22 août 2008

97. Peckinpah : Pat Garrett and Billy the Kid

1001 films de Schneider : Pat Garrett and Billy the Kid


Film américain réalisé en 1973 par Sam Peckinpah 
Avec James Coburn, Kris Kristofferson, Bob Dylan

Comme je l'ai déjà dit quelque part sur ce site, je n'ai jamais vraiment beaucoup aimé les westerns. À part les films de Leone qui ont mis une parenthèse dans ma détestation des westerns, je fuyais ce type de production. Et cette haine du western était encore plus forte durant ma vingtaine. Alors, normalement, je n'aurais pas dû aller voir ce film ce soir de juin 1973, esseulé au cœur de l'ennui fait ville, Toronto.

MAIS, il y avait Bob Dylan sur l'affiche : acteur (sic) et compositeur (ô merveille!).

Et comment dire... Dylan fut la plus belle rencontre culturelle de toute ma vie. Rencontre qui s'est faite, durant l'hiver 1973, sur les chemins poussiéreux de la campagne mexicaine au volant de ma jeep en écoutant The Greatest Hits vol.2 sur un magnétophone de poche. Ce fut un coup de foudre. Dylan chantait depuis 10 ans (nous étions en 1973) et je ne savais rien de lui hormis le hit Blowin' in the Wind; comment avais-je pu passer à côté d'une telle œuvre ?

Il y a de ces cécités culturelles qui nous semblent incompréhensibles après coup. J'allais reprendre le temps perdu. À mon retour à Montréal, j'allais me plonger pendant des années dans l'oeuvre de Dylan. 
Dylan, carrément nobélisable (ce qui fut fait en 2016, je n'en croyais pas mes yeux lorsque je l'appris durant un voyage au Japon). Parce qu'il faut lire Dylan autant qu'écouter sa musique, une des plus éclectiques qui soient.

Alors, laissez vos dvd sur la tablette pour un bout de temps et mettez vous à l'étude de Dylan.

Ah oui, le film!

Un bon qui est méchant (James Coburn-Pat Garrett avec une tête patibulaire) à la poursuite d'un méchant qui est bon (Kris Kristofferson-Billy the Kid with his angel face). Bon, d'accord, je simplifie, comme d'habitude. J'ai peut-être trop vu de westerns.

Et Dylan acteur? Nullissime dans le rôle d'un personnage insipide qui semble arrivé d'une autre planète.

Roger Ebert, un des plus célèbres critiques de cinéma américain, nous donne son appréciation plutôt désopilante, de la performance de Dylan :"His screen presence makes him look as if he's the victim of a practical jokes involving itching powder."

Point fort du film : L'émouvante ballade Knockin' on Heaven's Door lors d'une des mes séquences préférées du film. Dans cet extrait, regardez le ciel derrière le type qui agonise devant son épouse. Trop courte la scène qui nous prive d'une expérience émotionnelle intense surtout après la classique et interminable scène de tuerie. Si la séquence avait été plus longue on aurait entendu Dylan, dans le deuxième couplet, chanter "that long black cloud is coming down". Comment a-t-on pu couper une telle séquence? Ça m'a bousillé le visionnement du reste du film.



Visionné, la première fois, en juin 1973 au cinéma à Toronto
Mon 97ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 25 janvier 2023