22 mars 2007

28. Menzel : Trains étroitement surveillés

1001 films de Schneider : Trains étroitement surveillés


Film tchécoslovaque réalisé en 1966 par Jiri Menzel
Avec Vaclav Neckar, Josef Somr, Vlastimil Brodsky et Vladimir Valenta.

Attention. Moment à haute valeur nostalgique.
J'ai vu ce film en compagnie de mon premier amour, Annie, au pavillon de la Jeunesse de la Ronde de l'Exposition universelle de Montréal de 1967 : Terre des hommes. Quelques jours avant la fermeture de l'Expo 67, nous nous sommes retrouvés assis sur des estrades d'un cinéma en plein air, à la Ronde, transis par le froid du début d'octobre mais le cœur bien au chaud, à regarder ce film tchécoslovaque en noir et blanc et sous-titré dont le thème central était, oh horreur!, l'aejaculatio precox.

Titre révisé : Sexe étroitement surveillé.
Au départ, tout nous oriente vers une histoire d'un apprenti-aiguilleur de trains, simple d'esprit et ennuyant, qui cherche à faire sa place dans le monde fonctionnarisé, j'allais dire soviétisé, du transport ferroviaire; mais, graduellement, le réalisateur nous entraine vers un univers envahi par la tension sexuelle. Dans ce monde grisâtre (le temps est toujours nuageux), dans ce pays occupé par les Allemands et farci de collabos, la libido fleurit et s'impose à tous les personnages.

Personne n'y échappe : de la télégraphiste qui se fait tamponner les cuisses par l'aiguilleur-en-chef jusqu'aux juges de la cour municipale accroupis pour inspecter les effets de ce tamponnage en passant par les soldats nazis dans le lit des infirmières de la Croix-Rouge et le photographe qui caresse subrepticement les seins et les fesses de ses clientes.


Les trains et la guerre, finalement, tout le monde s'en tape, particulièrement, notre apprenti-aiguilleur qui cherche à remédier à son problème d'éjaculation précoce. Ce qu'il réussira à faire aux mains (au figuré aussi) de Victoria Freie, la résistante qui vient d'apporter une bombe que son collègue doit lancer sur un convoi de munitions nazies qui passera le lendemain.

Je vous raconte pas la fin mais j'aime mieux vous prévenir, ça finit mal.

Après le film, nous sommes rentrés à Québec par le bus de nuit en évitant de parler du film qui était devenu un objet embarrassant pour un jeune couple encore peu initié aux jeux de l'amour. J'avais l'impression d'être le gars de la chanson de Michel Rivard.
"En soixante-sept tout était beau.
C'était l'année d'l'amour, c'était l'année d'l'Expo
Chacun son beau passeport avec une belle photo
J'avais des fleurs d'ins'cheveux, fallait-tu êt'niaiseux"
Michel Rivard du groupe Beau Dommage

Critique : Cahiers du Cinéma. Juin 1967. Numéro 191. Par Serge Daney.
Les 300 premiers numéros des Cahiers du Cinéma sur Archive.org

Oscars 1968. Meilleur film étranger

Visionné, la première fois, en octobre 1967 au cinéma du Pavillon de la Jeunesse de l'Expo 67, à Montréal.
Mon 28ème film visionné des 1001 films du livre de Schneider
Mis à jour le 13 janvier 2023