequel je suis plongé depuis quelques jours.

Oscars 1965 : Une statuette pour les effets spéciaux.

Visionné, la première fois, le 30 septembre 1976 à la télévision à Montréal
Se farcir un James Bond à la télévision !!!
Mon 138ème film visionné des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 29 décembre 2022

06 juillet 2009

137. Fellini : Amarcord

1001 films de Schneider : Amarcord


Film italien réalisé en 1973 par Federico Fellini
Avec Magali Noël, Bruno Zanin, Pupella Maggio, Armando Brancia, Luigi Rossi,

Fans de Fellini, évitez ce message...sinon vous allez hurler.

Fellini fait partie d'un petit groupe de réalisateurs (pour le moment, je pense à Antonioni et à Godard) dont le déroulement de la carrière m'a graduellement éloigné d'eux.

La carrière de Fellini est un exemple patent de ce phénomène.
Autant je suis éperdu d'admiration pour des films tels La strada, La dolce vita ou Otto e mezzo, autant la deuxième partie de la carrière de Fellini (qui commence, mettons, avec Juliette des esprits), que j'appellerais "le cirque arrive en ville" ou bien "la cour des miracles à Cinecitta", me touche peu - à la limite m'agace.

Amarcord (Je me souviens) est un exemple, en mode mineur (par rapport à Satyricon ou Casanova, par exemple), de cette production fellinienne. Un amoncellement de gros seins, de grosses fesses, de pets, de merde, de monstres humains, d'handicapés physiques, de malades mentaux, tout ça arrosé d'onirisme et d'ésotérisme. Il est évident qu'il faut voir au-delà de cet écran tapageur. Mais, justement, a-t-on vraiment besoin de cette mascarade pour décrire une année de la vie tranquille d'une petite ville à l'époque du fascisme glorieux ? Surtout que Fellini n'arrête pas, d'un film à l'autre, de se complaire dans ce genre d'esthétisme baroque. N'aurait-il pas pu nous amener au cœur de ses sujets, de ses angoisses, de ses questionnements, sans emprunter, sempiternellement, la piste du cirque ?

Avec Amarcord, il nous raconte la vie du village de son enfance. On se prend à rêver du film qu'il aurait réalisé à l'école du néo-réalisme.

Je me souviens que j'étais demeuré de glace devant cette œuvre lors de sa sortie, contrairement à la critique et aux cinéphiles de l'époque qui était transporté d'admiration par le cirque fellinien. Et cette deuxième visite confirme ma réception (ma déception) d'alors. Je n'aime pas ce type de cinéma...alors toute ma critique est, alors, totalement biaisée et sans intérêt pour les amateurs de Fellini.

Oscars 1975 : Meilleur film en langue étrangère

Visionné, la première fois, le 29 septembre 1976 au cinéma à Montréal
Visionné, le même jour, Les noces rouges de Claude Chabrol. Une question que je me pose au sujet du scénario : Pourquoi tuer le mari alors qu'il était si simple de divorcer ? Pour faire du Chabrol, pardi !
Mon 137ème film visionné des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 29 décembre 2022